Homo Burnatus

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Location: Vevey, Vaud, Switzerland

Un épicurien qui mord à pleines dents dans la vie

Friday, February 06, 2015

Voyage en terre biblique 5 (Akaba - Ajlun- Amman, and last exit to Switzerland)

Pu ..., mais je suis bourré on dirait ! Cela fait trois semaines que je n'ai pas bu une goutte d'alcool, et là, je sors du Jordan Bar "the first bar in Jordan since 1945" comme proclame fièrement la pancarte fixée sur le comptoir, avec la tête qui tourne un tantinet. C'est que pour mon dernier soir en Jordanie, j'avais envie de faire la tournée des grands ducs, apéro dans cet endroit de perdition, et un bon repas chez Afra dans la ville basse. Et j'ai voulu tester l'arak libanais, une bonne anisette de 25 centilitres qui descend bien, mais ça sonne mes amis. C'est la boisson prisée par les gens du coin, c'est bon et ça change de ces "Amstel Beers" de piètre qualité ! Et oui, vous ne me croirez pas, mais j'ai fait une cure sans alcool de trois semaines, et je ne me porte pas plus mal ! Faut dire qu'ici, on ne trouve pas de bons vins, ou c'est hyper cher. Du coup, ce n'était finalement pas si difficile cette cure 😃. Bon, rassasié apres un excellent repas chez Afra, je me sens en meilleure condition maintenant pour vous écrire le dernier billet de ce voyage en terre biblique. Je vous ai laissé dernierement à Akaba, juste ? Et oui, Ouama a déposé les deux jeunes espagnols à l'office de Jett Tour, une compagnie de bus bien connue ici dans le pays, car ils partent le jour même sur Amman. Quant à moi, avec mes baluchons, j'ai commencé par m'enfoncer dans la ville basse a la recherche d'un hotel. Enfin trouvé une chambre pas trop cher à "Hospitality Palace Hotel" où je suis le seul client étranger. Le réceptionniste était presque surpris de m'entendre dire que je voulais cette chambre. D'ailleurs le soir même, à 22h, on toquait à la porte, car la police voulait voir mon passeport 😄 A part ça, what's about Akaba ? Située au bord de la mer Rouge, c'est le seul port ouvert sur l'extérieur de la Jordanie, elle est aussi une zone franche, où les biens de consommation hors-taxes, coûtent beaucoup moins chers que dans le reste du pays. En plus, la température reste agréable toute l'année, ce qui fait qu'elle attire beaucoup de touristes locaux, ainsi que ceux des pays limitrophes. C'est qu'Akaba est entourée d'Eilat, la fameuse station balnéaire israelienne qui se trouve juste en face, Taba l'égyptienne à peine plus loin, et l'Arabie saoudite et aussi l'Irak ! La ville est beaucoup plus petite que je ne pensais, moins que Lausanne, par contre une activité intense du matin au soir, et les magasins ne désemplissent pas car des gens viennent de loin pour profiter de ces prix hors-taxes malgré des restrictions imposées par le gouvernement. Figurez vous qu'aux sorties de la ville, vous avez une sorte de douane intérieur, des points de contrôles comme des péages pour éviter que les gens n'achètent plus que ce qu'ils ont droit ! C'est agréable de poser son sac à Akaba, 2, 3 jours pour se reposer des fatigues engendrées par les treks à Petra ou dans le désert. Et profiter aussi des joies balnéaires offertes par la mer Rouge. C'est toujours sympa d'aller faire trempette à la plage publique de la ville en compagnie des familles jordaniennes venues en nombre avec leur picnic et leur incontournable narguilé ! J'y ai passé 3 jours relax, à faire la grasse matinée et à barboter dans la grande bleue (même si elle est rouge, de nom😄). Et ça fait aussi beaucoup de bien. Depuis mercredi soir, je suis revenu à Amman, last exit to Switzerland, un trajet de 5 heures en autocar. Hier, j'ai pris un bus à Mujeema As Shamali ( la station routière du Nord), nom que j'ai appris à