Homo Burnatus

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Un épicurien qui mord à pleines dents dans la vie

Saturday, May 30, 2015

Going East 5 (Vladivostok)

Bizarre ! Il n'y a que des yeux bridés dans ce train pour Vladivostok. Et des raclements de gorge caractéristiques. On se croirait dans un train chinois. En tout cas, dans la voiture no 15 ou j'ai ma place aux fameux "plazkart", à part deux ou trois russes, la quasi totalité des passagers sont chinois. Et ils ont l'air de tous se connaître. J'étais tombé sur un big groupe de touristes de l'Empire du Milieu en goguette en Russie. Sympas mais bruyants au possible ! Et bien entendu, ça mange tout le temps avec beaucoup de bruit et une profusion de nourritures inimaginables 😀. Cette fois ci, c'est juste un court trajet pour moi, seulement 14 heures avec une nuit dans le train. Le lendemain matin, quelques heures avant l'arrivée à Vladivostok, je dormais encore quand tout à coup, tout le wagon était en effervescence car les chinois quittent le train. Je pense qu'ils ont du prendre une autre correspondance pour Harbin en Chine. Pas très loin de la frontière russe ! Du coup, avec quelques voyageurs russes, on avait toute la voiture pour nous. Enfin, Vladivostok est en vue, cette mythique cité qui me faisait, trivialement parlant, bander depuis depuis des lustres est enfin là, à portée de mains. Je me sentais tout excité et aux prises avec une émotion étrange, car on est là, dans une ville qui n'était pas accessible aux étrangers, voire même aux russes qui ont besoin d'un permis spécial de résident pour pouvoir y vivre et ce pendant des décennies (70 ans env.) Son ouverture progressive a commencé à la fin des années 90 avec la pérestroïka chère à Gorbatchev, et maintenant on croise quasiment plus de touristes chinois et coréens que de russes en ville. Je deconne un peu bien sur, mais c'est presque ça. Hallucinant ! A première vue, elle ressemble un peu à San Francisco au USA avec ces rues en pentes raides dont certaines descendent droit sur la rade avec des vues magnifiques sur le port. Du coup, pour l'exploration a pedibus de la ville, il y a intérêt à avoir une bonne condition physique. A ce sujet, je commence a avoir de l'entraînement avec des centaines de km à pied faits dans ces cités sibériennes pendant mon trip et heureusement car ici à Vladivostok, mon auberge se trouve à au moins 2 km du centre ville et pour rentrer tard le soir quand il n'y a plus de bus, il fallait se taper de ces côtes mes amis 👣. Au départ, je me maudissais d'avoir choisi ce mini-hotel familial étant donne sa situation géographique. Mais enfin de compte, j'étais plutôt content car il est situé sur une hauteur de la ville, à côté du fameux mirador où venaient tous les soirs les gens de la ville et les touristes pour admirer cette vue grandiose sur la ville et le golfe de l'Amour qui porte assez bien son nom ! Je disais qu'elle ressemble pas mal à SF, c'est d'autant plus frappant que le nouveau pont à hauban terminé en 2012 qui relie Vladivostok à l'île Rousski a vraiment quelque chose du Golden Gate Bridge de San Francisco sauf que celui-ci est rouge ! La vedette incontestée de la ville, c'est lui. Ce pont était une vraie prouesse architecturale et fait la fierté des habitants de la ville et la joie des photographes car il est super photogénique. Surtout au coucher du solei et quand la nuit tombe sur la ville. A part la Corne d'Or (le nom du pont et aussi de la rade de "Vladi" car elle ressemble également un peu à Istamboul), Vladivostok possède de nombreuses belles maisons de style neo-classique de l'époque tsariste dont une des plus connue (pas forcément la plus belle comparée à d'autres) est celle où est né l'acteur Yul Brynner, une des plus fameuses "têtes d'œuf" du cinéma. Et une atmosphère de ville du bout du monde même pour les habitants de cet immense pays ( figurez vous qu'elle est plus près de Tokyo, Seoul ou Pékin que de Moscou la capitale) mais avec pleine de commodités et d'attractions. Les gens aussi sont accueillants et plein de gentillesse. Dommage que mon planning est serré car les possibilités de s'évader sont nombreuses depuis Vladivostok. Je pense aux îles Sakhaline par ex. Une autre fois peut-être quand j'aurai plus de temps 😉. Je suis bien tombé aussi avec la température car pendant les quatre jours que j'y suis, il faisait un temps magnifique avec un soleil resplendissant et la journée on peut sortir en t'shirt, d'ailleurs beaucoup de Vladivostokiens faisaient la bronzette sur le front de mer sauf le dernier jour où c'était un peu gris mais ça allait. A ce propos j'étais plutôt déçu en bien car il ne faisait pas si froid que ça en Siberie sauf au lac Baikhal sur l'île Olkhon ou avec beaucoup de vent, ça caillait sec ! Voilà, après un magnifique tour de la Sibérie, traverser d'immenses étendues de taïga et de fleuves grandioses à bord de trains mythiques et rencontrer des gens formidables, un peu rudes de premier abord mais le cœur sur la main, mon voyage en Russie sibérienne et extrême-orientale arrive à son terme. Il est temps pour moi de reprendre mon bâton de pèlerin et poursuivre mon périple vers le Pays du Matin Calme. Une traversée en bateau de 22 heures pour Donghae, une ville sur la cote est de la Corée, puis un trajet de 3 heures en bus pour Séoul ou je suis arrivé il y a deux jours. Ce pays où je suis venu déjà il y a 8 ans de cela mais seulement pendant une semaine pour l'apprécier vraiment à sa juste valeur. Cette fois ci, avec un plus de temps, je vais pouvoir en voir davantage et faire d'autres découvertes. Mais ceci est une autre histoire qui vous sera contée au prochain épisode mes lecteurs adorés. D'ici là, je vous embrasse bien fort et vous dis a très bientôt. Jeanyong Pierryu Burnateyonju

