Homo Burnatus

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Un épicurien qui mord à pleines dents dans la vie

Tuesday, May 29, 2007

Au pays du Matin calme 1 (Busan - Gyeongju)

Salut a vous, mes lecteurs bien aimes, tout le monde va bien j'espere. Voici le billet inaugural de la partie coreenne de mon voyage. La Coree, un pays plutot mysterieux pour l'Occident, et communement appele le Pays du Matin calme n'est pas aussi calme que ca. Des l'aube, en tout cas ici a Busan, une activite debordante mobilise tout le monde et les bruits des machines de chantiers, des camions, des sirenes de bateaux, les cris des commercants vantant leur marchandises font plutot penser a Naples, autre celebre ville portuaire du sud de l'Italie. Une vitalite et une tumultuosite bruyantes toutes meridionales. C'est que la Coree, le deuxieme dragon de l'Asie, fait tout pour se developper et concurencer son frere ennemi, le Japon qui joue pour l'instant encore le role du premier de la classe. Busan (ou Pusan - pres de 4 millions d'habitants), deuxieme ville de Coree apres Seoul et quatrieme port mondial pour le traffic de conteneurs est une ville hyper active, tout bourdonne du matin au soir et des la fin de la journee, quand on va se promener a Nampodong ou a Seomyeon ou j'ai mon hotel, c'est la folie. Dans ces ruelles ou on peut a peine se croiser, il y a un de ces peuples et plein de gens sortent de ces boutiques de luxe qui vendent des produits importes d'Europe (vetements de marque, chaussures Puma, Nike, parfums connus etc...) avec des sacs bien remplis. Les magasins et les bars, restaurants... ouverts jusque tard dans la nuit ne se desemplissent pas. Il est loin le temps de mes annees d'adolescence ou la Coree (celle du Sud bien sur - car celle du Nord...), dans les annees soixante faisait figure de pauvre parmi les pauvres en Asie.
C'est aussi et surtout une ville de culture, des jolis musees a visiter ainsi que les centres d'exposition qui presentent aussi pas mal d'artistes etrangers. En outre, le plus grand festival de cinema en Asie se tient chaque annee ici a Busan. A cote de ca, et malgre une urbanisation tout beton qui est un peu anarchique, la ville offre aussi pas mal d'autres choses qui peuvent retenir le voyageur quelques jours. De magnifiques temples comme celui de Beomeosa adosse au flanc de la montagne, ou encore de belles plages ainsi que les fameux spas qui attirent pas mal de touristes (surtout japonais et russes - bizzarement, nos amis russkofs ont l'air d'adorer cette ville car j'en vois pas mal dans la rue).
J'ai parle plus haut de cette sorte de competition qui anime la Coree et le Japon, cet etat de chose se remarque surtout par le parc des voitures. J'ai observe qu'au Japon, on trouve toutes les marques de voitures possibles, sauf les marques coreennes. Et bien, ici au Coree c'est le meme topo. Que des voitures coreennes et aucune japonaise. Meme pas une autre marque europeenne, nada, niente (peut-etre a Seoul ?). Et chacun de s'ingenier a fabriquer les ordinateurs, ou les lecteurs MP3, ou les voitures les plus performants possibles. Ceci doit agir comme un super stimulant pour les Coreens qui ont ont connu pas mal de souffrance due aux annees d'occupation par son voisin. Toutes ces annees ou les Coreens ont ete traites comme des etres inferieurs par les occupants et ou la plupart des tresors, richesses de ce pays ont ete spolies. Toutes les cicatrices resultant de cet episode douloureux pour le pays n'ont pas encore ete completement refermees mais les rapports ont l'air d'aller de mieux en mieux comme en temoigne le nombre de touristes japonais visitant la Coree et vice-versa (les japonais arrivent en premier pour le nombre de touristes etrangers en Coree et les coreens, en premiere position pour le Japon - et aussi toute sorte d'echanges commerciaux ou artistiques). Quant aux apparences physiques, ca aussi, rien a voir. Les Coreens ont dans l'ensemble des traits un petit peu plus durs, a la maniere des gens, un peu brusques aux premiers abords, plus directs mais finalement plein de gentillesse. Les gens ont aussi le souci de donner une bonne image d'eux aux etrangers. Le premier jour a Busan, tout pres de mon hotel, j'etais entrain de consulter la carte quand un couple me l'a carrement enleve des mains et me disent dans un anglais approximatif: Laissez nous vous aider et au besoin, nous vous y conduirons devant l'hotel. Sympa non ? Et bien ils ont pris 20, 30 minutes de leur temps et m'ont conduit devant l'hotel. Tout simplement formidable ! Et la cuisine aussi, completement differente de ce qu'on a connu. Surtout quand on arrive du Japon. Tout est plus epice, et quand je dis epice c'est que ca arrache. Dans n'importe quel plat elabore, a l'exception des plats de grillades comme les "bulgogi ou dakgalbi" bien connus ici en Coree et aussi en Europe (les fameux barbecues ou vous trouvez dans des restos specialises avec des tables equipees de grilles au millieu) ou on vous les met a cote les piments, ails, legumes etc... (j'ai pense a vous Caroline et Fred que je salue ici en passant) il faut aimer les choses piquantes si non, c'est dur, dur. Moi j'aime bien les piments alors no problems ! Par contre, je suis persuade que celui qui trouve le remede miracle pour les hemorroides ferait fortune sans coup ferir ici en Coree car du vieillard au petit gamin, tout le monde doit en etre affecte, ce n'est pas possible autrement. Et les plats sont gargantuesques, la premiere fois, j'ai commande un plat montre en photo sur la devanture d'un resto. C'etait une fameuse soupe aux boeufs et je m'attends a recevoir un gros bol de soupe comme sur la photo. Et bien non, le bol etait gros certe, mais a cote on m'a apporte aussi un plat de kimchi (chou marine et piquant - plat national du pays), un plat de radis vinaigre, un bouillon, et un autre plat de tofu. Tous epices comme il se doit. En ce qui concerne les fameux barbecues, il y a juste un petit probleme car a l'instar de l'hotellerie sud coreenne, ce n'est pas tout a fait un pays pour le voyageur solo. Pour un plat de barbecue, il faut etre a partir de deux personnes, a moins de manger pour deux si vous etes seul. Pour les chambres des hotels, c'est le meme topo, il n'y a pas de "single room", ca n'existe pas dans ce pays. Si vous etes seul, vous payez la chambre au prix de deux. Moralite, c'est plus avantageux de visiter la Coree a deux. Alors, venez en couple, legitime, illegitime, homo ou hetero, on s'en fout mais venez en couple. Je n'ai pas trouve une routarde solitaire sur la route cette fois, alors tant pis pour moi.
J'y ai passe deux jours sympas entre une visite de Beomeosa, de musees ou une baignade a Haundae, et j'ai pris le bus hier pour venir ici a Gyeongju, une ville a dimension humaine (seul. 250000 habitants !) une petite cite d'une grande richesse historique stupefiante. C'etait l'ancienne capitale de la dynastie Silla qui a gouverne le pays pendant plus de mille ans. Et tous les jours, encore actuellement, les archeologues decouvrent encore des vestiges de cette civilisations. Ils sont montres dans un musee a la sortie de la ville dont la visite est super interessante. La ville elle meme est comme un musee a ciel ouvert. Au millieu du centre ville, vous trouvez des alignes de tumulis geantes qui sont des tombes royales (tertres funeraires couverts d'herbes) et partout ou que vous tournez la tete, vous voyez des temples, des tumulis, des roches sculptees, des pagodes, des ruines archeologiques, des palais ou chateaux en ruines etc... C'est tout simplement extraordinaire ! Et la aussi il faut au moins une semaine pour voir la grande partie de ces richesses historiques. Moi, je n'ai que deux jour, alors je me suis contente de faire un choix des sites les plus significatifs comme les temples de Bulguksa cet ensemble magnifique de temples sur les montagnes a 16 km de la ville ou des choses facilement accessibles depuis la ville.
Pour l'hebergement, j'ai trouve la combine cette fois. Tout pres des gares routieres des villes coreennes, il y a toujours des "yeogwans" genre motels qui servent aussi de "love hotels" et la, pour des chambres doubles a prix corrects (env. 30 francs suisses) vous beneficiez du meme confort que ces "business hotels" coreens un peu chers. Ils sont pas en plein centre, mais ce n'est pas grave, en 15, 20 minutes de marche vous y etes. Et souvent ici, le surnom du pays est justifie car les matins sont d'un calme fantastique. Si non, le pays est d'un bon rapport "qualite prix" surtout quand on voyage en couple comme j'ai explique plus haut. Les transports publics sont moins chers qu'au Japon et la nourriture bonne et correcte est d'un prix tout a fait abordable. Bref, un pays tout pour bien faire.
Voila mes lecteurs adores, mes premieres impressions du Pays du Matin calme. Je m'arrete ici car mon estomac commence a crier grace, je vais m'offrir ce soir un plat faramineux de Bibimbap, c'est du riz avec au dessus toute sorte de legumes, de la viande et un oeuf au plat. Bien melange le tout avant de manger, et c'est un regal. Alors a tout bientot mes amis pour un autre billet doux. Je vous embrasse bien fort.

