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Un épicurien qui mord à pleines dents dans la vie

Saturday, May 19, 2007

Au pays du Soleil levant 4 (Sapporo - Wakkanai - Aomori)

Bonsoir mes biches, j'espere que vous allez bien. Il est question de biches ici car demain, depuis Osaka (ou je me trouve depuis hier soir apres une autre de ces journees a traverser quasiment tout le Japon) je vais faire une visite d'une journee a Nara, l'ancienne capitale royale nipponne ou il y a un fameux parc, le Nara-koen ou vivent un troupeau de quelque 1200 biches qui, avant l'introduction du bouddhisme, etaient considerees comme les messagers des dieux (dixit ma "Planete solitaire"). Promues au rang de tresors nationaux, elles vivent la heureux et passent leur temps a quemander des friandises aux touristes. Mais justement, demain est un autre jour et qu'une belle histoire est celle qui a un debut, un millieu et une fin, alors je vous parlerai de Nara dans un autre billet car la derniere fois, je vous ai laisse a Sapporo, la 5e plus grande ville du Japon et capitale de l'ile de Hokkaido.
Sapporo dont le nom vient des Ainus, indigenes natifs de Hokkaido, etait a l'origine un petit village de pecheurs et de chasseurs (qui ne font pas forcement des menteurs) ainus vivant en autarcie, est devenue avec le temps une grande cite bien agreable avec plein d'arbres et de jolis parcs. On peut y poser son sac et passer deux jours tranquilles a se promener, et le soir, a participer aux evenements festifs dans le quartier des distractions de Sushukino. Et ce qui est agreable aussi a Sapporo, c'est qu'il n'est meme pas necessaire de sortir loin de la ville pour etre au contact avec la nature. La foret est juste la, a cote du parc de Maruyama-koen. Il faut dire que le Hokkaido fait figure dexception ici au Japon, car dans un pays ou la densite de la population est tout simplement impressionnante, cette ile la plus au Nord represente 20% de la surface du pays mais ne compte que 5% de sa population totale. Ici tout n'est que nature grandiose, des forets a perte de vue, des montagnes impressionnantes offrant des paysages magnifiques et des onsens (sources thermales) delicieuses. Le peu d'habitants s'explique aussi par le fait que cette partie du pays souffre d'un froid siberien de novembre a fin mars. La Russie est toute proche. Mais ce froid est aussi source de rentrees d'argent pour la region car beaucoup de touristes japonais et etrangers viennent ici pour les sports d'hiver et la, ils sont surs d'avoir de la neige. A propos de ski justement je suis alle voir le Musee des sports d'hiver a Sapporo, ville qui a organise les Olympiades d'hiver en 1972, et cette annee la, souvenez-vous, les braves skieurs helvetes ont fait une formidable razzia de medailles et dont les gens en parlent encore maintenant. Les Russi, Nadig, Collombin, Kaelin, Steiner, Tresch et consorts ont encore leurs portraits bien en place ici dans ce musee. Nostalgie, nostalgie...
Apres Sapporo, j'ai reprise ma route pour Wakkanai (prononce Va canaille en japonais), la pointe la plus septentrionale du Japon. Au dela, il n'y a plus rien si ce n'est la mer d'Okhotsk et la Russie. Il n'y a pas besoin de me le dire deux fois, j'ai entendu Va canaille, alors j'y vais. C'est aussi simple que ca.
Wakkanai est une petite ville de 42.000 habitants et un port assez actif dans le fret et le traffic de passagers vers les iles de Rishiri et de Rebun, deux iles extraordinaires pour la beaute de leurs paysages et sur lesquelles il y a aussi une multitude de sentiers de randonnees qui traversent des endroits fantastiques. Et c'est aussi d'ici que partent les ferries pour les Iles Sakhalines en Russie (je regrette bien de n'avoir pas plus de temps car je ferais bien un saut chez nos amis les Russkofs). D'ailleurs la plupart des panneaux indicateurs et les enseignes des commerces de Wakkanai sont aussi indiques en Russe car les Ivan font de temps a autre des arrivees en force et achetent tout ce qu'ils peuvent ici pour revendre ensuite chez eux.
A part des des promenades sur les collines qui surplombent la ville et qui offrent un panorama magnifique sur la mer et le port, surtout une vue a 360 degres depuis la Tour du souvenir qui culmine a je ne sais combien de metres, et le soir, quand le ciel et la mer se parent des couleurs fantastiques au crepuscule. Il n'y a rien a faire ici a Wakkanai, ce n'est en tout cas pas l'endroit pour s'encanailler car des la tombee de la nuit, il n'y a plus un chat dans les rues. En plus il fait un froid de chien avec ce vent vicieux qui vient de l'Est, on se croirait en plein mois de decembre en Suisse, sauf qu'ici, en decembre le thermometre peut descendre jusqu'a moins 40. C'est aussi ici que pour la premiere fois, je ressens une espece de solitude du voyageur car cette ville et son atmosphere de bout du monde finit par vous retomber un peu sur le moral. Et pour trouver un resto valable ouvert le soir, c'est la croix et la banniere. Le premier soir, apres avoir fait et refait la plupart des rues completement desertes - on croirait entendre le fameux "Stranger in the night" de notre cher crooner Frankie the Voice), j'ai fini par trouver quelques bistrots ouverts d'apres les lanternes et les demi-rideaux sur les devantures (le signe distintif des restos japonais), mais le probleme est que tout est