My Photo
Name:
Location: Vevey, Vaud, Switzerland

Un épicurien qui mord à pleines dents dans la vie

Monday, March 28, 2016

Au pays des gauchos🇦🇷

Aéroport de Trelew, porte d'entrée de la Patagonie argentine. Il est 6h30 du matin et le vol AR2705 d'Aerolineas Argentinas part dans 30 minutes pour Ushuaia, une des trois villes les plus australes du monde au fin fond de la Terre de Feu. La vibration de mon portable se fait sentir. Appel venant de la Russie affiché sur l'écran. Mais c'est quoi ça ? J'ai décidé de ne pas répondre ! A peine rangé dans la poche, ça vibre de nouveau. Et cette fois ci, sur l'écran, c'est le nom de ma sœur qui s'affiche. J'ai tout de suite compris que ce que je craignais est arrivé. Notre père nous a quitté dans la nuit après une longue vie extraordinairement bien remplie. A bientôt 89 ans, il aurait signé pour quelques années de plus, ne serait ce que pour visiter encore quelques jolis endroits de ce bas monde. Mais voilà, on ne peut pas modifier son destin, on n'est que de passage dans ce monde et la seule justice pour tous est de vieillir et ensuite de mourir, quelque soit sa condition ! La veille de mon départ pour l'Argentine, mon père était bien même si depuis quelques temps, il avait des bobos que connaissent toutes les personnes âgées et a du être hospitalisé pour être retapé comme on disait. Brusquement, son état s'était détérioré le matin même où j'attendais mon avion pour Madrid a l'aéroport de Genève. Ne sachant pas quel degré de gravité son état inspire, mes sœurs se voulaient rassurantes au téléphone même si je devinais leur grande inquiétude. Du coup, je suis parti mais dans un état d'esprit que vous devinez, tout se bouscule dans ma tête et l'excitation habituelle du voyage fait place à une sorte de morosité comme si j'attendais déjà le pire. Bon, alea jacta est, je suis parti et le voyage s'est passé sans encombre. En fin, Buenos Aires au petit matin baignée de soleil et l'optimisme renaît ! Mon solide papa ne va sûrement pas se laisser faire, il va se remettre et partira faire un tour à Dubaï, un voyage qu'il a dû remettre à cause de son hospitalisation. Alors cap sur Palermo, un quartier bobo de la capitale argentine. Après quelques hésitations pour trouver le bon "collectivo"(les bus publics) je suis arrivé à l'hôtel à l'heure où les bistros du coin font leur asados dominicales qui sentent bon la bonne viande grillée comme les Argentins savent si bien le faire🍷🍲. Une fois le sac posé et la douche faite, une bonne portion de bidoche tendre et savoureuse à déguster au boui-boui en face de l'hôtel. Tout simplement divin ce premier repas sur sol argentin ! Les deux premiers jours à Buenos Aires sont vite passés, j'ai eu assez de temps pour la visiter, au moins les incontournables de la capitale tels que le cimetière de Recoleta, La place de Mai connue du monde entier pour les folles de la place de Mai comme on les appelle les mères, et les grandes-mères qui s'y réunissent tous les jeudis pour exiger du gouvernement de leur restituer leurs fils, petit fils enlevés par la junte pendant la période sombre de la dictature qu'a connu ce pays, ou encore Boca, le coin coloré de BA avec ses maisons peintes de toutes les couleurs et ses danseurs de Tango ! Ainsi que les différents quartiers qui constituent Buenos Aires qui, comparée à d'autres capitales d'Amerique latine, ne fait pas très couleur locale. On se croirait en Europe, avec des habitants qui sont quasi tous de type européen, comme disait justement Octavio Paz, l'écrivain mexicain: "les Mexicains descendent des Aztèques, les Péruviens des Incas, et les Argentins... des bateaux" ! Lundi matin, diane a 3h45 car mon avion decolle à 5h15 pour Trelew, porte d'entrée de la Patagonie et ensuite la ville de Puerto Madryn, point de départ pour visiter la Péninsule de Valdes avec ses pingouins, otaries et autres lions de mer. On est dans l'hémisphère sud ici et c'est le début de l'automne en Patagonie. Le contraste avec Buenos Aires est saisissant d'un point de vue climatique ! il ne doit pas faire plus que 4, 5 degrés à Trelew à mon arrivée et guère mieux à Puerto Madryn où j'ai établi mon quartier. On est déjà presque au bout du monde ici, et le lendemain, une excursion d'une journée pour la Peninsula Valdes ou j'ai pu voir de magnifiques endroits sauvages, ainsi que des animaux que l'on a pas l'habitude de voir dans nos contrées sauf dans les zoos ou encore aux cirques ! Voilà une bonne chose de faite, et il est temps de pousser sur Ushuaia en Terre de Feu argentine qui revendique le titre de ville la plus australe du monde. A tord bien évidemment car tout bon voyageur le sait, la plus australe ville du monde est Puerto Williams, une petite ville de garnison chilienne de l'autre côté du canal de Beagle ! J'y suis passé devant justement lors de mon excursion d'une journée avec le bateau d'une agence d'Ushuaia !D'ailleurs, Ushuaia ne correspond pas tout à fait à mon imagination de voyageur, je m'attendais à un petit coin sauvage et je trouve une grande ville remplie de touristes. Locaux, Brésiliens (beaucoup), d'autres pays d'Amerique latine, et aussi du monde entier. Vue la configuration de ville, il y a des jours où on se croirait à San Francisco ! Mais avant ça, j'ai du résoudre un problème d'urgence. Comme j'ai dit plus haut, c'est en attendant mon avion pour Ushuaia que j'ai appris la triste nouvelle pour mon papa ! Donc, durant les deux jours et demi à Ushuaia, mes priorités étaient d'assurer un vol de retour sur Buenos Aires et ensuite un autre vol pour la Suisse où je devrais être au plus tard le mercredi matin 16 mars car l'après-midi même, il y aurait la cérémonie d'adieu pour mon papa. J'ai pu trouver sans problèmes les vols. Pour la Suisse, j'ai pris le