prononcer pour pouvoir s'y rendre en utilisant les services des taxis collectifs qui coûtent dix fois moins chers que les taxis normaux qui ont parfois tendance à rallonger les distances pour gagner plus ! Tout comme Wast El Balad (la basse ville où j'ai mon hotel). Que disais je déjà ? Ah oui, j'ai pris un bus local à La Station routière du Nord pour aller voir le château fort d'Ajlun a une heure et demie de bus d'Amman. Un beau château du XIe siècle encore en bon état de conservation, perché sur une montagne avec une vue imprenable sur les alentours. Une agréable journée à passer loin des agitations de la capitale. Aujourd'hui, vendredi qui est le dimanche pour les musulmans, grasse matinée again et une longue balade sur les hauteurs de la cité. La ville est calme, et la circulation est presque inexistante, en tout cas pendant la matinée. Par contre, je voyais beaucoup de monde converger vers les mosquées car c'est importante la prière du vendredi pour les croyants et surtout, c'est une journée spéciale pour les Jordaniens car ils voulaient montrer leur solidarité envers la famille du pilote assassiné de façon barbare par les fous de l'EI. Particulièrement dans la basse ville, où à la sortie de la prière, de longues processions de gens défilent avec des slogans hostiles à Daech, avec des portrait du jeune pilote assassiné. Voilà, a l'heure ou je vous écris ces lignes, il est presque 1 heure du mat ! Demain, la diane est avancé car j'ai l'avion du retour en Suisse vers 11h et quelques. Il va falloir partir à 8h30 au plus tard de la ville car l'aéroport est à plus de trente km d'ici, et la circulation est souvent sujette aux bouchons. En tout cas le bilan du périple jordanien est plus que positif, un pays sûr, un peuple amical et hospitalier. Le mot welcome est celui que j'entends le plus souvent prononcé depuis que je suis ici. Un pays a recommander chaleureusement. Alors mes chers, je vous dis au revoir, et vous remercie d'avoir voulu consacrer un peu de votre temps aux élucubrations d'un vieux routard en goguette. Je vous embrasse bien fort et vous dis à la prochaine aventure sur cette merveilleuse terre. Homo Burnatus

Tuesday, February 03, 2015

Voyage en terre biblique 4 (Wadi Rum le désert)

To Akaba sir ? Ten dinars only, very cheap sir ! Non mon cher, je vais à Wadi Rum. Ok, montez c'est le même prix ! Le vieux ne s'est pas fait prier deux fois, car le bus pour Wadi Rum ne circule plus, c'est la hors-saison ici dans le coin. Normalement, il y en a un qui part a 6h30 du matin pendant la saison morte, mais seulement quand il y a des clients des hôtels qui font la demande. Il faut croire que ce jour là, je suis le seul qui a l'idée d'aller à Wadi Rum ! Heureusement, il y a des taxis qui amènent des client d'Akaba à Petra et qui reviennent à vide, du coup, ils ne demandent pas beaucoup pour le retour. A peine installé, Ahmed le chauffeur me demande déjà si j'ai une réservation dans un des camps du désert. Oui pourquoi ? Et là, il commence à dégainer son téléphone et appelle quelqu'un. Bla, bla, bla, et il me demande de prendre le téléphone car la personne a l'autre bout des ondes parle bien l'anglais selon lui. Good morning sir, I'm Shaman (si j'ai bien compris 😀), vous avez où votre réservation ? Black Iris Camp ! Ah, dommage, vous savez, j'ai beaucoup de cousins qui vivent ici si jamais. Et ils peuvent vous proposer plein de chose vous savez. Que ce soit des camps, des tours en Jeep, en chameaux, ou à cheval, tout ce que vous voulez. Merci mais pour moi c'est bon, j'ai tout ce qu'il faut. Ok bye bye sir ! Dix minutes plus tard, le tel. d'Ahmed sonne. C'est pour vous me dit-il ! Hello sir, I'm Aouhde, le boss du Black Iris Camp, I'll wait for you at The Visitor Center of Wadi Rum village. Incroyable, je