Thursday, May 21, 2015

Going East 4 (Irkoutsk to Khabarovsk)

Il reste une heure à glander avant l'arrivée du "Novosibirsk - Vladivostok", il est 20h et quelques, heure d'Irkoutsk. A ne pas confondre avec l'heure de Moscou qui est imprimé sur mon billet électronique. C'est une chose à laquelle il faut faire toujours attention quand on voyage en train ici en Sibérie. C'est facile de manquer sa correspondance avec ces 7 fuseaux horaires que compte cet immense pays. Figurez vous que quand je suis arrivé tard le soir à Irkoutsk l'autre jour, il était indiqué 20h30 sur ma montre, alors j'ai le temps de faire une douche avant de sortir souper, me disais je ! Hélas, je ne me suis pas rendu compte qu'il fait 2 heures de plus comparé à Novosibirsk d'où je suis arrivé. En réalité, il était 22h30, heure d'Irkoutsk, du coup quand je suis sorti de l'hôtel, il était presque minuit ! Et je m'étonnais de ne voir pratiquement pas un resto ouvert, étant donné que mon auberge est un poil en dehors du centre. Pour finir, j'ai atterri dans le seul truc ouvert du quartier, en l'occurrence, un cabaret "sino-russe" avec un seul couple d'amoureux qui se bécotent sur un banc (non pas public) à côté du bar. Je demande à manger, et je voyais bien que le serveur chinois était un peu étonné de me voir là. Enfin, j'ai quand même pu me faire servir un plat, et au moment de l'addition, j'ai eu droit à un supplément soi-disant pour le cadre et la musique. Et oui, c'est aussi ça le "charme" du voyage ! Dès lors, je suis devenu très attentif avec ce problème d'horaire décalé 😀 Bon, le haut-parleur annonçait l'arrivée de mon train et c'est seulement à ce moment là que le quai est indiqué sur le tableau de la gare ! Wagon numéro 13 cette fois, en queue du train comme d'hab. pour les deux wagons des "plazkart". Le rituel des contrôles de passeports, billets etc ... commence. Bon, on est installé et le train commence a s'élancer, et que voit-t-on à travers la vitre ? Un type en short et maillot de corps pique un sprint le long du train. Un passager sûrement un peu distrait, a oublié de remonter dans le train avant le départ ! Il avait beau se débarrasser de ses tongues pour courir plus vite, mais hélas, c'était cuit ! Pauvre bouc, ça nous faisait tous de la peine. Cela me rappelle la même aventure que mon compagnon australien de compartiment du Transmongolien avait connue quand je l'ai fait en 2011. Espérons pour ce gars qu'il avait des amis de voyage qui peuvent au moins s'occuper de ses affaires. La provodnitsa passe et distribue aux nouveaux passagers des draps, serviettes, taies d'oreiller etc ... Dans mon dernier billet du blog, je ne vous ai pas parlé assez de ces "provodnitsa", une institution dans les trains longues distances russes. Et bien, je crois qu'elles méritent un petit mot ! En général, ce sont les matrones imposantes entre deux âges, avec des années de voyage dans les deux sens Moscou-Vladivostok. C'est la figure d'autorité du wagon et ça ne souffre d'aucune contestation. On a intérêt à se la mettre dans la poche, car elle peut pas mal vous dépanner si vous avez besoin de changer de couchette au cas où, dans la mesure des places disponibles, et ces dames veillent aussi a l'ordre et à la sécurité des voyageurs. Elles peuvent aussi vous réveiller au cas où vous arrivez à destination en pleine nuit et vous dormez du sommeil du juste. Et la propreté