Homo Burnatus

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Location: Vevey, Vaud, Switzerland

Un épicurien qui mord à pleines dents dans la vie

Wednesday, May 31, 2017

Alaska - In to the wild 1 (Anchorage - Denali National Park - Fairbanks -Valdez - Kenai)

Embarquement dans 30 min. Allez, une dernière sèche dans l'aquarium juste pas loin du comptoir d'embarquement de Condor Airlines avant 10 longues heures de vol jusqu'à Anchorage. Votre boarding card et l'autorisation d'ESTA svp ! Me demande l'hôtesse. Les voici lui dis je, tout content d'embarquer enfin pour cette contrée magique qui me titille depuis longtemps. Désolé monsieur, me dit-elle, votre passeport a un numéro qui ne correspond pas à celui indiqué sur l'autorisation d'ESTA. De fait, votre nom ne figure pas sur la liste des personnes autorisées à entrer aux Etats-Unis. par conséquent nous ne pouvons pas vous accepter à bord. J'ai cru que le ciel est tombé sur ma tête ! J'ai pourtant reçu l'approbation de cet organisme américain, mais voilà, une petite erreur a été commise. Comme c'est un nouveau passeport biométrique que j'ai reçu il n'y a pas longtemps, j'ai pris le premier chiffre (un zéro) qui suit la lettre X pour la lettre O, forcément ça ne peut pas aller. Et c'était peine perdu de parlementer avec la personne au comptoir d'embarquement, car elle ne peut rien faire d'autre que de vous conseiller de refaire ou de modifier la demande d'ESTA en ligne dont la décision est assez rapide (15, 20 min. après la demande et que le paiement par carte est validé). Mais voilà, on ne peut modifier une demande existante et accordée que les données simples, par contre dès qu'il s'agit de celles qui concernent le passeport, il faut refaire complètement la demande depuis le début. Catastrophe ! Il ne reste plus que 20 min. avant la fermeture des portes et en plus l'Internet de l'aéroport de Francfort n'était pas des plus rapides ! C'était impossible, il ne me reste plus qu'à négocier un nouveau vol avec Condor contre un gros supplément deux jours plus tard car il n'y en a pas tous les jours. Et surtout, redemander une autorisation ESTA en donnant le bon no de passeport cette fois. Ce qui fait que j'ai du prendre un hotel pas trop cher à Francfort, et attendre la réponse des américains, qui était positive et que j'ai reçu assez rapidement. Bon, ce sont les aléas du voyage et il faut l'accepter. Voyons maintenant le côté positif de la chose car il y en a quand même un ! J'ai pu ainsi découvrir une ville allemande qui est assez sympa à visiter pendant 2,3 jours. Grasses matinées et de de longues et et sympas promenades en ville et le long du fleuve Main jalonnés de jolis bistrots flottants pour des bons apéros-dînatoire 😜. Enfin, on est mardi et il est temps de me rendre à l'aéroport pour le voyage prévu. Cette fois ci, tout passe bien comme une lettre à la poste. Et après un vol confortable, j'ai atterri à Anchorage au milieu de l'après-midi. Un décalage de 10 heures (plus tard par rapport à nous), un bus pour le "down town" et cap sur Bent Prop Inn mon hotel situé en plein centre d'Anchorage. Une jolie ville bien étendue, bordée par deux bras de mer et par les monts Chugach aux neiges éternelles. Avec plein de parcs, où quand il fait beau comme le jour de mon arrivée, plein de monde qui font du sport ou simplement apprécier la chaleur du soleil ! Il y a bien d'autres choses à voir autour de la ville mais il faut une voiture, car aucun moyens de transport publics pour s'y rendre. Il faut dire qu'ici c'est le règne de la voiture, les bus ne sont que pour les transports en ville. Même entre les villes, à part certaines destinations, il n'y a rien ! Il faut, soit louer une voiture, soit prendre l'avion, pour autant qu'il y ait des liaisons ! Pour moi, c'est un peu casse-pied car je n'aime pas conduire tout seul dans