monte dans un taxi et au bout de quelques minutes, tout le monde est informé de mon arrivée imminente au fameux désert jordanien. C'est que ici, dans le fief des Bédouins, ils sont tous frères, cousins, amis, relations d'affaires etc ... Et tout le monde est connecté, ça bosse en réseau ici dans le coin 😄. Un peu avant Akaba, on bifurque à gauche, et s'enfonce dans la montagne. La terre commence à changer de couleur à mesure que l'on s'approche de Wadi Rum. Enfin le dernier village avant l'immensité du désert que l'on s'aperçoit au loin. Le village de Wadi Rum, un hameau de maisons à moitié construites, on commence par le bas, puis dès que l'on a un peu plus d'argent, on fait un autre étage et ainsi de suite ! Et ici, tout le monde a, de près ou de loin, a faire avec le tourisme. Dans l'immense pré a côté du bled, des troupeaux de chameaux en liberté qui constituent, outre des camps, la richesse des habitants du village. A part le fait de servir de montures aux touristes pour les tours dans le désert, leur lait est une panachée qui nourrit, guérie ... Bref, ça sert a plein de choses. Ahoude est déjà là avec sa "quatre-quatre", et une fois que les salamalecs d'usage sont faits, direction sa maison pour prendre le thé et on parle affaire. A part les trois jours d'hébergement deja conclus, il faut mettre au point les modalités pratiques: tour du désert (70 dinars = presque 100 Frs), la demi-pension, eaux etc ... Le tout revient pour 3 jours tout compris revient à env. 220 Frs ! Ce n'est pas donné par rapport à d'autres endroits un peu plus "classiques" mais pour le désert, ça vaut bien ça même si c'est presque le salaire mensuel d'un petit fonctionnaire jordanien, car dans le désert, il faut tout emmener depuis le village qui est, selon la situation des camps, à plus de trois quarts d'heure voire plus ! Donc, j'ai pris l'option du tour de presque une journée en Jeep, et les deux autres jours, explorer le désert a pied ! Le camp est composé de 5 tentes à deux places, et 2 autres plus grandes pour les familles, plus une grande tente bédouine qui sert de réfectoire, il y a aussi des toilettes en dur contre les rochers. Situé à coté d'une petite falaise et de deux petits éperons rocheux, il a bonne gueule ! Il était déjà presque 4 heures de l'après-midi quand on est arrivé au camp. Ce jour la, a part une famille pakistanaise venant de Birmingham qui n'est pas encore rentrée de leur tour du désert, l'autre guess est moi. Avant le repas du soir servi vers 18h30, 19h, j'ai entrepris mon premier tour à pied dans ce fameux désert qui a servi de cadre au non moins fameux film "Lawrence d'Arabie" ! Un monde fantastique, du sable rouge, blanc, rose à perte de vue entouré de montagnes aux formes fantomatiques érodées par des millions d'années ! Des canyons, des gorges, des monticules sur lesquelles on peut monter et voir le désert d'une certaine hauteur ... Une véritable merveille ! A part ça, il faut se gaffer de ne pas se perdre car, malgré que des véhicules sillonnent le désert en tous sens pour promener les touristes, on sera vite perdu si on ne prend pas assez de précaution. Surtout que les distances peuvent être trompeuses. Cela semble près, mais on met bien beaucoup plus de temps pour se rendre d'un point a l'autre. Et la nuit tombe très vite dans le désert où la température peut descendre à une vitesse vertigineuse. Le soleil est déjà passe de l'autre côté des montagnes quand je suis revenu au camp, où ma tente est enfin prête, nettoyée et le lit équipé ! Il est temps de faire connaissance avec le cuistot qui arrive du village pour nous emmener le repas et aussi avec la famille pakistanaise. Nasrallah le patriarche, spécialiste des sciences de l'information à l'université de Birmingham a la retraite, avec