Jeaneong Pierreongju Burnatakwondo

Sunday, May 27, 2007

Au pays du Soleil levant 7 (Fukuoka/Hakata - Kumamoto - Kaghosima et l'ile de Sakurajima)

Bonjour mes chers, comment allez vous ? Bien j'espere. Moi ca navigue, suis en Coree du Sud depuis hier a Busan, une traversee de 3h avec un hydroglisseur depuis Fukuoka ou j'ai fait etape dans ma descente vers le sud du Japon.
Fukuoka, une des cinq plus grandes villes du Japon, appelee aussi Hakata par les japonais est une cite de 1.400.000 habitants et un centre strategique pour les echanges internationaux avec l'Asie. D'ci on peut prendre le bateau pour aller en Chine, en Coree du Sud et meme plus loin. Ville dynamique et agreable a vivre avec plein d'espaces verts et des quartiers hyper-vivants ou il fait bon de flaner le soir parmi la foule. La ville est consideree comme le centre de divertissement de cette partie sud du pays et ou la culture occupe aussi une large place. Concerts avec des artistes etrangers, expositions, festivals, et des musees parmi les plus fameux du pays avec entre autre l'extraordinaire Fukuoka Asian Art Museum specialise dans l'art modern asiatique et considere comme une rarete dans le monde. Bref, il y a de quoi bien s'occuper pendant quelques jours.
C'est aussi ici que j'ai fait pour la premiere fois une sympathique experience de l'hotel capsule, specialite exclusivement japonaise. Il n'y a qu'eux pour inventer un truc pareil.
C'est une experience vraiment unique, pas deplaisant du tout. Celui ou j'ai elu domicile pendant mes trois jours a Fukuoka est un immeuble de 12 etages et c'est utile de le preciser ici, exclusivement pour hommes. Avant d'entrer, il faut enlever ses chaussures et avant d'aller a la reception, il faut les mettre dans un box qui porte un numero dans une piece juste a cote. Une fois les formalites remplies, vous donnez la cle du box a la reception et on vous refile une cle genre cle qu'on recoit quand on va a la piscine chez nous. Cette cle porte le numero de votre capsule ou vous dormirez et sert surtout a cadenasser l'armoire qui vous sert de vestiaire ou vous mettrez toutes vos affaires personnelles (bagages, habilles etc... et oui, il faut aussi se deshabiller) Ces vestiaires occupent toute la 2e etage du building ou se trouvent aussi les lavabos avec gratuitement les linges, les rasoirs, les brosses a dents, les peignes, du dentifrice, du savon, du shampoing, eaux de cologne, mousse a raser, lotions pour la peau etc... et j'en passe. Et a la place de vos vetements, on vous donne une espece de pyjama a la nipponne (deja depose dans votre armoire-vestiaire). C'est drole car on voit partout des mecs avec la meme tenue jaune caca avec des petites fleurs. Et lorsque vous sortez, vous vous remettez vos habits au 2e, vos chaussures au rez de chausse et redonner les cles aux receptionistes.
Du 3e au 9e etage de l'etablissement, ce sont des capsules sur 2 niveaux, alignes comme des armoires coulissantes qu'on voit dans les morgues. Dedans, il y a une petite television, une radio et un reveil, lumiere a l'intensite reglable. C'est non fumeur dans les parties ou se trouvent les capsules (un coin fumeur avec tele est prevu a chaque etage ainsi que les distributeurs de boissons sans alcool, ainsi que les sanitaires, lavabos...). Le 10e etage est un restaurant ouvert 24 heures sur 24, et le 11e etage mes amis, le reve. Tout un etage consacre aux differents bains japonais, jacuzzis et saunas (des bassins ou l'eau est a 39, 7 ou 41, 3 degres) et last but not least, le 12e etage est un "rotenburo" c'est a dire un bain thermal a toit ouvert. Tout simplement fantastique ! Quel bien ca fait, vous ne vous rendez pas compte, de faire trempette dans ces bains chauds apres une journee bien remplie a faire du tourisme. Au debut, c'est un peu genant car les japs sont tres a l'aise avec la nudite, meme s'il y n'y a que des hommes, nous en Europe, on est un peu plus reticents. Mais apres quelques minutes, on n'y pense plus. Ici au Japon, ce genre d'etablissements a du succes car les 3 jours que j'etais la, l'hotel ne desemplit pas. Par contre, je doit etre le seul etranger du lot, mais je passe inappercu car ils me prennent tous pour un des leurs et il sont vraiment surpris quand je dis que je ne parle pas japonais. C'est vrai que beaucoup de monde ici me prennent pour un japonais, la receptioniste du Backpackers a Hiroshima me dit que qu'elle m'a pris pour un compatriote avant que je n'ouvre ma bouche. Quant a l'hotel capsule, c'est vraiment quelque chose d'unique, j'ai bien aime car on paie un prix derisoire pour toutes les prestations fournies. Rendez vous compte, un truc pareil me revient a 2900 yens par jour, c'est a dire 30 francs suisses. Pour le Japon, vu le cout de la vie, on ne peut pas demander mieux. Je le referai certainement car finalement, apres une premiere impression bizzarre, je peux dire que j'ai tres bien dormi dans cette sorte de sarcophage avec en prime, pendant ces 3 soirs, en zappant sur la tele de mon capsule, je suis tombe sur un cycle de films francais de Francois Truffaut (Deux anglaises et le continent, Baiser vole, et mon prefere, L'homme qui aimait les femmes) en version originale francaise SVP, sous-titres en japonais. Genial !
Bon, je n'etais pas a Fukuoka uniquement pour profiter des bienfaits offerts par mon hotel. D'ici, je suis alle visiter Kumamoto (qu oi ma moto) qui n'est pas en panne. C'est une jolie petite ville avec des beaux jardins zen et un super chateau ou on peut passer un agreable apres midi. Et aussi une journee a flaner a Kaghosima, la ville la plus au sud du Japon, surnommee la Naples japonaise au rhytme de vie bien nonchalant. D'ailleurs l'avenue principale de la ville s'appelle Napoli-dori, oui, oui ! Elle a aussi son Vesuve qui est juste a cote (l'ile de Sakurajima a 15 min. de ferry) mais contrairement a celui de la vraie Napoli, il est encore bien actif celui-ci, et bien souvent, la ville est recouverte de cendres quand il se reveille. Et cela arrive souvent ! Le jour ou j'y suis alle, il dormait et en plus il n'a pas arrete de pleuvoir de tout la journee, du coup, mon projet de faire une petite ascension (1050 m - ce n'est pas haut) ou du moins monter jusqu'a la platteforme d'observation etait tombe a l'eau. On ne voyait meme pas son pic qui d'habitude crache une belle fumee visible de loin. Tant pis !
Et encore une soiree a profiter de l'animation de Fukuoka, particulierement a Tenjin ou des que le soir arrive, on voit des milliers de "Yatais" qui s'installent le long des arteres animes du quartier. C'est une autre des particularites de Fukuoka, ce sont des stands ambulants de nouilles et aussi d'abats de porc (miam miam, les groins et les oreilles de porc a la mode de Fukuoka) tres prises des habitants de la ville. Ca cree une ambiance super festive, ces milliers de "yatais" qui nourrissent les affames pour quelques centaines de yens, et il faut se jouer des coudes sur ces minces banquettes pour avoir son bol de nouille ou autre. Ca favorise les contacts et c'est super sympa ! Le lendemain, pour ouvrir la parenthese Coree du Sud, j'ai pris le Floating Beetle (scarabbee flottante) , pour aller a Busan ou je me trouve depuis hier soir. Une toute autre ambiance mais tout aussi sympa et ce sera l'objet de mon prochain billet doux mes chers lecteurs bien aimes. Je vous laisse ici et vous embrasse bien fort. A tout bientot.