un pays étranger et en plus, je n'aurais pas pu le faire car il aurait fallu que je change mon vieux permis de conduire contre un permis international à la Blécherette avant le départ pour Alaska ! Après deux jours ici, j'ai profité du fait qu'il y ait un service de bus entre Anchorage et Fairbanks pour aller à Denali Park, un parc national de grande réputation où la nature est reine ! Une nature sauvage et grandiose et où se trouve aussi le Mont McKinley, le plus haut sommet des Etats-Unis. A ce propos, il y a une chose que les moins de 50, 60 ans ne peuvent pas le savoir. Savez vous que le premier skieur qui est descendu de cette montagne était un Suisse ? Oui, c'est Sylvain Saudan, dans les années 70, un truc qui m'est resté ! D'ailleurs on l'appelait le skieur de l'impossible ! Dans ce parc national tout est prévu pour les amoureux de la nature. Des campings, des espaces pour les motohomes etc ... et des lodges en accord avec la nature environnante, bref, il y en a pour tous les goûts. C'est un immense parc et les chemins ne sont pas autorisés aux voitures privées, seuls peuvent sillonner les chemins les bus du service national des pars américains pour emmener les touristes voir des paysages à couper le souffle, ainsi que les animaux qui vivent en liberté dans cet immense espace de forêts, de montagnes, rivières etc ... les touristes peuvent aussi la sillonner à pieds, mais il vaut mieux être entraînés suivant quel treks, et surtout, comment savoir se comporter sans se faire bouffer quand on rencontre des loups ou des ours ! Et c'est aussi un endroit, au printemps comme maintenant ou même en plein été, peut avoir 4 saisons dans l'espace d'une heure ! Le jour où je suis allé visiter le parc avec le tour en bus organisé qui dure en général entre 6 et 7 heures, il a neigé dru le matin, et un petit moins trois au thermomètre, puis à mesure que le jour avance, La température remonte, le soleil a fait son apparition et le spectacle est devenu féerique. Les paysages enneigé est de toute beauté, et en plus on a pu voir un beau spécimen de loup, une belle bête qui s'est approchée bien près de notre bus comme s'il avait envie de poser pour nous 😁. Et aussi des caribous, des élans, et des "mountains goats", des beaux oiseaux de toute sorte. On en avait plein les yeux. C'était magique ! Après deux jours dans ce merveilleux parc que je quitte à regret, d'autant plus que les ladies qui travaillent au lodge sont devenues quasiment des amies, avec qui j'avais de longues heures de discussion durant ces soirées où le soleil ne se couche presque jamais en cette saison. C'est presque un problème pour dormir car il fait grand jours jusqu'à passé minuit, et ensuite il fait encore bien clair jusqu'à l'aube. On a intérêt a bien tirer les rideaux des fenêtres, si non, niente dormire ! Profitant du fait que le shuttle faisant Anchorage - Fairbanks passe par Denali Park, j'ai réservé pour qu'ils me prennent au lodge de Denali en passant. C'était un samedi après-midi et je suis arrivé vers 16h à Fairbanks, la troisième ville de l'Alaska avec l'université d'état et d'autres administrations fédérales. En descendant du bus au "down town", le centre de la ville, j'avais l'impression de débarquer dans une ville morte. À part quelques homeless qui boivent leurs litrons en se chamaillant dans un parc, il n'y avait pas un chat en ville. Et pourtant on est un samedi ! Heureusement que les bistrots étaient ouverts, et j'ai pu noire un café, en recherchant un hotel répertorié dans mon guide. Sapristi, ces hôtels pas trop chers étaient tous fermés et pourtant la saison touristique bat son plein ici en Alaska ! La ville est normalement une base pour les spots touristiques connus autour. Mais une fois de plus, sans voiture, vous êtes mort ici, il n'y a aucun transport public qui vous y mène. Normal, diront -ils, tout le monde utilise les voitures en Amérique même pour aller à un endroit aussi près soit-il ! Le règne de la voiture reine comme j'ai dit plus haut ! De guerre lasse, j'ai atterri à Bridgewater Hotel, pas donné mais de toute façon, à part d'aller dans un dortoir de 8 lits à 35, 40 dollars la nuit, vous ne trouvez rien à moins de 80 USD uns chambre avec sanitaires privés corrects. Et on a de la chance si on en trouve à ce prix là. Quand il y a des promotions seulement ! Bon, ce sont les chambres doubles, mais pour un voyageur solitaire comme moi, c'est le même prix, vu qu'il n'y a pas de single ! Après une nuit à Fairbanks, j'ai pris un avion pour Valdez, une petite ville magnifiquement cernée par des hautes montagnes majestueuses et entourée d'une belle nature sauvage. cette ville est aussi le terminus du pipeline qui amène des milliers de litres de pétrole depuis l'extrême nord du pays afin de l'acheminer dans le monde entier. A propos, ce nom vous dit quelque chose ? Et oui, c'était l'histoire de l'Exxon Valdez, un bateau qui a fait naufrage au large de d'Alaska et qui venait de Valdez avec sa cargaison de pétrole. C'était en 1989 et ce désastre a modifié les règles de transport maritime de pétrole aux Etats-Unis. On vient à Valdez pouf faire des randonnées ou des tours en bateau pour aller voir les glaciers. Mais les deux jours que j'etais là-bas, pas de chance, il pleuvait à verse, et le deuxième jours, j'ai du faire la croisière vers le glacier Columbia sous la pluie. C'est merdique car le paysage n'est plus le même, le plafond des nuages est bas, on ne voit rien des montagnes et tout est gris et triste. Bon, c'est beau quand même, mais avec le soleil, c'est certainement autre chose ! Comme par hasard, le soleil a pointé son nez à la fin de la croisière, quand on était presque au port 😂, juste pour raviver nos regrets. Pas grave, ça fait partie du jeu, et Valdez a quand même une atmosphère de bout du monde qui est très intéressant à découvrir. Et quand il fait "beau" les paysages sont à couper le souffle. Depuis hier, je suis à Kenai, dans la péninsule du même nom, une bourgade toute en longueur comme tant d'autres ici en Alaska, et certainement ailleurs aussi aux Etas-Unis. il n'y a pas vraiment de centre comme dans les grandes villes. On vient ici surtout pour la pêche: saumons, flétans et autres. Des concours sont organisés tout du long de la belle saison, et le long de la rivière Kenai, les berges sont noires de pêcheurs qui viennent de tout Alaska et d'ailleurs du pays, voire même de l'étranger. Les paysages autour sont magnifiques avec au loin le terrible et fascinant volcan Mount Redoubt qui trône majestueusement sur la péninsule. L'endroit était au 18ème siècle un comptoir commercial russe pour le commerce de fourrures d'où ces quelques reliques que l'on voit encore de nos jours, comme l'église Holy Assumption of the Virgin Mary Russian Orthodox Church et un peu plus loin une petite chapelle dédié au prêtre de l'époque, le père Nikolai ! En promenant le long de la plage de sable qui longe le village, j'ai eu la surprise de tomber sur 5 neuchâtelois qui voyagent pendant un mois ici avec un Motohome loué sur place. C'est vraiment une idée géniale, un camper, quand on est nombreux ! Plus économique ! Au retour je me suis arrêté prendre un verre dans un bar de Kenai, un de ces bars comme on en voit au cinéma dans les films américains. C'était en fin d'après midi et je suis seul au bar, la dame qui sert a commencé à engager la conversation, et Vicky, c'est son nom, me dit qu'elle est philippine, et installée aux USA suite à son mariage avec son ex-mari. Une sympathique dame, mais un véritable moulin à parole 😂. Et la surprise aussi pour moi, est que l'on peut fumer dans ce bar. C'est tout de même exceptionnel dans un pays où on ne peut même pas fumer sur