madame, son fils, médecin et la femme de ce dernier et leurs deux enfants. A noter que les deux dames sont voilées et tous font leur prière dans un coin de la grande tente qui nous sert de réfectoire. Un grande feu est fait dans la grande tente et la théière est toujours alimentée, un the bédouin bien sucré et super bon, mais qui fait faire pipi sans arrêt 😊 Enfin le repas, tout à fait correct. Et pendant les deux heures ou l'on mange, il y a de l'électricité alimenté par un générateur. Les conversations vont bon train, et Nasrallah qui adore parler, nous abreuve des heures avec les bontés de la religion à tel point que Ahoude, le patron me dit plus tard qu'il lui casse un peu les bonbons 😄 Pas qu'à lui ! Nasrallah qui se targue d'être aussi l'auteur, m'a demandé mon adresse pour m'envoyer des livres de lui. Dieu sait si ses livres sont aussi empreints de religiosité comme ses discours, parce que là, ça va être passionnant ! A un moment, il avait tendance a trouver une certaine excuse aux terroristes en parlant avec le patron Ahoude. Je me suis bien gardé d'intervenir dans la discussion car le terrain est miné ! Même si ma langue me brûlait 😠 ! C'était plutôt étonnant car d'un côté, il est très sympathique, résolument avec son temps, instruit, et vivant depuis longtemps en Occident, ayant des enfants médecin, professeur etc ... Et de l'autre, un discours plein d'obscurantisme et bien critique envers l'Occident. Je comprend mieux maintenant que Birmingham en Angleterre est connu comme le fief des musulmans radicaux au Royaumes Unis comme j'ai pu le lire récemment dans un journal. Il faut dire qu'il croit que je viens du Vietnam, du coup, il était plutôt à l'aise dans son discours car il est sur d'avoir un allié car c'est connu, un Vietnamien n'aime déjà pas trop l'Amerique ! Enfin, c'est ce qu'il a du penser. Quand ils ont regagné leurs tentes pour dormir, il ne reste plus que moi et Ahoude, et ce dernier, d'un clin d'œil, me dit: "savez vous que je n'aime pas trop les clients pakistanais ou indiens ? Car ils ne sont jamais contents, et ils sont toujours a un centime près, en plus ils me cassent les c... avec leur discours radicaux, d'ailleurs je suis content qu'ils s'en aillent demain". Textuel ! Il faut dire que les Bédouins de Jordanie sont farouchement indépendants, pratiquent un islam bien débonnaire et sont résolument contre Al Qaïda, Daech et toute cette clique. Ce n'est pas pour rien que le pays est l'un des alliés les plus sûrs des Etats-Unis dans la région. Bon le lendemain, la famille de Nasrallah est déjà parti quand je me suis levé. Il devait être dans les 9h45, Bid, le chauffeur et frère d'Ahoude est déjà la pour me faire le tour du désert en Jeep. Le petit-déjeuner est rapidement avalé, et hue coco, c'est parti ! Et là, mes amis, un véritable enchantement que de parcourir les recoins de ce désert. Des paysages lunaires avec du sable qui vire du blanc au rouge en passant par le rose selon la lumière du soleil. On a le souffle coupé devant tant de beautés natureles. Un tout grand moment ! Ici, disait Bid, le rassemblement des troupes arabes sous l'égide de Lawrence, là c'est l'endroit où il a monté son campement, et là-bas les fameux scènes du film ou on voit se disputer Omar Sharif, Peter O'toole, et Anthony Quin dans leurs rôles respectifs. On voit qu'ils sont bien drilles nos amis bédouins. Et c'est normal, car ici, tout est fait pour perpétuer le mythe de Lawrence d'Arabie. D'ailleurs à l'entrée de Wadi Rum, avant le village, il y a une montagne rouge baptisée du titre du fameux livre de T. E. Lawrence: "Les sept piliers de la sagesse" ! On est rentré au camps dans les 4 heures et quelques de l'après-midi, Bid me laissait là avec un de ses neveux et s'en retourna au village. Le garçon