Jeaniski Pieroshi Burnatawa

Thursday, May 24, 2007

Au pays du Solei levant 6 (Hiroshima [mon amour !]* - Ishukushima

Bonsoir a vous, mes lecteurs preferes. Vous allez tous bien j'espere. Moi ca va aussi bien que quelqu'un qui a faite une marche de plusieurs km sous un soleil qui tape dur. J'etais cet apres-midi a Kumamoto, une ville qui s'etire tout en longueur et les choses interessantes a voir sont eparpillees dans tous les coins. Comme la ville n'est pas aussi touristique que Hakata/Fukuoka ou je me trouve en ce moment, les devantures des bus n'ont pas les indications en romanji. Alors pour eviter de me retrouver au mauvais endroit, je prefere me fier a la carte et tout faire a pinces. Et ca use, ca use. Le vieux est tout content de profiter ce soir du spa de l'hotel capsule qu'il a pris a Hakata pour se remettre de ses fatigues. Mais avant de vous parler de de tout ceci, il est d'abord question d'une ville martyre (Hiroshima) et de son voisin sacre pour tous les japonais (Ishukushima).
C'est un endroit qui ressemble a la Louisianne, a l'Italie, il y a des linges etendus sur la terrasse et c'est joli... ti, ti, ti, ti.... Cette chanson de Nino Ferret est la premiere chose qui me vient a l'esprit quand le train entre dans Hiroshima. Le soleil brille, les linges sont etendus aux fenetres et une formidable chaleur vous impregne. Et les gens sont d'une gaiete et d'un esprit espiegle tout meridional, pas de doute, on est dans le Sud. La preuve, en sortant du train, comme j'ai pris l'habitude, avant de me mettre a la recherche de l'hotel, je me pose un moment dans un cafe, boire un petit noir et fumer une cigarette, histoire de prendre un peu la temperature de la cite. Cette fois la, en allant aux petits coins, il y avait un autre voyageur et moi, et pendant qu'on s'affairait a quoi vous savez, il arrivait un monsieur tout comme il faut qui se met a cote de nous et tout a coup, il a commence a flatuler bruyamment a tout va. Au meme moment, surgi un de ces copains qui se met aussitot au diapason. Mais quels petomanes mes amis, j'ai jamais vu ca, meme pas dans les chambrees militaires. Un veritable concerto pour pets majeurs. Et les deux de se marrer comme des baleines. C'etait d'un drole, de voir ca surtout dans un contexte japonais. Et bien, apres cet accueil tout en fanfare, il faut encore trouver le "Tramway nomme desire" qui conduira votre Kowalski a Dobashi ou j'ai reserve une place dans un dortoir pour Backpackers car depuis bientot 3 semaines que je sillonne le Japon, j'ai ressenti un peu le besoin de contact avec d'autres voyageurs qui parlent, si non le francais, l'anglais ou n'importe quelle autre langue latine. Et la a J. Hopper Inn, genre d'auberge de jeunesse pour routards aux moyens modestes, J'ai fait la connaissance d'un charmant couple de Quebecois de Montreal, Valerie et Jean-Francois (j'ai parle de toi Genevieve !), avec qui j'ai passe deux jours sympas. Ca fait quand meme du bien de parler francais apres des jours de langage du signe et de monosyllables. Mais pour le reste, je crois que je suis trop vieux pour supporter tous les soirs les affres des jeunes voyageurs anglo-saxons, qui apres s'etre bourres la gueule a la biere achetee au kilo au "convenience stores" du coin, vont se coucher tres tard, dans le dortoir ou on est 6, voire 7 pers en faisant, meme sans le vouloir, un boucan du diable. Il y en a eu un qui a meme trouve le moyen de fermer la chambre a cle en laissant son copain dehors. Alors la, je ne vous dis pas, les coups de bucherons a la porte pour qu'on lui ouvre la porte, son cop etait trop bourre pour l'entendre. Pour dormir correctement dans ces backpackers, il faut vraiment etre solide.
Quant a Hiroshima, devenue tristement celebre depuis qu'un certain 6 aout 1945 a 8h 16 min et o2 sec. precis, la premiere bombe atomique de l'histoire a ete larguee sur une ville causant sa totale destruction et tuant plus de 250000 de ses habitants, elle est maintenant une ville tres agreable a vivre. Une jolie cite traversee en son millieu par le Honkawa River et sillonnee par le rhytme tranquille de ses antiques tramways. Lorsque l'Enola Gay du Captain Tibbets a larguee cette premiere bombe A , ils disaient que pendant 75 ans, rien ne poussera plus sur cette portion de terre, et bien les habitants d'Hiroshima ont releve le defi et, tel le Phenix, elle se renait de ses cendres et encore plus belle qu'avant. La ville est aujourd'hui l'un des principaux centres industriels et portuaires du pays et abritent aussi les usines fabriquant les automobiles de Mazda bien connues en Suisse. De la tragedie atomique, ne subsiste plus que les ruines du Genbaku Dome, qui etait à l'origine le Palais d'exposition industrielle du département de Hiroshima, l'un des seuls batiments a ne pas avoir ete completement detruits. Il a ete conserve dans son etat pour memoire et est considere maintenant comme un monument universel pour l'humanité entière, symbolisant l'espoir d'une paix perpetuelle et l'abolition definitive de toutes les armes nucleaires sur la Terre . C'est ausi un site inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco. Un musee de la Paix et un vaste parc, le parc de la Paix ont ete construits a cote du Dome et ou, chaque annee, le 6 aout, une ceremonie commemorative est organisee. C'est egalement un endroit prise des habitants de la ville pour leurs promenades et beaucoup d'evenements artistiques, musicaux y ont regulierement lieux. Je suis alle voir le musee le dernier matin avant de prendre le train pour Fukuoka, et bien mes chers, j'ai pleure a chaudes larmes a la vue de tous ces objets ayant appartenus aux victimes, avec dans le lot beaucoup d'enfants, et legues au musee par leurs familles. Des simples objets tels que les sandales, les vetements, les jouets de gamins etc... C'est aussi l'effet des souvenirs d'une autre guerre certainement , celle du Vietnam ou j'ai aussi assiste a des scenes terribles, qui me reviennent a la surface . Je suis sorti de la tout secoue. Eh oui.
C'est aussi a cote d'Hiroshima, sur la petite ile de Myajima, a 15 min. de train et 15 autres de ferry, qu'on peut voir le fameux temple d'Ishukushima avec son fameux Torij (portail d'entree des temples) flottant. Une des trois plus belles vues du Japon pour les gens de ce pays. C'est un temple sacre pour les gens et le fameux Torij a ete contruit a l'epoque sur l'eau a seul but que les simples gens ne puissent pas l'approcher. Seuls les pretres pouvaient le faire en bateaux. L'endroit est magnifique, encore plus a maree haute, et ici aussi, on peut voir gambader les fameuses biches en toute liberte. Il y a aussi de belles autres choses a voir sur l'ile notammament un joli temple perche sur une colline d'ou on a une superbe vue sur le port et son Torij. Voila mes chers, c'est a peu pres tout ce ce que j'ai a dire sur ces 2 localites qui m'ont beaucoup plu. Depuis 3 jours je me trouve a Fukuoka/Hakata, un peu plus au Sud, encore un autre port hyper actif et surtout point de passage par voie de mer pour la Chine et la Coree et qui fera l'objet de mon prochain billet doux. D'ici la, je vous embrasse bien fort et vous dis a tres, tres bientot.

