Homo Burnatus

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Un épicurien qui mord à pleines dents dans la vie

Wednesday, June 01, 2011

Sur la route de l'Orient 6 (Tachkent - Pékin [last exit to Switzerland])

Ni hao everyone, vous allez bien ? Je crois que oui car le grand week-end commence bientôt en Suisse non ? Ici aussi (comme disait le Japonais à côté des Négociants !), ça va bien. Je suis revenu à Pékin hier matin à l'heure où les fils du ciel vont au turbin, si tôt que même le métro n'était pas encore en service. Le vol de nuit s'est passé sans problème, n'étant le service déplorable de l'hôtesse qui avait en charge des passagers du côté où j'avais ma place. Une vraie tête à claque, on avait l'impression que s'occuper des passagers était un terrible pensum pour madame. Mon voisin Ouzbek demande une bière pour son repas, s'entend répondre que la bière il n'y en a pas et elle lançait les barquets sur le plateau d'un air condescendant. Ce qui le met en fureur, et je le comprends car de l'autre côté, les autres flight attendants servaient les bières à tire-larigot et avec le sourire. On a failli assister à un incident diplomatique.

La journée a du être longue pour elle, mais des heures de vol (pour elle, c'est au propre comme au figuré) n'expliquent pas un tel comportement impoli et frisant le racisme. Bref, China Southern Airlines a du soucis à se faire avec des employées pareilles.

Mais je vais revenir ici un peu sur l'Ouzbékistan où je viens de passer 2 semaines formidables à tous points de vue. Après ces merveilles de villes qui m'ont rempli de joie, je suis revenu à Tachkent par le train de Samarcande, la veille de mon vol sur Beijing. Il était plus de 5 heures de l'après-midi quand je suis sorti avec tout mon barda de la gare. Là, j'avais une petite hésitation entre le métro ou un taxi (le métro coûte même pas 10 centimes suisses en équivalence de la monnaie ouzbeke - le taxi par contre c'est minimum 3 dollars !), alors pourquoi une telle hésitation me direz vous ? Tout simplement parce que les flics postés dans les bouches de métro n'attendent que ça. S'ils n'obtiennent rien, pour faire ch..., ils vous obligeront souvent à vider les sacs pour soit disant un contrôle sérieux contre les actes terroristes.
Et là, j'ai une annecdote assez drôle à vous raconter: Passant devant une station de métro, de loin j'ai vu deux flics et un des deux ripoux lançant un coup d'oeil à son collègue, l'air de dire, voilà une victime toute désignée !
Sur le moment, je ne sais pas ce qui m'a pris, mais de rage, je suis passé exprès devant eux et leur lançais en français: "Je vais passer juste à côté pour vous faire chleu, mais je ne vais pas descendre dans la station, comme ça, votre contrôle, vous pouvez vous le mettre quelque part", tout celà dit avec un grand sourire. Et bien, les deux gaillards, sans rien comprendre, se sont fendu la poire eux aussi. Mais je suis persuadé que si je suis descendu dans la station, ils ne me manqueront pas, c'est certain ! Alors j'ai hélé un privé qui passe avec sa voiture qui accepte de me prendre pour un peu moins que ce que demandent les taximen officieles. C'est une particularité ici en Ouzbékistan, les voitures privées n'hésitent pas à prendre des gens contre paiement car celà leur permet d'alléger les factures de benzine qui n'est pas donnée ici.

Direction le même auberge que lors de mon début de séjour. Accueilli par la gentille famille de Gulnara comme si je n'étais jamais parti. Un lit dans dortoir pour la dernière nuit car ma réserve de dollars cash comment à tarir et comme je n'ai aucune envie d'aller en retirer d'autres à la banque juste pour la dernière soirée à Tachkent et de tout façon, elles étaient déjà fermées. Vu que l'on parle d'argent, je peux vous dire que pour nous Européens, le pays est très bon marché même si l'hôtellerie n'est pas aussi cheap que d'autres pays comme le Vietnam, La Chine ou encore la Malaisie. Disons que pour ces prix ouzbeks, on a mieux dans ces autres pays (ça varie ici entre 14 USD un lit dans un dortoir avec peitit déj. et 28, 30 USD pour une chambre avec salle de bain privée) et au taux de change du marché noir bien sûr, car avec le taux officiel, ce sera beaucoup plus cher ! Par contre la nourriture, les transports publics, les excursions par les agences etc... sont plutôt dérisoires.