fait du feu dans la grande tente et commence à préparer le fameux thé. Ahoude était allé chercher deux nouveaux clients et n'était pas encore rentré. Comme il ne parlait que deux ou trois mots d'anglais, on était amené à se communiquer par gestes. Plutôt comique 😄 ! De temps en temps il se mettait à chanter des chansons bédouines et parvient à m'expliquer que les bédouins, quand ils sont autour du feu comme ça, ils chantent et jouent du tambourin etc ... Un moment bien sympathique ! Presque 20h, il fait nuit noire et Ahoude et ses deux clients n'étaient toujours pas arrivés. Enfin, on entend un bruit de moteur et ils sont enfin là les trois lascars. Les deux nouveaux sont espagnols, Daniel et Diego, et ils arrivent d'Akaba. Fait particulier, ils vivent en Jordanie, à Amman depuis six mois pour apprendre l'arabe dans un cadre d'échange universitaire. Langue qu'ils parlent déjà assez bien d'ailleurs. Et c'est d'autant plus admirable qu'en plus de l'arabe, nos deux gaillards d'une vingtaine à peine parlent aussi le français, l'anglais et l'allemand, en plus de l'espagnol qui est leur langue maternelle. De véritables génies des langues je vous dis ! Hallucinant ! Une véritable tour de Babel à eux tous seuls. Avec nos deux jeunes, les conversations sont tout de suite plus variées et ouvertes. Et on a partagé un excellent repas ce soir là concocté par la femme d'Ahoude elle même. La conversation se poursuit jusque tard dans la nuit au tour du feu, sous un ciel couvert d'étoiles et éclairé par une lune presque pleine. Nuit désertique, nuit magique vraiment. En plaisantant, nous disait Ahoude, que son camp n'est pas un camp de cinq étoiles, mais un de plusieurs millions d'étoiles. Et c'est vrai quelque part ! Après ça, Ahoude, comme tous les soirs, retourne trouver sa famille au village. Reste au camps son cuisinier et cousin et nous trois. La température est chutée comme d'hab., dès que le soleil se couche, le froid s'installe, on est l'hiver ici en Jordanie, et comparé a l'été, le désert peut être glacial. Dans nos tentes, trois grosses couvertures épaisses ne sont pas de trop, et j'ai même dormi avec mon pull et mes chaussettes. Cela fait longtemps, depuis les cours d'hiver il y a des années à l'armée en Suisse, que ça ne m'est pas arrivé 😃. La première nuit, j'avais un peu de peine à me laisser aller, c'est vrai, car on appréhende toujours un peu les petites bestioles, genre scorpion, et autres ... et a part ça, le vent du désert qui souffle contre la tente fait parfois des bruits un peu étranges, tout ça fait que ma première nuit n'était pas çe que l'on appelle une bonne nuit de sommeil 😉! D'ailleurs le matin, avant de s'enfiler ses chaussures, il vaut mieux les secouer et bien regarder dedans. On ne sait jamais ce qu'il y a dedans ! Après ça allait tout de suite mieux car on prend la mesure de la chose. Le troisième matin, pendant que Diego et Daniel faisaient leur tour en Jeep, j'ai entrepris un grand tour à pied dans le désert en prenant une autre direction que le premier jour. Et là, le même émerveillement. Partout ou on se trouve dans ce désert, on est confronté à des beautés indicibles. Comme dans un rêve ! Dunes de sables changeantes de couleurs, rochers déchiquetés, paysages fantomatiques, lunaires. et de temps à autres, on tombe sur des troupeaux de chèvres conduits par des petits bédouins a travers ces immenses étendus de sable et de montagnes. C'est que dans le désert du Wadi Rum, subsistent encore des irréductibles nomades bédouins qui vivent encore comme autrefois avec leurs chèvres, leurs chiens, chats etc ... Et passent d'un coin a l'autre avec leurs grandes tentes bédouines noires et blanches reconnaissables d'entre toutes. A l'époque, les bivouacs pour touristes étaient faits sur ce mode