Jeaniski-Pieroshi Burnatawa

* Film d'A. Resnais (1959) avec Emmanuelle Riva et Eiji Okada: belle meditation sur la vie, le temps, l'amour, la memoire, evocation de la premiere bombe atomique lancee sur une ville et la reconciliation des peuples.

Tuesday, May 22, 2007

Au pays du Solei levant 5 (Osaka - Himeiji - Nara)

Bonsoir mes biches, ca va toujours ? Moi, je suis un peu contrarie ce soir car j'ai appris qu'il y avait une petite inondation chez moi a la cuisine a cause de l'eau refoulee des lavabos (ils ne sont vraiment pas beaux les lavabos !). Et il y avait meme plein de nourritures des voisins qui ont atteri dans my kitchen, d'apres mon ex. femme qui passe de temps a autre a la maison pour le courrier. Mais tout est rentre dans l'ordre, une dame de menage a ete requise pour tout remettre en place, alors je ne vais pas vous enquiquiner avec ces histoires domestiques. Il est temps pour moi de vous parler maintenant d'Osaka, la ville phare du Kansai, moteur economique de toute la region. Ici, les habitants ont la reputation de travailler tres durs, mais ils sont aussi les premiers a faire la fete. Et je peux vous l'affirmer que c'est vrai. Quelque soit le soir de la semaine, dans le quartier de Minami ou j'ai mon hotel, il regne une effervescence completement demente. C'est fascinant, on dirait que toute la ville est dehors, et des bars, clubs, restaurants... , il y en a tant qu'on ne pourra jamais compter. Et il y en a pour tous les gouts, de l'echoppe a "ramen" a 500 yen (5 Frs) le bol, au restos de luxe a 80 Frs le repas, en passant par des clubs avec petites fraulein ou le verre a whisky vous revient a 50 balles. Bref, presque un bar par habitant. C'est quelque chose d'absolument fabuleux de voir cette maree humaine qui erre d'un resto, d'un bar a un autre. Minami est aussi connu pour ses "love hotels" qui ne sont pas a confondre avec des hotels de passe. Cela n'a rien a voir avec de la prostitution, ils sont surtout frequentes par des couples parfaitement legitimes qui s'offrent un moment de liberte qu'ils ne peuvent souvent pas avoir chez eux a cause de la promiscuite comme c'est souvent le cas dans des familles japonaises avec les grand-parents ages a charge et le peu d'espace. D'ailleurs je me suis trompe en voulant louer une chambre dans un de ces hotels lorsque au derrnier moment, il m'a semble bizzarre que les tarifs etaient soient de 2500 yen si on ne reste que 4h ou 5000 yen si on reste toute la nuit. Et heureusement que le garcon qui m'a propose son aide a chercher l'endroit ou se trouve l'hotel que je devais prendre (mais qui etait complet) m'a signale la chose. Ce sont surtout des belles maisons avec une deco completement kitsch, souvent on voit sur les fenetres des dessins representant le monde merveilleux de Blanche Neige, ou Cendrillon et qui portent des noms comme: Fairy Tales (Contes de fees), Cinderella, Le Rendez-Vous, Charming Princesses etc... Assez amusant dans l'ensemble, par contre il y en a un qui verse carrement dans le mauvais gout, devinez quel est le nom de cet hotel ? Hotel 69, oui ca ne s'invente pas , je peux meme vous montrer la photo si si. Et je me marrai carrement comme une baleine quand j'ai vu au bout de la rue, tout pres de la, un bar (tout ce qui a de serieux - c'est un bar a music avec concert etc...) qui porte le nom de SoulFuckTry en un mot. Je ne peux m'empecher de me faire la reflexion suivante: apres s'etre repus physiquement, on peut carrement envoyer paitre les choses de l'ame. Try to fuck soul and you'll see !
J'aimerai vous parler maintenant de ce gentil garcon qui m'a donne un coup de main, il s'appelle Masaomi Wada en japonais, me dit-il, cela veut dire Ministre des affaires militaires, sans blague. Wada veut dire ministre en japonais, et Masaomi= affaires militaires. Quel joli nom n'est ce pas ? Mais il n'a rien de martial ce jeune homme, qui se definit comme job hunter car en ce moment il cherche du boulot apres l'uni. Me voyant un peu perdu dans ces dedales de rues d'Osaka, il a demande si je voulais de l'aide. Bien sur, ca ne se refuse pas une aide aussi spontanee et desinteressee comme sont souvent capables ces gentils japonais. Deja a Sapporo, un jeune couple a fait carrement 40 minutes de detour pour m'aider et la, Masaomi n'a pas compte sa peine. C'est quelque chose cette amabilite, cette gentillesse de ce peuple. Finalement avec l'aide de ce jeune homme, j'ai trouve un super hotel, bien situe et surtout pas trop cher. J'ai du insister longuement pour que Masaomi accepte que je lui paie un verre et on a bavarde un bon moment. Bref, une superbe rencontre, et je lui ai dit que je parlerai de lui dans mon blog, et je serai heureux qu'il le lit comme il me l'a promis. Salut Masaomi, si tu lis ces lignes, sache que c'etait un grand plaisir pour moi de te connaitre.
A part ca, je dois dire qu'en dehors de ce quartier de Minami, je n'ai pas vu grande chose d'autre d'Osaka car les 2 jours que j'ai passe ici, etaient surtout consacrer a la visite de Himeiji et Nara qu'on peut atteindre facilement avec les trains depuis Osaka.
Himeiji que je suis alle visiter le lendemain, etait surtout connue pour son chateau. C'est le seul chateau japonais de l'epoque feodale a conserver sa structure originelle d'epoque. Tous les autres chateaux japonais etaient reconstruits avec des techniques modernes car ils etaient detruits, soit par le feu, soit par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. C'est vrai qu'il est impressionnant ce chateau qui domine majestueusement la ville Himeiji en contre-bas, on peut visiter l'interieur apres avois enleve ses chaussures et enfiler ces chaussons mises a disposition des visiteurs. Depuis le donjon, on a une vue magnifique sur la ville qui, elle, est completement moche. Ce jour la, par contre il y avait une monstre manisfestation avec une foule enorme, il s'agissait d'une fete typiquement japonaise avec des participants habilles comme a l'epoque d'Edo, les dames en costume traditionnelles et les messieurs aussi mais avec juste un cache sexe un peu comme ceux que portent les sumotoris. Et ils portent des repliques d'autels shintoistes pesant jusqu'a plusieurs centaines de kilos. Et toute la journee au son des tambours, ile tournent autour d'un terrain emmenage a cet effet, et soulevent ces lourds autels a intervalles reguliers. Et la foule est completement subjuguee comme en transe elle aussi par le son du tambour. Super spectacle, mais quasiment impossible de s'approcher pour photographier car les gens font la queue des l'aube pour etre tout pres de l'arene.
Le jour suivant, je suis alle a Nara, premiere veritable capitale du Japon dans l'histoire et compte 8 sites inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco. Cette ville arrive juste apres Kyoto en ce qui concerne sa contribution a l'heritage culturel japonais. Autant dire qu'une journee ne suffit pas a tout voir. Comme Kyoto, il faut des semaines voire d'avantage pour tout les faire mais helas, comme pour pas mal d'autres visiteurs, je ne suis venu ici que pour un jour sous peine de ne pas voir d'autres choses que le pays a a offrir. Et la chose que tout le monde vient voir en premier lieu ici a Nara, c'est le Temple de Todai-ji, avec son immense salle de Daibutsu-den ou trone un gigantesque bouddha en bronze. C'est une des statues de bronze les plus grande au monde. Originellement fondue en 746, et refondue a l'epoque Edo, elle mesure 16 m de hauteur et pour un total de 437 tonnes de bronze et de 130 kg. d'or. Impressionnante ! Quant au temple qui l'abrite, il est la plus vaste edifice de bois au monde. Et la, mes chers, on se fait bousculer de partout par des armees de retraites, des cliques de contemporains, des classes faramineuses d'ecoliers (a croire qu'ils ne font jamais de classe ces garnements) et aussi et c'est plus amusant, par ces fameuses biches qui vivent la en liberte et qui se promenent nonchalamment au millieu des visiteurs et parfois font pleurer les gamins en sautant sur leurs glaces. Partout des etals vendant des biscuits pour ces biches et quand elles ne recoivent rien, elles vont meme jusqu'a arracher les cartes des mains des gens et les bouffent. Si non, elles sont assez dociles, se laissent facilement caresser par les visiteurs. Pas aux abois pour un sou la biche ! A cote de la, justement c'est leur terrain de predilection, le jardin de Nara-koen, un espace ouvert a tous, humains et biches. Un endroit bucolique, avec des petits etangs, ou les familles pique-niquent, jouent a la baballe avec les biches en vadrouille tout autour. Charmant tableau. Je suis aussi alle visiter quelques autres merveilles comme le Kasuga Taisha, le Shoso-in (Salle des tresors imperiaux), le Kofuku-ji et encore plein d'autres. Une journee chargee, intense mais pleine de beautes a se mettre sous les pupilles. Extra !
C'est aussi a Nara qu'on s'imagine facilement ce qu'etait le Japon d'autrefois. Un pays tres attache a ses traditions imemoriales. Toutes ces merveilles du passe et le mot Nara me font penser a ce tres beau film de Shohei Imamura: "La ballade de Narayama" (Narayama en japonais, cela veut dire la montagne de Nara) qui a gagne la Palme d'or a Cannes en 1983 si ma memoire est bonne. L'histoire raconte le dilemme d'un fils et celui de sa mere a une epoque ou on ne plaisantait pas avec la tradition. A cette epoque lointaine, au Japon, les personnes agees, quand elles pensent qu'elles sont trop agees et deviennent une charge pour le reste de la famille, doivent d'elles meme partir sur la montagne et s'y laisser mourir. Dans le film, la mere etait agee certe mais encore vigousse, et le fils l'adorre. Mais le poid de la tradition et aussi le regard des voisins, font que la mere se sente obligee de se soumettre a cette cruelle issue malgre son etat de sante plus que bon. S'ensuit pour le fils une lutte entre le desir de conserver la mere aupres de lui et a la grace de dieu, et le devoir de se plier a cette tradition si incomprehensive pour lui. Un tres beau film, tres emouvant et surtout tres Narayen !
Au retour a Osaka, m'asseyant sur le lit un instant avant d'aller sous la douche quand soudain, j'ai ressenti une petite secousse, le lit bougeait l'espace d'une seconde comme ca, et oui, on est dans le pays des tremblements de terre ici mes amis, je l'ai completement oublie celle la. D'ailleurs le lendemain matin aussi, de nouveau une infime secousse. La je me disais, il est temps de quitter Osaka et d'aller encore plus vers le Sud, vers cette ville martyre d'Hiroshima, premiere ville a avoir soufferte de cette invention meurtriere qu'est la bombe atomique. Mais ceci mes amis, ce sera l'objet de mon prochain billet doux. Pour l'instant je dois me depecher de finir ce texte et aller manger une morce car je suis dans un Media Cafe comme ils l'appellent ici ces espaces Internet, Biblio Mangas, cabines de DVD, jeux videos derniers cris etc... avec fauteuils inclinables, machines pour le massage des pieds, boissons sans alcool gratuits et ou on peut meme passer la nuit pour pas trop cher pour dormir ou pour jouer. Franchement dement !
Alors mes biches, je vous embrasse et vous dis a tout bientot.
Burnat-San

