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Location: Vevey, Vaud, Switzerland

Un épicurien qui mord à pleines dents dans la vie

Monday, May 22, 2017

Au pays de Cesaria ! 🇨🇻

Il est 3h15 du mat, time to move comme qui disait. Le vol est prévu à 6h35, il faut espérer que le train n'aurait pas trop de retard. C'est celui de 3h36 qui part de Vevey, mais sa mission principale est de ramener les fetards du vendredi soir de Lausanne vers les localités de la Côte et accessoirement jusqu'à l'aéroport de Genève. Entre Vevey et Lausanne il était quasiment vide, mais ça change depuis la capitale Vaudoise. Des hordes de jeunes ont investi le cheval de fer et en moins de deux, on se croirait un lundi matin dans un train de pendulaires. Parmi ces jeunes bien imbibés apres une nuit de fête, quelques voyageurs comme moi qui ont à prendre un vol tôt le matin et tous stressés à cause du léger retard qu'il avait sur l'horaire. Heureusement que ce n'était pas trop conséquent et on a pu arriver dans les limites raisonnables. A ce sujet, j'ai pourtant pris toutes les précautions: minimum de bagages afin de franchir directement les contrôles sans passer par le guichet d'enregistrement mais il y avait un hic, avec mon billet commandé par Internet et payé par carte de crédit la TAP exige que je passe d'abord par le guichet car ils voulaient contrôler ma carte Visa. Du coup, l'enregistrement en ligne était impossible. C'est la première fois que je vois une telle chose, et pourtant l'argent a été déjà versé juste après la commande. En plus quand on arrive au guichet d'enregistrement après avoir fait la queue (d'autres voyageurs étaient dans le même cas que moi), l'agent nous envoie à un autre pour ce contrôle avant de revenir vers eux pour l'enregistrement. Bande d'enfoirés, ils ont failli nous faire manquer l'avion ! Je pense que je ne voyagerai plus avec cette compagnie qui ont des poils sous les ailes à moins qu'il n'y ait pas d'autres possibilités. Et c'est dommage car le reste était très bien ! Nous avons atterri à l'aéroport Nelson Mandela a Praia sur l'île de Santiago juste après midi. Les formalités sont vite passées pour moi car je n'avais pas de bagages en soute à récupérer. A la sortie, comme l'aérogare est en pleins travaux, il faut se taper un trajet de 200 mètres env. sous un soleil de plomb pour gagner la station de taxis. Il n'y a pas de bus publics pour le centre, et le voyageur est livre à la foire d'empoigne des chauffeurs de taxis. Pour un trajet d'à peine 10 min., il faut débourser 12 euros, une ch'tite fortune pour le Cap Vert. Et c'est ainsi sur toutes les îles du pays, aucun bus public pour desservir les aéroports ! A part ça, Praia, la capitale du pays n'est pas désagréable à passer deux, trois jours. Même si la ville n'est pas particulièrement jolie, à cause d'une incohérence totale d'un point de vue architecturale. Des constructions anarchiques le long des côtes bordant la ville qui défigure un paysage qui a dû être beau il y a encore quelques années. Sans compter la folie du gouvernement cap verdien qui projette de construire en bord de mer un gigantesque complexe hôtelier pharaonique avec une entreprise de Macao qui veut certainement dire aussi grand casino pour les jeux d'argent. Le résultat est que presque tout le bord de mer est masqué par des palissades et et rempli de machines de chantier qui gâchent tout ! Cela la fout mal quand même pour une ville dont le nom signifie "plage" ! Heureusement qu'il est possible encore de trouver des endroits agréables et pour cela il suffit de s'éloigner de la ville. Le problème est que les "aluegers", un genre de bus de brousse qui partent quand ils sont pleins ne vont pas partout, et s'il faut louer un taxi pour la journée, c'est tout de suite 100 euros par jours par véhicule ! Le même prix en passant par les agences. Il fait chaud, c'est le début de la saison sèche, mais il y a toujours un vent qui atténue un peu la chaleur. Et si on veut avoir plus de fraîcheur, il faut simplement monter en altitude. Santiago, comme la plupart des îles du Cap Vert, a un relief montagneux et en moins de deux, on se retrouve en montagne qui offre de beaux points de vue sur la mer en contre bas. Après trois jours ici, je suis parti sur l'île de Sao Vicente dont la capitale est Mindelo, une magnifique ville, comparée à Praia. C'est la ville des arts, de la musique, et qui a vu naître une des plus grandes artistes cap verdiennes. La diva aux pieds nus: Cesaria Evora, qui a