vol le moins cher que je trouve avec Turkish Airlines avec départ le 14 mars, une nuit à Istanbul et mardi soir 15 mars en Suisse. Ouf, me disais je ! J'aurais assez de temps etc... Mais il y avait un hic, c'est que dans l'état d'esprit où je me trouvais à ce moment là, le billet est émis pour le 14 mars, donc jusque là, ça va bien. Et le problème est que dans ma tête, le vol a lieu le soir et on arrive comme d'hab. le lendemain. Erreur fatale ! Le vol est justement pour le 14 mars, mais à 00h20 et on arrive le soir même en Turquie ! Et oui, comme une merde, j'ai loupé mon vol et il reste plus qu'à espérer trouver un autre vol le soir même et espérer arriver à Genève au plus tard mercredi du 16 mars au matin ! Heureusement qu'à l'agence de Turkish Airlines à BA, j'ai pu obtenir cet arrangement contre un supplément. Ouf ! Bon, une nuit à Istanbul près de l'aéroport, et le matin j'ai un vol pour Genève à 8h15 avec l'arrivée à 10h30. Jusque là, tout va bien, j'étais dans les temps. Et à 8h15 précise, l'avion était sur la piste, prêt à décoller. Tout passe comme prévu, et patatras, on annonce au haut parleur que les passagers doivent quitter l'avion et rembarquer dans un autre à cause d'un problème de sécurité ! Putain de sort, j'ai l'impression que tout est fait pour m'empêcher de faire un adieu correct à mon cher père. Heureusement que l'on a pu changer rapidement de zinc, et que ce dernier a pu décoller avec seulement une heure et demie de retard. Du coup, je suis arrivé à Genève vers 11h45 et juste le temps de sauter dans le train pour Vevey ! Un taxi pour l'église catholique de Vevey, et je suis arrivé à peine un quart d'heure avant le début de la cérémonie. Juste le temps de voir mon père pour la dernière fois grâce à la gentillesse des pompes funèbres qui ont ouvert le cercueil pour faire plaisir au fils qui arrive d'un long voyage ! J'étais content d'arriver à temps car avec ma bourde pour le vol, je me me pardonnerais jamais. Enfin, j'étais là, c'est l'essentiel ! Comme j'ai pris un billet aller-retour car moins cher, et il me reste deux semaines sur un mois de prévu pour ce voyage, j'ai utilisé le retour pour revenir en Argentine afin de finir ce trip qui m'a vu passer par tous les états. Et après le trajet inverse, Genève, nuit à Istanbul puis Buenos Aires, je suis de nouveau depuis bientôt une semaine et demie dans le pays des gauchos. Ayant dû faire l'impasse sur le reste de la Patagonie (j'avais prévu de visiter le glacier Perito Moreno, et Chalten), je me suis rabattu sur les chutes d'Iguazu, un autre des spots incontournables de ce pays qui n'était pas dans mon programme initial. Et je dois dire que je n'étais pas déçu du voyage. Ces fameuses chutes au milieu des trois pays (Argentine, Brésil, Paraguay) sont de toute beauté. Dans un parc sauvage où le long des différents circuits pour voir les chutes, on voit plein d'animaux de toute sorte, et le spectacle est simplement grandiose ! Après Iguazu, j'ai prévu d'aller à Salta dans le nord d'Argentine pour visiter cette fameuse cité coloniale et pour ça, j'ai eu de nouveau recours à l'avion car les distances dans ce pays sont monstrueuses. En bus, pour certaines destinations suivant où on se trouve, ça peut prendre 35, 40 heures de bus, voire plus. Pour ceux qui n'ont pas trop de temps, l'avion s'avère une bonne solution, même si en tant qu'étrangers, vous devez payer plus que les locaux pour le même vol. Bande d'enfoires car je peux vous dire que ce ne sont pas les prix d'Easy Jet ! Jusque là, les vols internes s'étaient toujours bien passés, mais pour Salta depuis Iguazu, j'ai poireauté depuis 9 plombs du mat jusqu'à 16h de l'après-midi au gré des mails successifs envoyés par AA pour signaler les retards. Et pour finir, tout ce beau monde doivent prendre un autre vol sur Buenos Aires, ensuite un autre pour Mendoza, puis enfin sur Salta. Au lieu d'être à Salta vers midi je suis arrivé à 23 h le soir, et tout cela sans un mot d'excuse ou un bon pour un café. Quelle bande de c... , d'ailleurs pour trouver le chapitre des réclamations sur le site internet d'Aerolineas Argentinas, il faut se lever tôt ! Introuvable tout simplement ! Pour finir, j'ai écrit un message sur leur page Facebook, et j'ai seulement reçu aujourd'hui une réponse succincte avec le lien pour les réclamations. Ils vont m'en entendre cette équipe ! Bon, Salta, une ville sympa pour passer deux jours mais question architecture coloniale, ça ne vaut pas Cuzco au Pérou ou Cuenca en Equateur. Je m'attendais à mieux mais ce n'est désagréable non plus de passer un moment ici pour son atmosphère, surtout si on tombe sur la Semana Santa de Pâques comme en ce moment. Depuis hier, je suis à Mendoza, quatrième ville du pays et capitale du vin en Argentine. Une grosse ville animée sans charme particulier mais agréable pour sa vie culturelle et ses parcs pleins de charme. Cela fait penser au Mexique avec ses zocalos (places) ou la vie se passe ! Et pour venir ici, j'ai expérimenté pour la première fois en Argentine, un bus longue distance. Vingt heures de route en semi-cama ( demi lit !) avec repas servis à bord ! Voilà mes chers, étant donné les circonstances, je n'ai pas trop alimenté Homo Burnatus durant ce voyage. Je dois même dire que j'ai failli ne pas l'alimenter du tout, mais après réflexion, je me suis dit que la tradition doit être respectée, et chers amis adores, vous méritez aussi d'avoir quelques lignes qui raconte un peu les tribulations du vieux routard 😉 Demain, je vais au Chili, à Santiago précisément pour dire bonjour à quelques amis chers qui sont retournés au pays après une longue vie de labeur en Suisse, et je me réjouis déjà 😆. Alors à bientôt pour d'autres travel news. Vous embrasse bien fort. Juan Pedro Burnatos