en japonais et on ne sait jamais ce qu'on va trouver dans son assiette. Personne ne parle un mot d'anglais ou autre dans ce bled (ceux avec qui j'ai eu a faire en tout cas, avec ma logeuse du Ryokan, super demeure par ailleurs, par ex. c'etait le langage des signes et des onomatopees). J'etais sur le point d'entrer dans le Family Mart du coin (au Japon ce qui est formidable, c'est que meme dans le bled le plus perdu, il y a tjs un "convenience store" ouvert jusqu'a plus d'heures et ou on peut trouver de quoi boire et manger: nouilles lyophilisees, sandwiches, gateaux, bieres etc...) quand mon regard est accroche par un enseigne en Italien: Trattoria Vivo, 5e etage, cuccina italiana etc.. Formidable, un resto italien dans ce trou a ours (et oui, ce n'est pas une blague, il y a partout a Wakkanai des panneaux mettant en garde les visiteurs sur le risque de tomber nez a nez avec un ours si on s'eloigne un peu de la ville !) et quel bistrot mes amis. Plutot chico, atmosphere intime et surtout, une vue superbe sur la ville et le port des ferries du haut de son 5e etage. A part un gaillard attable au comptoir, je suis le seul autre client. Et personne ne parle italien. Par contre les spaghettis arrabiattas etaient succulents et le vino della casa etait bien goulu. Bref, un super repas meme si c'etait un peu chero pour le standard japonais.
Je vous ai parle plus haut de ces fameux iles Rishiri et Rebun, et justement les touristes, surtout japonais car je n'ai appercu que deux russes en ville l'apres-midi du premier jour ici, viennent ici a Wakkanai rien que pour ces deux joyaux. Rishiri qui etait un volcan surgi de la mer il y a longtemps et Rebun, appelee ici l'ile aux fleurs. N'ayant que peu de temps par rapport a mon programme, j'ai choisi d'aller sur Rebun car celle ci peut etre visitee en une journee depuis Wakkanai. Pour cela, le lendemain des poltron minet (5h du mat) le vieux etait deja debout pour prendre le premier ferry qui part a 6 heures afin de pouvoir voir un maximum avant de prendre le ferry de retour sur la terre ferme. En route, le bateau passe tout pres de Rishiri et la mes amis, un spectacle de toute beaute cette ile surgie tout droit de la mer comme un cone et encore couverte de neige. Je n'ai pas pu m'empecher de la photographier a plusieurs reprises. Elle a tout simplement l'air irreel. Quant a Rebun, l'ile aux fleurs, en fait de fleurs je n'ai vu que des bambous nains avec quelques bourgeons car il fait encore trop froid cette annee au mois de Mai et les fleurs ne seront la qu'au mois prochain. Tant pis, la randonnee de 4h que j'ai faite valait quand meme le coup car du haut de ces montagnes, la vue sur la mer etait tout simplement grandiose. De retour a Wakkanai, la nuit etait deja la, et comme j'etais un peu las d'avoir marche autant, un passage au Family Mart, une cannette de biere et une boite de nouilles instantanees faisaient l'affaire. Un bon bain a la japonaise prepare par ma logeuse et un bon dodo reparateur sur le futon car le lendemain, une autre journee marathon m'attend car il fallait partir d'ici a 7h du mat pour pouvoir gagner Aomori sur le Japon centrale. J'y suis arrive en fin de journee apres 3 changements de train (local, Ltd Express, et Shinkansen). Poser le sac dans un business hotel, une bonne douche et depart pour une petite exploration de la ville. Aomori ville de 300000 habitants et qui tire son orgueil de son tunnel sous marin le plus long du monde qui relie cette partie du Japon a l'ile de Hokkaido. Pour cela, elle sert surtout de ville etape pour ceux qui vont sur, ou qui reviennent de Hokkaido. Pas grande chose a voir et le soir c'est a peine un mieux anime que Wakkanai. Diner dans un Izakaya, sorte de pub nippon ou on a souvent l'occasion de voir les salarymen festoyer entre eux ou avec leurs clients. Et la, on voit aussi ce cote contradictoire de ce peuple. Quand on les voit la journee, tout serieux et jouent a qui fait des courbettes les plus reverencieux, tout coince-coince, le soir alors la mes amis, la plupart font des foirinettes pires que les troisiemes mi-temps de mes amis du FC Vignoble. Et la, plus d'etiquettes, plus d'hierarchie, on se bourre la gueule a qui mieux mieux a coup de tapes dans le dos et des gueulees gutturales dignes des films de guerre mettant en scene l'armee nipponne. Ce soir la, a cote de ma table, il y avait toute une equipe de ces salarymen a moitie debrailles et je n'en croyais pas mes oreilles, ils faisaient de ces rots a percer les tympans. Je me suis bien marre en tout cas avec eux. Ensuite une bonne nuit de sommeil s'imposait car de nouveau le lendemain, pour entamer ma descente dans le sud du pays, une autre journee de train au programme et je suis arrive ici a Osaka hier en fin d'apres-midi afin d'aller visiter Nara et le Chateau d'Himeiji, deux sites incontournables au Japon.
Voila mes chers, il est bientot une heure du mat ici et le vieux est un peu fatigue apres une journee de viste a Himeiji precisement. Je vais vous planter la et aller me coucher car je suis un peu raide, je vous parlerai de Nara, de Himeiji et surtout d'Osaka une ville completement demente pour sa vie nocture et son dynamisme dans le prochain chapitre. Au plaisir de vous ecrire bientot, je vous embrasse bien fort.

Jeaniski Pieroshi Burnatawa

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