Saturday, May 19, 2007

Au pays du Soleil levant 4 (Sapporo - Wakkanai - Aomori)

Bonsoir mes biches, j'espere que vous allez bien. Il est question de biches ici car demain, depuis Osaka (ou je me trouve depuis hier soir apres une autre de ces journees a traverser quasiment tout le Japon) je vais faire une visite d'une journee a Nara, l'ancienne capitale royale nipponne ou il y a un fameux parc, le Nara-koen ou vivent un troupeau de quelque 1200 biches qui, avant l'introduction du bouddhisme, etaient considerees comme les messagers des dieux (dixit ma "Planete solitaire"). Promues au rang de tresors nationaux, elles vivent la heureux et passent leur temps a quemander des friandises aux touristes. Mais justement, demain est un autre jour et qu'une belle histoire est celle qui a un debut, un millieu et une fin, alors je vous parlerai de Nara dans un autre billet car la derniere fois, je vous ai laisse a Sapporo, la 5e plus grande ville du Japon et capitale de l'ile de Hokkaido.
Sapporo dont le nom vient des Ainus, indigenes natifs de Hokkaido, etait a l'origine un petit village de pecheurs et de chasseurs (qui ne font pas forcement des menteurs) ainus vivant en autarcie, est devenue avec le temps une grande cite bien agreable avec plein d'arbres et de jolis parcs. On peut y poser son sac et passer deux jours tranquilles a se promener, et le soir, a participer aux evenements festifs dans le quartier des distractions de Sushukino. Et ce qui est agreable aussi a Sapporo, c'est qu'il n'est meme pas necessaire de sortir loin de la ville pour etre au contact avec la nature. La foret est juste la, a cote du parc de Maruyama-koen. Il faut dire que le Hokkaido fait figure dexception ici au Japon, car dans un pays ou la densite de la population est tout simplement impressionnante, cette ile la plus au Nord represente 20% de la surface du pays mais ne compte que 5% de sa population totale. Ici tout n'est que nature grandiose, des forets a perte de vue, des montagnes impressionnantes offrant des paysages magnifiques et des onsens (sources thermales) delicieuses. Le peu d'habitants s'explique aussi par le fait que cette partie du pays souffre d'un froid siberien de novembre a fin mars. La Russie est toute proche. Mais ce froid est aussi source de rentrees d'argent pour la region car beaucoup de touristes japonais et etrangers viennent ici pour les sports d'hiver et la, ils sont surs d'avoir de la neige. A propos de ski justement je suis alle voir le Musee des sports d'hiver a Sapporo, ville qui a organise les Olympiades d'hiver en 1972, et cette annee la, souvenez-vous, les braves skieurs helvetes ont fait une formidable razzia de medailles et dont les gens en parlent encore maintenant. Les Russi, Nadig, Collombin, Kaelin, Steiner, Tresch et consorts ont encore leurs portraits bien en place ici dans ce musee. Nostalgie, nostalgie...
Apres Sapporo, j'ai reprise ma route pour Wakkanai (prononce Va canaille en japonais), la pointe la plus septentrionale du Japon. Au dela, il n'y a plus rien si ce n'est la mer d'Okhotsk et la Russie. Il n'y a pas besoin de me le dire deux fois, j'ai entendu Va canaille, alors j'y vais. C'est aussi simple que ca.
Wakkanai est une petite ville de 42.000 habitants et un port assez actif dans le fret et le traffic de passagers vers les iles de Rishiri et de Rebun, deux iles extraordinaires pour la beaute de leurs paysages et sur lesquelles il y a aussi une multitude de sentiers de randonnees qui traversent des endroits fantastiques. Et c'est aussi d'ici que partent les ferries pour les Iles Sakhalines en Russie (je regrette bien de n'avoir pas plus de temps car je ferais bien un saut chez nos amis les Russkofs). D'ailleurs la plupart des panneaux indicateurs et les enseignes des commerces de Wakkanai sont aussi indiques en Russe car les Ivan font de temps a autre des arrivees en force et achetent tout ce qu'ils peuvent ici pour revendre ensuite chez eux.
A part des des promenades sur les collines qui surplombent la ville et qui offrent un panorama magnifique sur la mer et le port, surtout une vue a 360 degres depuis la Tour du souvenir qui culmine a je ne sais combien de metres, et le soir, quand le ciel et la mer se parent des couleurs fantastiques au crepuscule. Il n'y a rien a faire ici a Wakkanai, ce n'est en tout cas pas l'endroit pour s'encanailler car des la tombee de la nuit, il n'y a plus un chat dans les rues. En plus il fait un froid de chien avec ce vent vicieux qui vient de l'Est, on se croirait en plein mois de decembre en Suisse, sauf qu'ici, en decembre le thermometre peut descendre jusqu'a moins 40. C'est aussi ici que pour la premiere fois, je ressens une espece de solitude du voyageur car cette ville et son atmosphere de bout du monde finit par vous retomber un peu sur le moral. Et pour trouver un resto valable ouvert le soir, c'est la croix et la banniere. Le premier soir, apres avoir fait et refait la plupart des rues completement desertes - on croirait entendre le fameux "Stranger in the night" de notre cher crooner Frankie the Voice), j'ai fini par trouver quelques bistrots ouverts d'apres les lanternes et les demi-rideaux sur les devantures (le signe distintif des restos japonais), mais le probleme est que tout est en japonais et on ne sait jamais ce qu'on va trouver dans son assiette. Personne ne parle un mot d'anglais ou autre dans ce bled (ceux avec qui j'ai eu a faire en tout cas, avec ma logeuse du Ryokan, super demeure par ailleurs, par ex. c'etait le langage des signes et des onomatopees). J'etais sur le point d'entrer dans le Family Mart du coin (au Japon ce qui est formidable, c'est que meme dans le bled le plus perdu, il y a tjs un "convenience store" ouvert jusqu'a plus d'heures et ou on peut trouver de quoi boire et manger: nouilles lyophilisees, sandwiches, gateaux, bieres etc...) quand mon regard est accroche par un enseigne en Italien: Trattoria Vivo, 5e etage, cuccina italiana etc.. Formidable, un resto italien dans ce trou a ours (et oui, ce n'est pas une blague, il y a partout a Wakkanai des panneaux mettant en garde les visiteurs sur le risque de tomber nez a nez avec un ours si on s'eloigne un peu de la ville !) et quel bistrot mes amis. Plutot chico, atmosphere intime et surtout, une vue superbe sur la ville et le port des ferries du haut de son 5e etage. A part un gaillard attable au comptoir, je suis le seul autre client. Et personne ne parle italien. Par contre les spaghettis arrabiattas etaient succulents et le vino della casa etait bien goulu. Bref, un super repas meme si c'etait un peu chero pour le standard japonais.
Je vous ai parle plus haut de ces fameux iles Rishiri et Rebun, et justement les touristes, surtout japonais car je n'ai appercu que deux russes en ville l'apres-midi du premier jour ici, viennent ici a Wakkanai rien que pour ces deux joyaux. Rishiri qui etait un volcan surgi de la mer il y a longtemps et Rebun, appelee ici l'ile aux fleurs. N'ayant que peu de temps par rapport a mon programme, j'ai choisi d'aller sur Rebun car celle ci peut etre visitee en une journee depuis Wakkanai. Pour cela, le lendemain des poltron minet (5h du mat) le vieux etait deja debout pour prendre le premier ferry qui part a 6 heures afin de pouvoir voir un maximum avant de prendre le ferry de retour sur la terre ferme. En route, le bateau passe tout pres de Rishiri et la mes amis, un spectacle de toute beaute cette ile surgie tout droit de la mer comme un cone et encore couverte de neige. Je n'ai pas pu m'empecher de la photographier a plusieurs reprises. Elle a tout simplement l'air irreel. Quant a Rebun, l'ile aux fleurs, en fait de fleurs je n'ai vu que des bambous nains avec quelques bourgeons car il fait encore trop froid cette annee au mois de Mai et les fleurs ne seront la qu'au mois prochain. Tant pis, la randonnee de 4h que j'ai faite valait quand meme le coup car du haut de ces montagnes, la vue sur la mer etait tout simplement grandiose. De retour a Wakkanai, la nuit etait deja la, et comme j'etais un peu las d'avoir marche autant, un passage au Family Mart, une cannette de biere et une boite de nouilles instantanees faisaient l'affaire. Un bon bain a la japonaise prepare par ma logeuse et un bon dodo reparateur sur le futon car le lendemain, une autre journee marathon m'attend car il fallait partir d'ici a 7h du mat pour pouvoir gagner Aomori sur le Japon centrale. J'y suis arrive en fin de journee apres 3 changements de train (local, Ltd Express, et Shinkansen). Poser le sac dans un business hotel, une bonne douche et depart pour une petite exploration de la ville. Aomori ville de 300000 habitants et qui tire son orgueil de son tunnel sous marin le plus long du monde qui relie cette partie du Japon a l'ile de Hokkaido. Pour cela, elle sert surtout de ville etape pour ceux qui vont sur, ou qui reviennent de Hokkaido. Pas grande chose a voir et le soir c'est a peine un mieux anime que Wakkanai. Diner dans un Izakaya, sorte de pub nippon ou on a souvent l'occasion de voir les salarymen festoyer entre eux ou avec leurs clients. Et la, on voit aussi ce cote contradictoire de ce peuple. Quand on les voit la journee, tout serieux et jouent a qui fait des courbettes les plus reverencieux, tout coince-coince, le soir alors la mes amis, la plupart font des foirinettes pires que les troisiemes mi-temps de mes amis du FC Vignoble. Et la, plus d'etiquettes, plus d'hierarchie, on se bourre la gueule a qui mieux mieux a coup de tapes dans le dos et des gueulees gutturales dignes des films de guerre mettant en scene l'armee nipponne. Ce soir la, a cote de ma table, il y avait toute une equipe de ces salarymen a moitie debrailles et je n'en croyais pas mes oreilles, ils faisaient de ces rots a percer les tympans. Je me suis bien marre en tout cas avec eux. Ensuite une bonne nuit de sommeil s'imposait car de nouveau le lendemain, pour entamer ma descente dans le sud du pays, une autre journee de train au programme et je suis arrive ici a Osaka hier en fin d'apres-midi afin d'aller visiter Nara et le Chateau d'Himeiji, deux sites incontournables au Japon.
Voila mes chers, il est bientot une heure du mat ici et le vieux est un peu fatigue apres une journee de viste a Himeiji precisement. Je vais vous planter la et aller me coucher car je suis un peu raide, je vous parlerai de Nara, de Himeiji et surtout d'Osaka une ville completement demente pour sa vie nocture et son dynamisme dans le prochain chapitre. Au plaisir de vous ecrire bientot, je vous embrasse bien fort.