2 Comments:

Blogger Unknown said...

Cher Jean-Pierre,
J'ai bien sûr appris la triste nouvelle du décès de ton papa. Je voulais te dire que j'ai bien pensé à toi dans ces moments douloureux, d'autant plus que tu étais déjà parti.
En te lisant (soit dit en passant tu as une bonne plume !) j'imagine à quel point cela a dû être difficile de te débrouiller pour arriver à rentrer à temps. Heureusement que tu y es arrivé et je comprends bien l'importance d'être là pour dire aurevoir à ton papa. J'espère néanmoins que tu puisses continuer ton voyage et que cela te fera du bien. je me réjouis de te revoir tout bientôt et te souhaite tout de bon pour la fin de ton périple.
Amicalement,
Hélène

2:00 AM  
Anonymous Marion said...

Hello Jean-Pierre,
Je suis désolée pour ton papa... toutes ces péripéties ont dû être bien pénibles à vivre dans un moment pareil. Tant mieux si tu as pu tout de même profiter du (des) voyage(s) pour voir de belles choses et rencontrer des gens sympathiques, comme tu le fais si bien durant tes escapades aux autres bouts du monde ;) et puis rien de tel qu'un beau paysage pour mettre du baume au coeur. J'espère que tu t'es bien remis de ces émotions, on tâchera de se croiser un de ces quatre pour un café !
Bises et coucou au peuple des périodiques !

2:07 AM  

Post a Comment

<< Home