du train est correcte aussi grâce à elles ! Tous les X temps, elles balaient et panossent les couloir, changer les papiers de toilettes et, la chose la plus importante pour nous les voyageurs, elles veillent toujours à ce que le samovar du bout du wagon est constamment rempli d'eau chaude pour nos nouilles instantanées ou nos thés et cafés. A ce sujet, lors de mon premier trajet, j'étais étonné de voir que la quasi totalité des voyageurs avaient des verres à thé avec leurs porte-verres semblables. Et c'est là qu'Aleksandar mon voisin de couchette m'avait appris que l'on peut se le faire prêter par la provodnitsa. C'est compris dans le prix du billet, puis on le rend à la fin du périple ! Cool non ? Dans leur cagibi qui sert de bureau, elles tiennent aussi une sorte de petite épicerie où on peut acheter de l'eau, du chocolat etc ... Bref, c'est une figure des chemins de fer russes ces dames ! Avec mes compagnons proches, on commence a faire connaissance. En face de moi, Aleksandar qui travaille dans une usine d'aluminium à Irkoutsk et descend à Vladivostok pour ramener sa voiture importée du Japon (un traffic florissant entre la Russie et le Japon) un trajet de quatre jours ! Un véritable garde-manger ambulant a lui tout seul. Figurez vous qu'il avait l'équivalence de 2 sacs Migros remplis de victuailles et il y avait vraiment de tout ! Légumes, viande froide, poulet, thé, café, sucre, chocolat, bonbons etc ... Hallucinant ! Grâce aussi à lui, que j'ai pu un peu améliorer mon ordinaire qui est fait de nouilles lyophilisées, pain toast et du fromage genre "vache qui rit". Le propre des voyageurs étrangers dans les trains russes 😀 En bas, c'est Bugut, un jeune étudiant bouriate qui va rendre visite à ses parents a Tchita, un peu avant Khabarovsk. Timide, parlant un peu mieux l'anglais qu'Aleksandar. A cote, le long du couloir, une jeune fille réservée, ne parlant pas beaucoup, qui répondait au nom de Tatiana. Et au-dessus de moi, un gars dont on avait jamais su qui c'était ni ou il allait car il dormait quasiment pendant tout le trajet. Il ne descendait de sa couchette que pour aller fumer ou pour casser la croûte. La vie va son bon train de chemin, et au fil des arrêts, ceux qui quittent sont remplacés par d'autres. A ce propos, il est drôle que la place du bas en face de moi occupe par Bugut (qui nous a quitté à Tchita) est très souvent pris par d'autres voyageurs, lorsque le dernier est parti, on avait d'abord Alexeï un jeune homme plutôt à l'aise en anglais, une denrée rare, et qui veut devenir pilote. Il s'est tout de suite intégré au groupe et on était vraiment une bonne compagnie. L'ami Alexeï n'arrêtait plus de me parler. Il est tellement content de parler la langue de Shakespeare qu'il ne me lâchait plus Comme il ne faisait qu'un court trajet (9 heures), sa place était pris à l'arrêt suivant par un gars bourru, tout le temps collé à son smartphone et ne disant mot. Et oui, il faut de tout pour faire un monde ! Ainsi, cahin-caha allait le train de son chemin, et le temps commence a se faire quand même un peu longuet pour moi qui n'avais pas pensé à prendre un livre pour ces longs trajets. "Les frères Karamazov de Dostoievsky par ex. ferait bien l'affaire vu le contexte. Et me revient aussi à l'esprit le poeme de Blaise Cendrars intitulé La prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France quand Jehanne (ou