les terrasses des bistrots et pas à moins de 10 mètres des bâtiments. J'en ai profité vous pensez bien. Un moment sympa passé en tout cas dans ce bar avec Vicky la mitraillette 😃. Et plus tard sur le chemin de retour à l'hôtel, je me suis arrêté au restaurant mexicain a côté pour dîner, et là, j'ai fait la rencontre de Maria une autre philippine qui sert là comme second job ! Voyant mon air asiatique elle n'a demandé d'où je viens etc ... et de nouveau c'est parti pour une conversation sympa, en plus le repas était bon, quoique un peu gargantuesque. Et quand j'ai fait part des difficultés que peut rencontre un voyageur solitaire et sans voiture ici en Alaska, Maria m'a demandé si je restais encore le lendemain à Kenai, auquel cas, elle passera me prendre au McDo a côté de mon hotel. Comme elle a congé le lendemain, et elle propose de me faire visiter Kenai et ses alentours avec sa voiture pour la matinée. Une gentillesse désintéressée et une personne vraiment superbe. Grâce à elle, j'ai pu voir les beaux coins autour de la bourgade et même plus loin, a Soldotna, et Cooper Landing, avec en prime un coin particulier pour mieux photographier le fameux volcan Mt Redoubt. Merci encore Maria pour ce gentil cadeaux. C'est vrai que les gens ici sont très accueillants. A Valdez, j'avais déjà eu à expérimenter l'hospitalite des habitants. En arrivant à Valdez, un loueur de voitures a l'aéroport m'a emmené gratuitement en ville à l'hôtel, et le réceptionniste de mon hotel m'a aussi proposé de me ramener à l'aéroport. Et tout ça, pour rendre service tout simplement. That's really great 👍. Voilà mes chers, les premières impressions du pays du soleil de minuit. Demain, je dois me lever tôt car je prends l'avion de bonne heure pour l'île de Kodiak. En espérant qu'il ne fasse pas trop mauvais car c'est un beau coin pour quelques randonnées, et surtout pour le fameux tour organisé pour aller voir des grands ours bruns. Hope to see that ! Alors je vous dis au prochain billet mes amis, d'ici là portez vous bien et à tout bientôt. Vous embrasse bien fort ! John-Peter

Monday, May 22, 2017

Au pays de Cesaria ! 🇨🇻

Il est 3h15 du mat, time to move comme qui disait. Le vol est prévu à 6h35, il faut espérer que le train n'aurait pas trop de retard. C'est celui de 3h36 qui part de Vevey, mais sa mission principale est de ramener les fetards du vendredi soir de Lausanne vers les localités de la Côte et accessoirement jusqu'à l'aéroport de Genève. Entre Vevey et Lausanne il était quasiment vide, mais ça change depuis la capitale Vaudoise. Des hordes de jeunes ont investi le cheval de fer et en moins de deux, on se croirait un lundi matin dans un train de pendulaires. Parmi ces jeunes bien imbibés apres une nuit de fête, quelques voyageurs comme moi qui ont à prendre un vol tôt le matin et tous stressés à cause du léger retard qu'il avait sur l'horaire. Heureusement que ce n'était pas trop conséquent et on a pu arriver dans les limites raisonnables. A ce sujet, j'ai pourtant pris toutes les précautions: minimum de bagages afin de franchir directement les contrôles sans passer par le guichet d'enregistrement mais il y avait un hic, avec mon billet commandé par Internet et payé par carte de crédit la TAP exige que je passe d'abord par le guichet car ils voulaient contrôler ma carte Visa. Du coup, l'enregistrement en ligne était impossible. C'est la première fois que je vois une telle chose, et pourtant l'argent a été déjà versé juste après la commande. En plus quand on arrive au guichet d'enregistrement après avoir fait la queue (d'autres voyageurs étaient dans le même cas que moi), l'agent nous envoie à un autre pour ce contrôle avant de revenir vers eux pour l'enregistrement. Bande d'enfoirés, ils ont failli nous faire manquer l'avion ! Je pense que je ne voyagerai plus avec cette compagnie qui ont