fait rayonner la musique cap verdienne dans le monde entier. Qui ne connaît pas maintenant, la Morna, ou la Coladeira, ces musiques à la fois tristes et dansantes chantées par cette grande dame qui éclusait des verres de rhum entre deux chansons. Et oui, c'était son pêché mignon avec le chocolat. Ces verres pour lesquels elle chantait quand elle était une pauvresse dans les bars à marins de Mindelo ! Décédée en 2011, en son hommage, son nom a été donné à l'aéroport international de Sao Vicente. Il y a une atmosphère particulière dans cette ville. Très peu de buildings, à part deux petits vers le bord de mer, si non que des maisons basses, pas plus que deux étages pour certaines et peintes dans des couleurs vives qui donnent un air sympa à la cité. Il est très agréable de flâner sans but dans la ville et découvrir au détour d'un chemin une belle maison coloniale encore bien entretenue. Elle a aussi une magnifique baie dans laquelle viennent se mouiller des bateaux du monde entier. A part les bateaux de croisières qui déversent tous les X jours des hordes de touristes braillards, on y voit beaucoup de voiliers venant d'Europe, certains viennent meme du Japon, voire des Etats-Unis. Cette baie est particulièrement photogénique vue depuis les hauteurs qui l'entourent. Et les nuits de Mindelo sont aussi à l'image de de l'endroit. Festives et vivantes, dans la plupart des restos, cafés, il y a toujours de la musique live, jouée par les groupes locaux. Les gens adorent danser et certains montent même sur scène pour pousser la chansonnette avec les musiciens. C'est vraiment la ville symbole du pays, on dit que si vous n'avez pas vu Mindelo, vous n'avez rien vu du Cap Vert ! Tout comme Santo Antao, à une heure de bateau de Sao Vicente, une île volcanique et fertile qui sert aussi de potager à sa voisine car tout pousse ici, cannes à sucre, café, légumes de toute sorte ! C'est aussi une île montagneuse et un paradis pour les randonnées avec des falaises qui tombent à pic et ses cultures en terrasse, fruit de travaux herculéens ! Pour des randonnées en montagnes, il y en a pour tous les goûts, des balades assez faciles tout en descente vers la mer après s'être fait déposé par un "alueger", des boucles qui alternent montées et descentes de 4, 6 heures, voire des longs trips de 10 heures et plus. Et les paysages sont de toute beauté, tout comme les gens qui sont connus de tout le pays pour leur hospitalité sans défaut. C'est le Cap Vert authentique ici comme l'île de Fogo, sur laquelle je vais bientôt me rendre. J'ai passé sur Santo Antao deux jours formidables dont une nuit dans une auberge de montagne tenue par un français établi depuis 18 ans dans le coin dont la clientèle est composée de marcheurs de tous les pays. J'y ai même rencontré des biennois qui voyagent avec un enfant d'à peine 1 an et demi. Une soirée à refaire le monde comme seul peut procurer un voyage. Après deux jours sur Santo Antao, je suis retourné samedi sur Sao Vicente a Mindelo pour essayer d'avoir un vol soit sur Fogo soit sur Boa Vista, n'ayant pas accès à Internet pendant les deux jours passes sur SA. Mais hélas, ni dimanche, ni lundi, il n'y a une place disponible sur les vols pour ces deux destinations, ni sur la plupart des autres îles d'ailleurs. A ce propos, si vous venez au Cap Vert, essayez de vous y prendre assez tôt pour les vols inter-îles car les vols sont presque tout le temps pleins, et la TACV, la compagnie nationale cap verdienne ne veut pas mettre plus de vols à disposition. il existe une autre compagnie (Binter Canaries, une compagnie des Îles Canaries) qui dessert quelques îles mais pas toutes hélas. En tout cas que celles auxquelles je ne veux pas aller 😬. Restent des bateaux, mais les liaisons sont irrégulières, il y en a pas tous les jours et certaines îles ne sont même pas desservies par bateaux tout simplement. Du coup, j'ai dû rester deux jours de plus sur Mindelo, et prendre un vol ce matin, mardi 21, pour Praia et de là, essayer de trouver un moyen pour aller sur Fogo avant la fin des vacances. Et comme je le craignais, les vols sur Sao Filipe (Fogo) aujourd'hui 21 et demain 22 sont pleins. Ne reste plus que le bateau pour Fogo, mais il ne part que le mercredi 23. Tant pis, ce sera celui-là avec retour vendredi 25 vers 13h sur Praia, juste le temps pour le vol de retour en Suisse le 26 à 2h du matin. Juste, juste, mais faisable ! Et bien on est déjà mercredi 23.11, le bateau pour Fogo part à 15h, donc il faudrait se présenter