Jeaniski Pieroshi Burnatawa

Friday, May 11, 2007

Au pays du solei levant 3 (Sendai - Matshushima Bay - Hakodate)

Bonsoir a tous, j'espere que vous allez bien. Il est 22h44 ici a Hakodate ou je me trouve depuis la fin de l'apres-midi. Il fait plutot frais car nous sommes ici dans l'ile de Hokkaido, la partie septentrionale du pays ou l'hiver n'a pas encore completement plie les bagages. En sortant aller manger ce soir, j'ai vu que le thermometre du grand magasin Maru affiche un petit 11 degre. Cela me fait regretter presque de n'avoir pas prise la grosse doudoune avec moi ici au japon.
J'ai quitte Sendai ce matin vers 10h et de nouveau une journee quasi a passer dans les trains nippons. Normalement le voyage ne doit durer que 4h et quelque mais aussi etrange que cela puisse paraitre, il y a eu un monstre bordel ce matin a la gare de Sendai au niveau des Shinkansen. Ils etaient tous en retard et ca a occasionne un sacre desordre. Les agents du Japan Rail ont du s'employer ferme pour parer au plus presse. Du coup on est parti de Sendai avec pas mal de retard et ce qui devait arriver, arriva. J'ai loupe la correspondance a Hachinohe pour Hakodate et il a fallu prendre le train suivant, c'est a dire 2 heures apres, un semi-direct qui s'arrete quasiment a tous les pissoirs comme disait mon ami Hitchkock du FC Vignoble. Ainsi, je suis arrive a destination avec bien 4 heures apres l'horaire prevu.
Ce genre d'incidence est extremement rare au Japon et il a fallu que ca tombe sur moi. Pas grave, ca fait aussi parti des aleas du voyage. Le pire pour moi etait de ne pas pouvoir fumer car une fois qu'on a passe le tourniquet et se trouvant sur les quais et ensuite dans les trains, fumare e proibito, nada smoking. L'occasion pour moi d'ouvrir une petite parenthese a propos de la fumee ici au Japon. C'est un des pays qui comptent le plus de fumeurs au monde mais on ne voit pratiquement pas de megots dans les rues. Si vous regardez par terre en marchant dans les rues japonaises, vous verrez de temps a autre sur le trottoir des dessins representant une cigarette tordue avec la mention: pensez a preserver la sante des passants qui marchent pres de vous. Et pour les fumeurs inveteres, il y a tous les X metres, des endroits amenages specialement avec cendriers etc... Bien sur, il y a toujours quelques irreductibles qui fument en marchant mais presque tout le monde joue le jeu. Et oui la discipline japonaise, ou la collectivite prime sur l'individu et ce n'est pas un cliche. Toujours a propos des rues, regne partout ici une proprete impeccable, pas un papier ou un sac plastique qui trainent, a faire palir le Suisse que je suis. J'ai beau cherche des poubelles comme on a l'habitude d'en voir chez nous, et bien il n'y en a pas, a part devant des "convenience stores" genre de superettes ouvertes 24 heures sur 24 et ou on trouve de tout, meme les poubelles bien alignees devant et prevues pour plusieurs sortes de dechets differents. Tout ce civisme est assez fascinant pour l'etranger que nous sommes, mais si on regarde bien, il y a aussi queques failles, surtout parmi la nouvelle generation. Ce qui surprend par ex. quand observe les gens faire la queue patiemment devant les stations de bus devant les gares ou dans la rue, voire en attendant l'arrivee d'un train etc.... Jusque la, il n'y pas de probleme, mais une fois que la porte du bus, (ou du train) passee, c'est la ruee a qui mieux mieux et tant pis pour les personnes agees, ils n'ont qu'a rester debout. C'est ce cote legerement contradictoire de la mentalite japonaise qui me surprendra toujours, et a propos de quoi, je me suis permis lors de mon premier papier, vous souvenez-vous ?, un raccourci un petit peu audacieux, pour ne pas dire fallacieux avec ma therorie de couper les poils pubiens qui depassent etc... Mais quand on voit tout ce respect, toute cette pudeur typiquement nippons et en meme temps, dans ces quartiers chauds des villes japonaises, se pratiquent les "pornoseries" les plus sordides, les plus terrifiantes possibles, qu'on ne trouve meme pas au fameux quartier chaud d'Amsterdam. Mais tout est un peu cache, c'est tout. Je me rappelle aussi du jeune francais rencontre au Backpackers de Tokyo qui me fait part une fois de son etonnement de voir dans un cafe chico des salarymen japonais en compagnie de tres jeunes lyceenes dans des poses plutot langoureuses. Il ne sait peut-etre pas mais c'est un phenomene qui prend de l'ampleur depuis quelques annees ici, des lyceenes de bonne famille s'affichent avec ces salarymen, les tenir compagnie dans des soirees, et certaines vont meme encore plus loin pour pouvoir simplement assouvir leur passion de la mode, car il n'y a que les habits griffes et de derniere mode qui comptent et ils coutent plutot cherots pour elles. Amazing Japan !
A part ca Sendai etait une etape assez agreable. C'est une grande ville de plus d'un million d'habitants avec de larges avenues bordees d'arbres plutot coquettes. Un endroit agreable pour se poser un jour ou deux, mettre de l'ordre dans ses courriers, envoyer quelques Emails et aussi profiter des lumieres de la ville avant d'aller sur la cote ou les campagnes alentours.
La ville est sympa a decouvrir a pied, on peut y consacrer moins d'une journee en faisant le tour de toutes les choses qui valent d'etre vues. Et la specialite culinaire du coin, vous savez quoi ? C'est la langue de boeuf. Ici elle est appretee a toutes les sauces (sauf a celle aux capres comme chez nous), j'en ai mange l'autre jour dans un resto specialise, a la sauce barbecue avec du riz et une soupe a l'orge. Divin ! Mais les touristes viennent surtout ici pour aller voir une des trois merveilles du Japon a 30 minutes de train local de la, j'ai nomme Matshushima Bay.
C'est un chapelet d'iles (250 env.) couvertes de pins, erodees par le vent et des vagues, ayant des formes etranges et dissemines dans la baie de Matshushima qui attirent un nombre impressionnant de touristes surtout japonais car le jour ou je suis alle la voir, je n'ai vu que deux gaijins (etrangers). On y voit des armees de vieux contemporains en goguette, voire des nouveaux maries, ou des classes entieres de lyceens en uniforme sous la conduites de leurs professeurs. Et tout le monde, apres avoir fait un tour autour du port et la visite du Zuigan-ji le plus beau temple zen du Tohoku, prend un de ces bateaux pour faire le tour de la baie qui dure en 50 minutes. Le coin est tres beau mais je dois dire que mais ca ne vaut quand meme pas la baie d'Ha Long au Vietnam et ce n'est meme pas du chauvinisme.
Voila, depuis hier je suis ici a Hakodate ou il fait toujours aussi froid, ca oscille entre 9 et 12 degres. Brrrr... (je n'ai pas eu le courage de finir ce billet hier soir, trop creve), la premiere ville d'importance du Hokkaido, le gateway comme ils disent. C'est un des premiers port du Japon, avec Nagasaki et une autre ville dont je ne me souviens plus du nom, a s'ouvrir au commerce avec l'etranger et d'ailleurs on s'en appercoit un peu en voyant les maisons du cote de Motomachi ou est venue s'etablir une petite communaute etrangere vers la fin du 19e et au debut du 20e siecle. Un quartier coquet, adosse a une colline avec une vue magnifique sur le port de Hakodate. Certaines de ces maisons sont sonstruites dans un style qui fait penser a la Russie, voire l'Europe du Nord. D'ailleurs pas mal d'endroit de Hakodate sont encore signales en Russe en plus du Japonais et de l'Anglais. N'oublions pas que de l'autre cote de Hokkaido, ce sont les Iles Sakhalines et la Russie. Cette ville portuaire est encore de taille humaine ou il fait bon vivre et apres Motomachi, il est tres agreable de se promener du cote du port ou les anciens docks ont ete transformes en restaurants, bars, boutiques, voire brasseries avec de la musique bavaroise a tue-tete. Il y a aussi pas mal d'eglises dont la belle ancienne eglise orthodoxe russe qui est devenue un des endroits touristiques de la ville qui compte aussi un nombre importante de japonais chretiens. Mais un des endroits qui m'a le plus touche est le Cimetiere des Etrangers de Hakodate. Sont enterres la dans les premieres annees du XXe siecle des gens connus comme les anciens consuls de Russie et de Grande Bretagne mais aussi des anonymes comme tous ces marins russes ou britaniques. Il est situe juste un peu en surplombe de la mer avec une vue superbe et degage une espece de melancolie qui nous saisit quand on pense que tous ces gens sont venus mourir ici si loin de chez eux.
Un petit mot encore a propos de l'hotel que je trouve interessant pour le rapport qualite-prix. Suite a l'experience plutot engageant de Sendai, j'ai pris un hotel de la meme chaine (Toyoko Inn) ici a Hakodate. C'est une nouvelle chaine de bussiness hotels comme ils appellent ici ce genre d'hotels. Destines surtout a une clientele d'hommes d'affaires ou les voyageurs de commerce, ils sont tous pareils, le meme deco, le meme genre de chambre assez petite mais avec tout le confort possible: Wifi, LAN etc... pour la connection des laptops, TV avec CNN, seche-cheveux, pyjama fourni chaque jour (un horrible truc a la grand-papa - comme une jupe qui descend jusqu'aux chevilles) WC dernier cri a la nipponne avec la douche pour le seant, linges changes tous les jours et Internet dans le lobby completement gratuit pour les clients. Avec les promos actuellement dans le Hokkaido, ca revient a 40 Frs par jour avec le petit dejeuner inclu. Que demande le peuple ? C'est genial pour le Japon, pays ou le dernier des dortoirs a 6 gueulus dedans coute deja 30 Frs. J'ai saute sur l'occasion vous vous en doutez bien.
Voila mes chers, je commence a avoir les paupieres qui se ferment, je vous laisse ici car demain, il va me falloir se lever pas trop tard pour de nouveau prendre la route. Cap sur Sapporo, ville qui doit rappeler de bons souvenirs aux Suisses qui aiment le ski, celui des competitions de grandes envergures. A tout bientot pour un autre billet doux. Je vous embrasse bien fort.