des poils sous les ailes à moins qu'il n'y ait pas d'autres possibilités. Et c'est dommage car le reste était très bien ! Nous avons atterri à l'aéroport Nelson Mandela a Praia sur l'île de Santiago juste après midi. Les formalités sont vite passées pour moi car je n'avais pas de bagages en soute à récupérer. A la sortie, comme l'aérogare est en pleins travaux, il faut se taper un trajet de 200 mètres env. sous un soleil de plomb pour gagner la station de taxis. Il n'y a pas de bus publics pour le centre, et le voyageur est livre à la foire d'empoigne des chauffeurs de taxis. Pour un trajet d'à peine 10 min., il faut débourser 12 euros, une ch'tite fortune pour le Cap Vert. Et c'est ainsi sur toutes les îles du pays, aucun bus public pour desservir les aéroports ! A part ça, Praia, la capitale du pays n'est pas désagréable à passer deux, trois jours. Même si la ville n'est pas particulièrement jolie, à cause d'une incohérence totale d'un point de vue architecturale. Des constructions anarchiques le long des côtes bordant la ville qui défigure un paysage qui a dû être beau il y a encore quelques années. Sans compter la folie du gouvernement cap verdien qui projette de construire en bord de mer un gigantesque complexe hôtelier pharaonique avec une entreprise de Macao qui veut certainement dire aussi grand casino pour les jeux d'argent. Le résultat est que presque tout le bord de mer est masqué par des palissades et et rempli de machines de chantier qui gâchent tout ! Cela la fout mal quand même pour une ville dont le nom signifie "plage" ! Heureusement qu'il est possible encore de trouver des endroits agréables et pour cela il suffit de s'éloigner de la ville. Le problème est que les "aluegers", un genre de bus de brousse qui partent quand ils sont pleins ne vont pas partout, et s'il faut louer un taxi pour la journée, c'est tout de suite 100 euros par jours par véhicule ! Le même prix en passant par les agences. Il fait chaud, c'est le début de la saison sèche, mais il y a toujours un vent qui atténue un peu la chaleur. Et si on veut avoir plus de fraîcheur, il faut simplement monter en altitude. Santiago, comme la plupart des îles du Cap Vert, a un relief montagneux et en moins de deux, on se retrouve en montagne qui offre de beaux points de vue sur la mer en contre bas. Après trois jours ici, je suis parti sur l'île de Sao Vicente dont la capitale est Mindelo, une magnifique ville, comparée à Praia. C'est la ville des arts, de la musique, et qui a vu naître une des plus grandes artistes cap verdiennes. La diva aux pieds nus: Cesaria Evora, qui a fait rayonner la musique cap verdienne dans le monde entier. Qui ne connaît pas maintenant, la Morna, ou la Coladeira, ces musiques à la fois tristes et dansantes chantées par cette grande dame qui éclusait des verres de rhum entre deux chansons. Et oui, c'était son pêché mignon avec le chocolat. Ces verres pour lesquels elle chantait quand elle était une pauvresse dans les bars à marins de Mindelo ! Décédée en 2011, en son hommage, son nom a été donné à l'aéroport international de Sao Vicente. Il y a une atmosphère particulière dans cette ville. Très peu de buildings, à part deux petits vers le bord de mer, si non que des maisons basses, pas plus que deux étages pour certaines et peintes dans des couleurs vives qui donnent un air sympa à la cité. Il est très agréable de flâner sans but dans la ville et découvrir au détour d'un chemin une belle maison coloniale encore bien entretenue. Elle a aussi une magnifique baie dans laquelle viennent se mouiller des bateaux du monde entier. A part les bateaux de croisières qui déversent tous les X jours des hordes de touristes braillards, on y voit beaucoup de voiliers venant d'Europe, certains viennent meme du Japon, voire des Etats-Unis. Cette baie est particulièrement photogénique vue