au port à 13h30 comme spécifié sur le billet. A 13h30 précise, déjà une foule bien compacte se presse devant la salle d'embarquement.. qui est fermée ! Autour pas un bistrot, ni même un marchand ambulant proposant de quoi se rafraîchir, et le tout sous un soleil de plomb. Enfin, il est 15h et on ne voit toujours pas de bateau à l'horizon. Et la salle d'embarquement est toujours fermée. Sur le quai, les deux seuls touristes sont moi, et un Hollandais qui vient au Cap Vert avec son VTT pour faire le tour des îles à la petite reine. Sympathique gaillard avec qui la conversation intéressante nous permet de passer le temps plus agréablement. A 16h la salle est ouverte, mais le bateau qui arrive de Fogo avant de repartir n'est toujours pas en vue. Finalement tout ce beau monde a pu s'embarquer vers 17h et quelque et enfin le bateau a levé l'ancre à 18h précise avec quatre heures de retard sur le programme ! Ce qui fait que nous avons accosté à Fogo vers 23h30, il faisait nuit noire. Pendant que le Hollandais enfourchait son vélo er s'en allait à Sao Filipe, "la capitale" de l'île vers l'hôtel qu'il a réservé au préalable. Moi, je négociais avec un taxi pour m'y rendre en espérant trouver une chambre pour la nuit à une heure si tardive car pensant arriver vers 19h sur l'île, je n'ai rien réservé à l'avance. Sur le moment je pestais contre ce retard non prévu, mais par la suite, je dois dire que ce léger inconvénient faisait finalement mon affaire. En effet, avant de monter dans un taxi, je discutais avec le chauffeur le temps de finir une cigarette, et là, j'ai cru comprendre (il ne parlait que le portugais)qu'il me propose de me joindre, pour le lendemain, à un groupe de 2 touristes ayant déjà requis ses services, ainsi que ceux d'un guide de montagne, pour faire l'ascension du Pico do Fogo, le volcan de l'île (2829m). Cela me reviendra moins cher me disait-il ! Il est vrai qu'avant de venir, je me suis un peu informé sur les prix pratiqués dans la région pour ce genre d'activité, en passant par une agence spécialisé, vous ne vous en sortez pas à moins de 200 euros pour la journée tout compris (véhicule, guide etc...). Entre temps, nous sommes arrivés à l'hôtel que je voulais, et après avoir déposé mes affaires, j'ai trouvé par bonheur, une pizzeria tenue par un couple d'Italiens juste à côté qui accepte encore de me faire à manger. Du coup, le chauffeur m'a proposé de revenir avec son ami le guide qui parle anglais pour se mettre d'accord sur les modalités. Donc, José le guide est arrivé et en dix minutes le deal était conclu. En me joignant aux deux clients qu'ils ont déjà, cela ne me coûte que 65 euros au lieu de bien plus du double si je suis seul, ou en passant par une agence. Tout bénéf ! Après une pizza vite avalée chez Piano, italien de Treviso et installé depuis bientôt dix ans un partout au Cap Vert, heureusement encore ouvert car il était presque minuit et j'étais couché a quasi deux heures du mat. ! Le lendemain matin à 5 plombes le vieux était déjà devant l'hôtel en attendant José et le chauffeur, ainsi que les deux français à qui je me joins pour l'ascension du volcan. Et c'est ainsi que j'ai fait connaissance de Mathieu et Audrey, deux charmantes personnes qui travaillent en Suisse. L'ascension s'est bien déroulée car finalement, malgré plus de mille mètres de dénivellation, ce n'était pas trop dure. En début d'après midi, nous étions déjà de retour en ville et nous nous sommes donnés rendez-vous pour manger ensemble chez Pino. Une bonne soirée à partager de bons plats préparés avec soin par Luciana, la femme de Piano, arroses de bon vin italien et il est déjà temps de nous dire au revoir, car Audrey et Mathieu partent de bonne heure en avion. Quant à moi, j'ai le bateau l'après midi pour Praia, et tard le soir même, le vol de retour pour l'Helvetie. Voilà, deux semaines de dépaysement au Cap Vert, ca fait du bien de s'éloigner des frimas de novembre en Europe, et des marches sur l'île de Santo Antao m'ont fait beaucoup de bien, ainsi que la découverte un archipel magnifique, habité par un peuple métissé, gentil et plein de ressource. Une destination à 4,5 heures de vol d'Europe qui permet faire une bonne coupure en hiver. Et bien mes chers, je termine ici ce billet, et vous remercie encore pour votre gentil intérêt. Je vous donne rendez-vous bientôt pour d'autres aventures dans ce beau et vaste monde. A plus, mes chers, bisous aux dames ! JPB

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