Jeaniki Pieroshi Burnatawa
P.S.: Je n'ai toujours pas trouve le secret des accents sur ces ordinateurs japonais. Toutes mes humbles excuses.

Tuesday, May 08, 2007

Au pays du soleil levant 2 (Kyoto - Amanohashidate ou Le Pont de la voie lactee - Kanazawa)

Salut a tous, j'espere que vous allez tous bien. Moi ca roule et c'est le cas de dire car le lendemain en quittant Kawaguchiko ou je vous ai laisse la derniere fois, j'ai passe quasiment tout la journee dans des transports publics japonais. Apres un trajet ereintant en bus local qui s'arrete partout pour rejoindre Mishima et de la, prendre le fameux Shinkansen (TGV nippon) pour Kyoto, je suis arrive a l'ancienne capitale (enfin une des premieres car la premiere veritable est Nara dans l'histoire du Japon) enfin de journee dans un etat de fatigue avancee.
Kyoto, une ville chargee d'histoire, riche de plus de 2000 temples, de sanctuaires et plus que n'importe quelle autre ville du pays, donne le spectacle authentique de ces visions revees du Japon qu'entretiennent les Europeens. Et pourtant des la sortie de la gare, elle ne m'a pas paru terrible, profusion de beton et de neon comme Tokyo a l'instar de sa gare qui, par son architecture audacieuse, n'en finit pas de susciter des polemiques parmi ses habitants. Vingt minutes de marche et je suis arrive a K's House de Kyoto, et oui le meme que celui de Tokyo, c'est une chaine. Ils en ont 3, ou 4 entre Tokyo et les Alpes japonaises. Meme deco, meme odeur des pieds a l'entree et meme clientele en majorite anglo-saxonne.
Le lendemain, pour visiter la ville, j'ai pris un One day pass pour les bus urbains, ici c'est plus facile de circuler en bus qu'en metro qui est moins developpe. En plus toutes les destinations sont affichees en 2 langues: anglais et japonais. De meme pour les annonces dans les bus. Bref, c'est le pied de pouvoir aller partout pendant tout un jour pour 5 Frs.
Comme il faut des semaines, voire des mois pour tout voir de Kyoto, et en ne restant que 3 nuits ici, je me suis limite le deuxieme jour a consacrer la plus grande partie de mon temps a visiter les 2 principaux temples qu'il faut voir absolument: Gingakuji (Le Pavillon d'Argent) et Kinkakuji (Le Pavillon d'Or). Quant au Palais royale, c'etait rape car le dimanche, c'est fermee. Les deux temples sont de veritables merveilles, dommage qu'il a fait un temps de m... ce jour la. Il n'a pas arrete de pleuvoir toute la journee, c'etait un peu penible de devoir tenir le parapluie dans une main et photographier de l'autre. Malgre tout, c'etait quand meme de formidables moments a passer dans ces splendeurs empreintes de serenite. J'ai aussi pris un moment pour parcourir la fameuse Allee des Philosophes situee tout pres de Gingakuji, qui doit etre plus belle et romantique sous les cerisiers en fleurs et par beau temps que sous la pluie comme l'autre jour. Rien que la visite de ces deux temples, ca m'a pris presque une journee, et comme c'est la fin de l'apres-midi, je suis alle visiter plus en detail la gare de Kyoto qui est un monument a elle meme. Construite dans un style futuriste, c'est presque une ville dans la ville. Grande comme plusieurs terrains de football et dotee de 11 etages avec des grands magasins de luxe, des boutiques, des restos, des hotels... figurez vous que le onzieme etage est entierement constitue de restos pour ramen (soupes de nouilles). Du haut du Sky Line sur son toit, on voit la ville a ses pieds. Tout simplement gigantesque.
Le dernier jour a Kyoto, j'ai pris un train pour aller voir Amanohashidate ou "Le pont de la voie lactee" pour les Japonais dans la Peninsule du Tango. Cet endroit est considere comme l'une des trois plus "grandes vues du Japon" avec Myajima dans le Sud et les iles de la baie de Matshusima dans le Tonhoku juste avant le Nord. Alors ma belle Amanohashidate, me disait je, on va la danser cette tango et de facon plutot langoureuse.
Le pont est en fait une langue de sable couverte de pins (8000 arbres a ce qu'il parait) et qui s'etend sur 3,5 km de long. Quand on arrive de l'autre cote du "pont", on peut monter avec un funi a Kasamatsu-koen d'ou on a une vue fantastique sur "Le pont de la voie lactee" et la, l'usage locale consiste a tourner le dos a la langue de sable et a se plier pour la regarder entre ses jambes. De cette facon, ils disent que la voie apparait comme flottante ! C'etait pas mal Amanohashidate mais j'avoue que je m'attendais a plus.
Au retour, c'est "Lost in Translation", il fallait bien que ca arrive, presse de prendre le train de retour pour Kyoto (j'avais juste une minute pour le choper) et ayant mal compris les dires du guichetier (en japonais of course et qui me montrait de la main un train a l'arret sur le quai) a propos de la voie, je me suis retrouve dans le train pour Osaka et il a fallu taper le retour sur Kyoto depuis la-bas. Heureusement que j'ai le JR Pass, si non ca m'aurait douille un max. C'est aussi ca les charmes des voyages dans des contrees lointaines ou les quiproquos sont monnaie courante. Bref, je suis rentre a Kyoto la nuit est deja tombee. C'est l'occasion d'aller faire un tour a Gion, fameux quartier de la nuit ou on peut appercevoir des veritables geishas allant a des soirees, souvent escortees par toute une cour de suivantes et suivants. Tout un spectacle. Le coin est aussi plein de bars, de boites de nuit, de restos sympas le long d'un canal ou les maisons sont eclairees par des lanternes et ou se trouvent pleins de jeunes amoureux. C'est vraiment agreable de flaner dans ces ruelles sans but veritable et de regarder vivre les gens. Hier, j'ai quitte Kyoto un peu a regret car passe le premier moment de deception au moment ou on la voit la toute premiere fois, je dois dire que cette ville degage quelque chose de magique qui ne se revele que si on prend un peu de temps pour le decouvrir. Mais c'est ainsi car je dois respecter le planning fixe si non, je n'aurai pas le temps de voir tout ce que je me suis promis de ce pays.
Alors cap sur Kanazawa, une charmante ville ou il subsiste encore pas mal de vestiges de l'epoque feodale avec des quartiers de samourais et de geishas encore bien conserves, et surtout son fameux jardin le Kenroku-en, un des trois plus beaux du Japon. Mais d'abord il fallait trouver en arrivant cette ryokan (auberge japonais) au charmant nom de Yamadaya perdu dans le vieux quartier de Nagamachi ou vivaient jadis ces terribles samourais. Pourtant je me suis fait aider par la receptioniste de l'hotel de Kyoto pour la reservation, ainsi que de me faire expliquer par ou passer en sortant de la gare de Kanazawa. Prendre le bon bus et descendre au bon arret, jusque la, ce n'etait pas trop difficile. Mais par contre, une fois dans le quartier, personne n'est capable de me dire ou se trouve cette auberge. De guerre lasse, et fatigue a force de tourner en rond en portant mes lourds sacs. Je suis entre dans un bar pour boire une biere et fumer une cigarette tout en reposant un peu mon dos qui commence a siffler a cause du poid. La, a part une vielle dame qui buvait son verre et le barman, il n'y avait pas grand monde. En commandant une biere (facile, il suffit de dire Ashahi), le barman me sort une longue tirade dans une langue qui ressemble au chinois voire coreenne. C'est qu'en voyant ma face de semi-asiatique, il a du me prendre pour un Coreen ou quelque chose comme ca. En apprenant que je viens de Suisse (savez vous que Suisse se prononce telle quelle aussi en japonais?), la dame du bar se mele aussi a la conversation (tout en japonais of course), et la ils ont pu me faire un plan approximatif de l'endroit ou se trouve cette fameuse auberge. Et encore ils n'etaient pas surs. Par chance je n'etais pas loin et a la fin je suis tombe sur une dame qui a fait tout un detour pour m'y conduire. Toujours cette extraordinaire gentillesse nipponne. Effectivement, l'hotel etait plutot discret, juste un enseigne tout petit et en japonais sur le devant. Une fois devant la porte, j'ai beau sonne, pas de reponse, j'en etais a me demander si on ne m'a pas mene en bateau. Sur le fait, arrive une vielle dame toute ratatinee avec des rides comme des sillons de champs de riz, on dirait une sorciere vraiment. En me voyant, elle s'est repandue en excuses tout en japonais et a force de courbettes (je suppose qu'elle disait m'attendre plus tot car la miss de Kyoto lui disait que j'arriverai dans la matinee, et la il etait passe midi, du coup elle etait allee faire une course car je la voyais avec un cabas a la main) .
Et bien mes amis, ca valait la peine tous ces desagrements car la maison est tout simplement superbe, elle appartenait a un chef samourai de l'epoque et ma sorciere bien aimee l'a transformee en hotel. C'est une maison pleine de recoins et toutes les chambres etaient de style japonais, avec quasiment pas de meubles a part une petite table basse, un miroir suspendu et des coussins pour s'asseoir si non le sol est en tatamis et le soir on dort sur un futon sorti des placards juste a cote. A la japonaise. Et Mme Yamada, c'est le nom de ma logeuse, est une dame pleine de gentillesse et tres coquette. Toujours maquillee comme une geisha, et pleine d'attention pour son hote, le seul probleme c'est qu'elle ne parle que japonais avec juste 2, 3 mots d'anglais, alors j'ai du me surpasser en jouant a Marcel Marceau. Comme j'ai de la chance d'etre l'unique client de l'auberge ce jour la, alors il n'y en avait que pour moi. Du the en veux tu en voila, allez prenez encore un petit gateau, et goutez moi ceci... Trop gentille vraiment Mme Yamada, ma sorciere bien aimee comme je l'appelle affectueusement. A part sa fille qui n'est pas la en ce moment, Yamada-san vit en compagnie de tout une armee de chats et de chiens qui couraient dans tous les sens, une veritable arche de Noe.
Pour l'apres-midi qui me reste a visiter la ville, j'ai du prendre conge a regret de Mme Yamada. J'ai commence mon exploration de Kanazawa par le quartier ou j'ai mon hotel, Nagamachi, l'ancien fief des samourais, des petites maisons basses dans de petites ruelles ou coule au millieu un canal tranquille. Ensuite le fameux Kenroku-en, et la je dois dire que l'on ne m'a pas menti a son sujet, ce jardin est tout simplement extraordinaire. Il est d'une beaute a couper le souffle. Apres l'avoir sillonne avec bcp de plaisir de long en large, j'ai poursuivi un peu plus loin en direction de l'ancien quartier des geishas avec une visite rapide en passant par le Kanazawa jo, le chateau de la ville ou ce qu'il en reste. Le quartier des geishas est aussi magnifique, des maisons bien conservees ou restaurees, toutes ont des lattes de bois typiques devant chaque maison. C'est le signe distintif qui les designe pour les differencier des autres.
Une fois de plus, j'ai du couvrir des kilometres a pinces pour toutes ces visites, alors le soir, apres un repas dans un resto thailandais pour changer, je suis vite rentre chez Yamada-san pour faire un peu d'Internet (mis a disposition gratuitement aux hotes de la maison - genial car ici au Japon, ce n'est pas donne les Cyber Cafes) et hop au dodo. Quel bien ca fait mes amis de pouvoir dormir tout seul dans sa chambre et faire ce qu'on veut sans deranger les autres, et surtout sans etre derange par eux - meme si je ne suis pas un douillet. Surtout qu'avec un peu de recherche, on peut trouver des auberges charmantes comme celle-ci avec 1 chambre individuelle pour a peine une dizaine de francs de plus.
J'ai quitte Kanazawa ce matin pour Niigata, a trois heures de train de la. C'est la ville ou j'aurai du debarquer en venant au Japon si mon projet de passer ici depuis la Siberie a pu se faire (remember ?), et bien en voyant Niigata, dieu sait pourquoi, je n'avais pas envie de rester. A moins de partir sur l'interessante ile de Sado-gashima qui est a deux heures de bateau d'ici, la ville ne semble pas avoir grande chose a offrir. Apres un court instant d'hesitation et une soba-soup vite avalee au comptoir de gare, j'ai pris le Shinkansen, justement il y en avait un qui part sur Omya et de la prendre un autre Shinkansen pour Sendai ou je me trouve en ce moment entrain de vous ecrire cet article chers lecteurs bien aimes. J'ai ainsi passe de nouveau toute une journee quasiment dans les trains japonais mais ca ne fait rien. Je ne sentais pas Niigata. Tandis qu'ici a Sendai, c'etait prevu dans mon plan car c'est la porte d'entree pour la baie de Matshushima une autre des trois "plus fameuses vues du Japon" dont je vous ai parle plus haut. Et Sendai c'est ideal comme base de depart pour rayonner dans ces beaux coins du Tohonku, le dernier territoire avant le nord sauvage du Japon (Hokkaido). Arrive a la nuit tombee et n'ayant pas prevu de venir deja aujourd'hui, je n'ai pas fait de recherches d'hotels au prealable, du coup, il m'a fallu en trouver un comme ca. Au passage au bureau d'Information pour Hotels, Ryokans etc... de la gare, ou me repond une charmante dame qui ne parle aucune autre langue que le japonais. L'affaire etait mal engagee vous vous en doutez, alors en sortant de la, portant mes lours sacs, je me suis promene un peu au hasard et je suis tombe sur cet hotel ou je suis en train de vous ecrire ces lignes precisement. Un peu cher pour ce que je prends habituellement (dans les 63 francs suisse la nuit au lieu de 30, ou 40 que je paie d'habitude) mais par contre le petit-dej. est compris et en plus Internet a volonte pour pas un rond. Je ne suis pas perdant je crois. Voila mes chers, il commence a se faire tard, minuit passe ici au Japon et le vieux est un peu las, alors je vous dis bonne nuit, plutot bonne journee car il doit faire dans les 8 heures du mat en Suisse si je ne me trompe. Et a tout bientot pour un autre billet doux. Je vous embrasse bien fort.
Burnat-san

Thursday, May 03, 2007

Au pays du soleil levant 1 (Tokyo et Kawaguchiko)