Comme mon avion ne décolle qu'à 21h, la dernière journée ouzbeke à Tachkent se passe pour moi par une longue recherche d'un endroit où je peux connecter mon netbook à une borne wifi afin de télécharger ce sofware qui me permettrait d'accéder à Blogger et à Facebook car il faut l'installer avant d'arriver en Chine, si non ça ne jouerait pas. J'en ai trouvé un dans un café mais rien ne marche, pas d'accès à la toile. Finalement, je suis tombé par hazard en ville sur un Internet Center de la Poste ouzbeke, et là, avec l'aide d'un vieux cable, j'ai pu télécharger ce programme qui m'a été indiqué par un routard malaysien rencontré à Samarcande dans notre fameuse "auberge espagnole". C'est un truc vraiment génial pour déjouer les tentatives de blocage de certains sites par des pays totalitaires. Et grâce à ça que j'ai pu vous écrire ce soir, ce billet qui clore le chapitre de: "Sur la route de l'Orient" mes très chers lecteurs adorés.

Voilà, depuis hier, je suis de nouveau à Pékin, toujours dans ce hutong qui transpire la vie, animé à toute heure du jour et de la nuit et qui me change agréablement du calme plat qui règne dans les cités ouzbekes à de rares exceptions près. Il faut dire que nos amis ouzbeks, malgré leur gentillesse et leur hospitalité légendaires, ne sont pas tellement ce qu'on appelle des joyeux lurons. Encore un héritage de la Soviétisation sans doute. Et le soir, même à Tachkent, la capitale, les bistrots (à part peut-être quelques boîtes de nuit) ferment déjà gentiment les portes vers 22h. Tandis qu'ici à Pékin, c'est toute autre chose. Il faut dire que les chinois sont connus pour être des bons vivants qui adorent la bonne chère et faire la fête. Pour la bouffe, c'est le paradis ici après la cuisine ouzbeke qui a du mal à varier dans les registres. Et surtout le porc décliné à toutes les sauces et dieu sait si les chinois sont passé maîtres dans l'art de faire d'excellents plats avec cette viande. En Ouzbékistan, forcément il est impossible d'en manger à cause de la religion musulmane.

Il ne reste plus qu'à se fondre dans cette douceur de vivre, et profiter un maximun de ses bienfaits avant le retour en Suisse. Grasses matinées, promenades relaxantes dans les parcs et le long des lacs pékinoises à proximité des quartiers tartares populaires du Old Beijing, siroter un bon petit cocktail en guise d'appéritif et une bonne bouffe le soir dans ces gargottes populaires à la rue des Fantômes, un endroit bien connue des autochtones et des touristes et son nom vient du fait qu'on peut y manger des cuisines de toutes les régions de Chine et à toute heure de la nuit. Et là, il me revient en mémoire ce que m'ont dit les amis israéliens Gilli et Tali: "Life is nice, and it's good to be alive". C'est tout-à-fait ça !

Demain, pour mon dernier jour de voyage, ce sera de nouveau le même programme certainement car on ne change pas une équipe qui gagne. Voilà mes chers, mon périple arrive gentiment à son terme. Après Moscou, Le Transibérien, Pékin, L'Ouzbékistan et de nouveau la Chine. Celà fait des milliers de kilomètres parcourus en avion, train, bus voitures et aussi beaucoup de pédibus. J'ai pu voir des choses fantastiques et faire des rencontres extraordinaires, éphémères certes, mais intenses. Pour celà, je suis conscient dêtre un privilégié d'avoir pu vivre toutes ces expérience et j'espère aussi avoir pu vous faire un peu partager ce que je ressens à travers ce blog que vous m'avez fait l'honneur et le plaisir de lire en prenant un peu de votre temps. Encore merci d'avoir voulu suivre les tribulations d'un vieux routard en goguette. Et je vous donne rendez-vous l'année prochaine à la découverte d'un autre, ou les autres endroits de notre merveilleuse planète terre. A bientôt, vous embrasse bien fort.

JPB