depuis les hauteurs qui l'entourent. Et les nuits de Mindelo sont aussi à l'image de de l'endroit. Festives et vivantes, dans la plupart des restos, cafés, il y a toujours de la musique live, jouée par les groupes locaux. Les gens adorent danser et certains montent même sur scène pour pousser la chansonnette avec les musiciens. C'est vraiment la ville symbole du pays, on dit que si vous n'avez pas vu Mindelo, vous n'avez rien vu du Cap Vert ! Tout comme Santo Antao, à une heure de bateau de Sao Vicente, une île volcanique et fertile qui sert aussi de potager à sa voisine car tout pousse ici, cannes à sucre, café, légumes de toute sorte ! C'est aussi une île montagneuse et un paradis pour les randonnées avec des falaises qui tombent à pic et ses cultures en terrasse, fruit de travaux herculéens ! Pour des randonnées en montagnes, il y en a pour tous les goûts, des balades assez faciles tout en descente vers la mer après s'être fait déposé par un "alueger", des boucles qui alternent montées et descentes de 4, 6 heures, voire des longs trips de 10 heures et plus. Et les paysages sont de toute beauté, tout comme les gens qui sont connus de tout le pays pour leur hospitalité sans défaut. C'est le Cap Vert authentique ici comme l'île de Fogo, sur laquelle je vais bientôt me rendre. J'ai passé sur Santo Antao deux jours formidables dont une nuit dans une auberge de montagne tenue par un français établi depuis 18 ans dans le coin dont la clientèle est composée de marcheurs de tous les pays. J'y ai même rencontré des biennois qui voyagent avec un enfant d'à peine 1 an et demi. Une soirée à refaire le monde comme seul peut procurer un voyage. Après deux jours sur Santo Antao, je suis retourné samedi sur Sao Vicente a Mindelo pour essayer d'avoir un vol soit sur Fogo soit sur Boa Vista, n'ayant pas accès à Internet pendant les deux jours passes sur SA. Mais hélas, ni dimanche, ni lundi, il n'y a une place disponible sur les vols pour ces deux destinations, ni sur la plupart des autres îles d'ailleurs. A ce propos, si vous venez au Cap Vert, essayez de vous y prendre assez tôt pour les vols inter-îles car les vols sont presque tout le temps pleins, et la TACV, la compagnie nationale cap verdienne ne veut pas mettre plus de vols à disposition. il existe une autre compagnie (Binter Canaries, une compagnie des Îles Canaries) qui dessert quelques îles mais pas toutes hélas. En tout cas que celles auxquelles je ne veux pas aller 😬. Restent des bateaux, mais les liaisons sont irrégulières, il y en a pas tous les jours et certaines îles ne sont même pas desservies par bateaux tout simplement. Du coup, j'ai dû rester deux jours de plus sur Mindelo, et prendre un vol ce matin, mardi 21, pour Praia et de là, essayer de trouver un moyen pour aller sur Fogo avant la fin des vacances. Et comme je le craignais, les vols sur Sao Filipe (Fogo) aujourd'hui 21 et demain 22 sont pleins. Ne reste plus que le bateau pour Fogo, mais il ne part que le mercredi 23. Tant pis, ce sera celui-là avec retour vendredi 25 vers 13h sur Praia, juste le temps pour le vol de retour en Suisse le 26 à 2h du matin. Juste, juste, mais faisable ! Et bien on est déjà mercredi 23.11, le bateau pour Fogo part à 15h, donc il faudrait se présenter au port à 13h30 comme spécifié sur le billet. A 13h30 précise, déjà une foule bien compacte se presse devant la salle d'embarquement.. qui est fermée ! Autour pas un bistrot, ni même un marchand ambulant proposant de quoi se rafraîchir, et le tout sous un soleil de plomb. Enfin, il est 15h et on ne voit toujours pas de bateau à l'horizon. Et la salle d'embarquement est toujours fermée. Sur le quai, les deux seuls touristes sont moi, et un Hollandais qui vient au Cap Vert avec son VTT pour faire le tour des îles à la petite reine. Sympathique gaillard avec qui la conversation intéressante