Salut a tous, j'imagine votre impatience d'avoir des nouvelles d'Extreme-Orient de la part de votre vieux routard. Et bien voici le premier chapitre des tribulations d'un helviet au pays du Soleil levant.
Apres un long vol penible a cause d'une soiree d'adieu plutot arrosee, je suis arrive a Tokyo au petit matin a l'heure ou normalement l'astre solaire doit se montrer, mais au lieu du spectacle d'un soleil levant radieux, le ciel etait d'un gris tristounet et il faisait plutot frais.
Les formalites de sortie etaient un peu tatillons mais d'une courtoisie toute japonaise a force de courbettes. Apres il a fallu trouver le bon train qui mene en ville dans tous ces dedales labyrinthiques de l'aeroport de Narita. Une heure de train a travers la banlieu populeuse sans fin de la grande Tokyo et un changement de metro plus tard, je me suis trouve a Asakusa, un endroit plutot tranquille par rapport a la vie trepidante de cette gigantesque metropole. Encore 5 minutes de marche d'apres le plan fourni par mon hotel et je suis arrive devant le "Yellow Submarine" comme on le surnomme mon auberge dans le coin a cause de sa couleur jaune au millieu d'un ensemble d'immeubles tous blancs. A l'entree, une odeurs de pieds vous saute a la gorge car comme dans la plupart des petits hotels, auberges japonais (ryokans)..., il faut enlever les chaussures avant d'entrer et le hall d'entree en est litteralement couvert. Le K's House Backpackers est, comme son nom l'indique, un hotel destine surtout aux voyageurs sacs a dos, une veritable tour de Babel, on y entend parler toutes les langues et surtout l'anglais. Plutot correct pour la categorie. Meme dans les dortoirs de 5, 6 lits, il y a des toilettes et lavabos dans la chambre avec, il faut le voir pour le croire, un WC de dernier cri avec meme le jet d'eau qui vous nettoie le... apres un grand service. Et oui mes chers, c'est du raffinement a la japonaise.
Ce premier jour, je me suis limite a une petite exploration a pied dans le coin. A Asakusa ou se trouve mon hotel et aussi vers Ueno le quartier limitrophe. Asakusa est considere comme le "Old Tokyo", un quartier populaire avec plein de temples et de ruelles ou il est tres agreable de se perdre au cours des flaneries. A l'epoque d'Edo, c'etait le quartier malfame des plaisirs de Tokyo et plus tard, il devient lui-meme un quartier de divertissements et en particulier, le centre du "Kabuki" le theatre traditionnel japonais, et c'est aussi ici qu'avait lieu la premiere representation d'opera occidental donnee a un public japonais. C'est aussi le coin qui voit s'ouvrir les premiers cinemas du pays. Bref plutot sympa comme endroit. Quant a Ueno, un petit peu plus loin et accessible a pieds, c'est un lieu connu surtout pour son quartier Ameya-yococho, le celebre repaire du marche noir apres la Seconde Guerre mondiale. A present, c'est un quartier commercant anime et plein de petits troquets sympas ou les salarymen nippons, tout de nois vetus comme des pingouins, arrivent par grappes entieres pour s'encanailler le soir avec la compagnie parfois de tres jeunes femmes. A part cela, Ueno a aussi un tres joli parc, Ueno-koen, qui regroupe la plus forte concentration de galeries et de musees du Japon.
Ce tout premier contact avec le Japon est plutot agreable. Les gens sont aimables et respectueux envers l'etranger et surtout une formidable sensation de securite se prevaut, ce qui n'est pas desagreable par rapport a pas mal d'endroits ou j'ai traine mes guetres. A l'auberge mes compagnons de chambre viennent de divers horizons: un Canadien d'origine coreenne, une Japonaise charmante mais un peu tete de linote (tous les soirs, elle cherche son tel. portable en pleine nuit en faisant sans le vouloir, un boucan du diable et qui reveille tout le monde, plutot ch... pour moi qui manque serieusement de sommeil car du coup, j'ai du mal a m'endormir de nouveau apres), un anglais tres oxfordien malgre lui et, last but not least, un sympathique jeune francais du nom de Gwen completement fele du Japon, hyper interessant pour ses connaissances sur ce pays et toujours pret a rendre service. Bref, une chouette equipe. Notre "sous marin jaune" a tout l'air de l'auberge espagnole le soir venu. Tous ceux qui ne sortent pas se retrouvent autour du salon pour discuter, jouer aux cartes etc... pendant que les autres rentrent, sortent dans un brouhaha et toujours cette persistante odeur de pieds, discrete mais tenace. Les charmes des backpackers mes amis ! Le lendemain, mon exploration de Tokyo continue, apres un bon petit dej., par une bonnarde croisiere sur la Sumiva, le fleuve qui traverse la ville. J'ai debarque a Haramikyu, le beau jardin qui servait jadis de jardin d'ete a l'empereur et qui etait le lieu de reception pour les dignitaires etrangers. Apres une visite aux pas de charge et un the au "tea pavillon", J'ai poursuivi vers vers Ginza la bourgeoise, le "Faubourg st-Honore" tokyoiste. Partout des magasins, des boutiques de luxe et des galeries d'art hors de prix pour le touriste moyen, mais le coin est super pour faire du leche-vitrine, et on peut aussi se promener dans ces grands magasins de luxe dans leurs sous-sols au rayon d'alimentation ou il y a tjs des degustations de bons produits. Apres, cap sur la gare principale de Tokyo un peu plus loin pour valider mon JR Pass (Japan Rail Pass) et de nouveau on the road again, head to Shinjuku, by Jr line of course, le coin qu'il faut voir pour avoir une idee du Japon moderne. Des grattes-ciels partout d'une modernite epoustouflante et le fameux quartier chaud actuel de Tokyo: Kabuki-cho, le genre d'endroit qui resume le mieux toute la complexite du Japon. D'un cote ils sont tres attache a leur education confuceenne, a leur tradition empreinte de pudeur et de respect, a la limite du coince-coince. De l'autre, ils sont d'une audace inouie en matiere de sexualite comme en temoignent les fameux cabarets, boites hard-core etc... qui pullulent dans ce quartier. Vous le savez peut-etre, ici au Japon on peut tout faire, tout montrer, sauf montrer les poils pubiens. Alors coupez moi celui-ci qui depasse ! Le bikini est-il un mot japonais ? je plaisante bien sur mais c'est un peu ca. Bon, treve d'elucubrations erotico-philosophiques, on peut aussi venir a Kakuki-cho pour d'autres plaisirs plus innocents comme c'etait le cas pour moi cet apres-midi la, voir vivre les gens, boire une biere ou encore aller au cinema tout simplement. Je suis rentre a l'hotel dans un etat de fatigue avance car des kilometres a pied, ca use, ca use. En plus avec le manque de sommeil because of who vous savez, j'ai a peine eu le temps d'avaler un bol de soupe de nouilles japonaise et hop, au pieux.
A propos de soupe, savez que l'on mange tres bien ici au Japon ? Meme pour les "non fish eater" comme moi. La nourriture est superbe bonne et tres variee, il y en a pour tous les gouts et pour tous les genres de cuisine. En plus ce n'est pas cher du tout, a part des tout grands restos et ceux qui servent la grande cuisine japonais avec du boeuf de Kobe ou le fameux Fugu (poisson globe qui contient dans son foie un poison mille fois plus fort que la cyanure) que seuls les cuisiniers specialises avec diplome pouvaient le preparer, ce qui n'empeche pas que chaque annee, il y a des morts a cause de ca.
Le dernier jour a Tokyo, j'ai fait un saut a Shibuya, le coin de la jeunesse branchee tokyoiste. Un endroit surtout consacre a la mode vestimentaire pour et par les jeunes. On en voit partout dans des accoutrements les plus delirants. Punks, Gothiques, Dandys BCBG... J'ai l'impression que le coin est vide des vieux tellement les jeunes ont investi les rues de la cite. Certains d'entre eux, selon mon guide Lonely Planet viennent surtout des banlieus triste de Tokyo ici la journee et une partie de la nuit juste pour avoir l'impression d'exister avant de retourner dans leurs tristes HLM des environs surpeuples de la capitale nipponne. La suite de la journee, je l'ai passe tranquillement a Roppongi le coin des oiseaux de nuit et des expos. C'est l'endroit qu'il faut normalement venir la nuit pour danser d'une boite a l'autre avant de s'ecrouler de fatigue dans un hotel capsule du quartier. Ce que je vais certainement faire vers la fin de mon sejour japonais quand je reviendrai a Tokyo avant de rentrer en Suisse, pas pour cette fois ci.
Un petit mot maintenant a propos des transports urbains de Tokyo. Hormis les bus que les touristes ne prennent jamais car trop compliques, tout le monde utilise le reseau de metros tokyoiste. A premiere vue ca semble impressionnant car il y a pas moins 12, 13 lignes de metros differentes avec chacune une couleur, en plus de la ligne de JR Yamanote qui fait un large boucle autour de la ville vraiment pratique ainsi que d'autres lignes de trains de banlieus. Quand on voit tout ca, on attrape une espece de stress incommensurable. On se demande comment on va faire pour se reperer, et une foi jete a l'eau, apres quelques premiers tatonnements, on attrape vite le coup et au bout de 2, 3 courses, tout devient clair et apres c'est presque une partie de plaisir. A part les sorties des grandes stations comme Shinjuku par ex. car c'est carrement une ville dans la ville avec des galeries, des restos, des super-marches, des agences de voyage etc ... et pleine de sorties labyrinthiques. Savez vous que c'est a Shinjuku qu'il y a la plus grande frequentation de passagers du monde d'une station de metro ?
Voila mes chers, mon premier sejour a Tokyo touche a sa fin, j'ai pris le bus ce matin pour Kawaguchiko (a la station de Shinjuku justement, c'etait la croix et la banniere pour trouver le bon endroit d'ou part le bus - Jai failli le louper pour une minute a cause de ces fameuses sorties mal signalees) un lieu de villegiature apprecie des Tokyoiste. C'est la region des lacs nichee a l'ombre protectrice du fameux Fujiyama, la montagne sacree pour tous les Japonais et que tous les touristes ont envie de voir.
Dans le bus, assis a la rangee devant la mienne, un couple dans la quarantaine apparemment tres amoureux ont commence a ouvrir une bouteille de vin francais. Et entre deux bisous ils font kampai (sante) en sirotant leur vin d'un air extasie qui me font presque envie car depuis quelques jours, je n'ai pas eu une goutte de pinard dans le gosier. Ils sont horriblement chers ici au Japon. En leur demandant un renseignement concernant l'arret a Kawaguchiko qui ne me parait pas tres clair, j'ai eu l'agreable surprise de m'entendre repondre dans un anglais parfait (compare au mien) par la dame qui commence par me demander d'ou je vien etc ... et du coup, je me vois offrir un verre de vin, vraiment sympa ! La dame me dit qu'elle s'appelle Keiko et son compagnon repondant au nom de Manubu. J'ai aussi apris qu'elle a failli devenir hotesse de l'air pour Swissair a l'epoque qui avait besoin des japonais pour epauler le personnel helvetique sur les vols Tokyo-Zuerich-Tokyo. Elle ne l'a pas fait car son pere voulait qu'elle finisse son universite. Maintenant, elle et son ami Manubu sont professeurs dans un lycee a Tokyo et ils partent aujourd'hui pour un jour de detente au bord du lac de Kawaguchiko, en ce moment, il y a de courtes vacances pour les japonais travaillant dans l'administration. Ils ont propose de m'aider en arrivant a Kawaguchiko pour appeler l'hotel qui doit me prendre a la gare en voiture. Nous avons echange nos adresses et discute de tout et de rien. Ils veulent absolument que je vienne les voir a mon retour a Tokyo avant ma rentree en Suisse. Et meme apres, si je reviens une autre fois au Japon, ils tiennent a me loger chez eux. Vraiment une superbe rencontre avec des supers gens pleins de sympathie et de gentillesse. Le genre de rencontre qu'on ne fait qu'en voyage. En laissant mes amis Keiko et Manubu a leur occupation de detente, j'ai pris mes quartiers a l'hotel, un autre K's House de la meme chaine que celui de Tokyo.
L'apres-midi est deja avance, j'ai loue un velo pour explorer la region avec le Mt. Fuji qui semblait juste a cote tellement elle belle et imposante avec son pic qui pour une fois, n'est pas trop couvert par les nuages. Kawaguchiko est une jolie bourgade tranquille au bord d'un lac ou viennent passer des moments de detente les familles de Tokyo et des alentours. C'est un apres-midi plutot agreable.
Voila mes premiers jours au Pays de Solei levant, un pays nippon ni mauvais bien au contraire, tout a decouvrir. Demain je pars sur Kyoto, et justement mes amis, demain est un autre jour alors je vais vous laisser ici et je vous donne rendez-vous pour un autre chapitre dans quelques jours. Et excusez moi pour les accents qui manquent dans ce texte car je ne sais pas comment faire avec cette satanee de machine japonaise qui est d'un complique. Alors a bientot mes chers, je vous embrasse bien fort.