nomade, chaque jour dans un autre endroit , le soir autour du feu, pas de générateurs ou autres choses de ce genre. Une grande tente, les hommes d'un côté, les femmes de l'autre et les toilettes dans un trou et on brûle le tout quand on lève le camp. Maintenant, des camps fixes ont remplacé les tentes ambulantes, et on a des toilettes en dur avec de l'eau etc ... Quelques uns, peu nombreux, ont même des tentes de luxe avec sanitaires privés dedans, et même internet ! Pour 200 dollars la nuit ! Que voulez vous ? Le progrès est passé par là, et est ce mieux ? Poser la question, c'est d'y répondre ! Je suis de nouveau rentré fourbu mais heureux, à l'heure ou le soleil s'apprête a passer derrière les montagnes. Et je vois que l'on a trois nouveaux clients qui arrivent en droite ligne d'Amman en taxi ! Des jeunes anglais, deux filles et un garçon qui travaillent au Qatar et s'arrêtent pour quelques jours en Jordanie on the way home comme ils disent. Tom, Nastasha et Imogene, trois jeunes bien élevés mais ne parlent pas beaucoup. Ça nous change de Nasrallah comme me disait Ahoude, jamais en retard d'un bon mot 😄. Il est plutôt content car depuis plusieurs jours, son camp n'avait pas beaucoup de visiteurs, alors ce soir là, il sortait a tout va, des plaisanteries plus graveleuses les uns que les autres. Par contre, quand il parle avec son cousin qui nous prépare un excellent plat typique, cuit dans le sol, ce soir là, en clignant de l'œil, il lui disait de parler en dialecte Bédouin car, disait-il, les deux garçons espagnols comprennent tout ! Sacré Ahoude, malin comme un singe et drôlement dur en affaire l'oiseau. Il n'a pas oublié non plus de nous demander de lui faire des bons commentaires sur Booking le site de réservations des hôtels ! Comme il sait que les deux espagnols retournent a Akaba, le même jour que moi, il nous a d'emblée proposé les services d'un taxi privé qui appartient comme de bien entendu à un autre de ses cousins. car les bus publics, il n'y en a qu'un dans la journée et il part à 7h30 du mat de Wadi Rum pour Akaba. Bon, à trois, et avec un prix d'amis, car c'est pour nous 😉, on ne s'en sort encore pas trop mal, c'est quand même plus confortable et on peut s'arrêter où on veut pour faire des photos. D'ailleurs Ouama, le cousin chauffeur a pris l'excellente initiative de nous arrêter à la gare de Wadi Rum où se trouve le train qui figure soi disant dans le film " Lawrence d'Arabie". Plutôt intéressant cette halte oui ! En tout cas, ce séjour dans le désert de Wadi Rum était un rêve qui se réalisait pour moi, depuis que j'ai vu ce fameux film il y a plus de trente ans de cela. Tout concordait a ce que je pensais de l'endroit. Une pure merveille à voir au moins une fois dans sa vie. Je n'oublierai jamais ces nuits dans le silence du désert à observer les étoiles par millions dans ce ciel d'une pureté incomparable. Sans telephone, ni Internet, dans un environnement tout en poésie et en magie, à se retrouver avec soi même, ça fait un bien fou vous savez ? Décidément, après Petra, maintenant le désert du Wadi Rum, on peut d'ores et déjà dire que ce voyage est une réussite. Bon, on est arrivé à Akaba, le seul port de la Jordanie et aussi une zone franche hors taxe où l'alcool, les cigarettes, et d'autres biens de consommation coûtent beaucoup moins chers que dans le reste du pays. Un coin où il fait bon de poser son sac pour quelques jours pour se reposer des fatigues des crapahutages de Petra et du désert. L'occasion aussi pour moi de faire trempette dans la mer Rouge, après celle de la mer Morte. Comme ça la boucle jordanienne est en passe d'être bouclée. Mais ceci sera l'objet du prochain billet doux mes chers. D'ici là, je vous embrasse bien fort et vous dis a très bientôt. Homo Burnatus