nous permet de passer le temps plus agréablement. A 16h la salle est ouverte, mais le bateau qui arrive de Fogo avant de repartir n'est toujours pas en vue. Finalement tout ce beau monde a pu s'embarquer vers 17h et quelque et enfin le bateau a levé l'ancre à 18h précise avec quatre heures de retard sur le programme ! Ce qui fait que nous avons accosté à Fogo vers 23h30, il faisait nuit noire. Pendant que le Hollandais enfourchait son vélo er s'en allait à Sao Filipe, "la capitale" de l'île vers l'hôtel qu'il a réservé au préalable. Moi, je négociais avec un taxi pour m'y rendre en espérant trouver une chambre pour la nuit à une heure si tardive car pensant arriver vers 19h sur l'île, je n'ai rien réservé à l'avance. Sur le moment je pestais contre ce retard non prévu, mais par la suite, je dois dire que ce léger inconvénient faisait finalement mon affaire. En effet, avant de monter dans un taxi, je discutais avec le chauffeur le temps de finir une cigarette, et là, j'ai cru comprendre (il ne parlait que le portugais)qu'il me propose de me joindre, pour le lendemain, à un groupe de 2 touristes ayant déjà requis ses services, ainsi que ceux d'un guide de montagne, pour faire l'ascension du Pico do Fogo, le volcan de l'île (2829m). Cela me reviendra moins cher me disait-il ! Il est vrai qu'avant de venir, je me suis un peu informé sur les prix pratiqués dans la région pour ce genre d'activité, en passant par une agence spécialisé, vous ne vous en sortez pas à moins de 200 euros pour la journée tout compris (véhicule, guide etc...). Entre temps, nous sommes arrivés à l'hôtel que je voulais, et après avoir déposé mes affaires, j'ai trouvé par bonheur, une pizzeria tenue par un couple d'Italiens juste à côté qui accepte encore de me faire à manger. Du coup, le chauffeur m'a proposé de revenir avec son ami le guide qui parle anglais pour se mettre d'accord sur les modalités. Donc, José le guide est arrivé et en dix minutes le deal était conclu. En me joignant aux deux clients qu'ils ont déjà, cela ne me coûte que 65 euros au lieu de bien plus du double si je suis seul, ou en passant par une agence. Tout bénéf ! Après une pizza vite avalée chez Piano, italien de Treviso et installé depuis bientôt dix ans un partout au Cap Vert, heureusement encore ouvert car il était presque minuit et j'étais couché a quasi deux heures du mat. ! Le lendemain matin à 5 plombes le vieux était déjà devant l'hôtel en attendant José et le chauffeur, ainsi que les deux français à qui je me joins pour l'ascension du volcan. Et c'est ainsi que j'ai fait connaissance de Mathieu et Audrey, deux charmantes personnes qui travaillent en Suisse. L'ascension s'est bien déroulée car finalement, malgré plus de mille mètres de dénivellation, ce n'était pas trop dure. En début d'après midi, nous étions déjà de retour en ville et nous nous sommes donnés rendez-vous pour manger ensemble chez Pino. Une bonne soirée à partager de bons plats préparés avec soin par Luciana, la femme de Piano, arroses de bon vin italien et il est déjà temps de nous dire au revoir, car Audrey et Mathieu partent de bonne heure en avion. Quant à moi, j'ai le bateau l'après midi pour Praia, et tard le soir même, le vol de retour pour l'Helvetie. Voilà, deux semaines de dépaysement au Cap Vert, ca fait du bien de s'éloigner des frimas de novembre en Europe, et des marches sur l'île de Santo Antao m'ont fait beaucoup de bien, ainsi que la découverte un archipel magnifique, habité par un peuple métissé, gentil et plein de ressource. Une destination à 4,5 heures de vol d'Europe qui permet faire une bonne coupure en hiver. Et bien mes chers, je termine ici ce billet, et vous remercie encore pour votre gentil intérêt. Je vous donne rendez-vous bientôt pour d'autres aventures dans ce beau et vaste monde. A plus, mes chers, bisous aux dames ! JPB