Jeanne) demandait: "Blaise, dis, sommes nous bien loin de Monmartre ?" et Blaise de répondre: "Nous sommes bien loin Jeanne, tu roules depuis sept jours". Et oui, nous roulons depuis seulement 2 jours et quelques et j'ai l'impression d'entendre Aleksandar me dire cela, lui qui est un habitué de ces trajets Irkoutsk-Vladivostok pour ses affaires. Un petit mot à propos de l'espace fumeur sur ces trains ! A une époque pas si lointain, on pouvait encore fumer entre deux wagons, maintenant ce n'est plus possible. Pour s'en griller une, les intoxiqués et j'en fais partie, sont obligés d'aller dans l'espace que l'on appelle le soufflet, l'endroit qui ressemble à un accordéon ou sont croches deux wagons entre eux. Du coup, des fois on est quatre là dedans a tirer sur nos cigarettes et balances de tous les côtés. Rigolote la situation et ça favorise aussi le contact. Même s'ils ne parlent pas une autre langue, il y a toujours un sourire de connivence et deux, trois gestes amicaux entre l'internationale des torailleurs 😀 Enfin, le troisième matin, Khabarovsk est en vue. Pas trop mécontent quand même votre serviteur d'arriver et prendre une bonne douche avant de partir à la découverte de cette ville dont on nous dit du bien. Manque de pot, il pleut et avec un temps pareil, toutes les villes du monde peuvent être moches. Il va falloir prendre un taxi et se faire inévitablement arnaquer de quelques roubles par les taximen tout heureux de l'aubaine. C'est le jeu ! Une fois l'hôtel trouvé, pas toujours évident, même pour les taxis car ces habitations transformes en mini-hôtels sont très souvent très discrets, n'ayant de noms nulle part sur les immeubles. Il nous a fallu une vingtaine de minute pour trouver l'entrée 😀, et le sempiternel problème de communication car personne ne parle autre chose que le russe. Encore une fois, merci Google Traduction qui me rendait bien service 😀. La pluie se fait moins forte, alors le bus no 8 comme indiquait ma réceptionniste pour aller au centre. Le problème est qu'elle ne m'a pas dit de quel côté le prendre. Et aux arrêts de bus qui se font face, je demande à un vieux monsieur si c'est le bon côté pour "goroda" centre ville en russe, il me fait "da" ! Mais quand je descend trois arrêts plus loin comme me disait la miss de l'hôtel, l'endroit ressemble à tout, sauf à un centre ville😏 bon, il va falloir trouver quelqu'un pour se renseigner, et là, je tombe sur Serguei qui sort d'un immeuble. Un monsieur d'une soixantaine d'années bien fringant. Avec ses quelques mot d'anglais, il réussi à me faire comprendre qu'il va aussi au centre, et me prie gentiment de le suivre. On a repris le bus en sens inverse et en chemin, j'ai appris qu'il est psychologue a la retraite, adepte de yoga et de tennis. Ce qui explique sa sveltesse et son excellente forme. Un homme plein de gentillesse. Il a tenu à m'accompagner jusque vers le centre et prend soin de me montrer les différentes choses intéressantes à savoir. Une formidable rencontre ! Il s'est excusé de ne pas pouvoir me tenir d'avantage compagnie car il va faire ce qu'il appelle son "aqua-therapie", c'est à dire sa promenade le long du fleuve. Et savez vous comment s'appelle ce fleuve ? Amour, oui comme l'amour ! Un fleuve nommé Amour, c'est quand même extraordinaire non ? Bien sur, cela vient du russe voire du chinois mais ça sonne super bien a l'oreille même si pour certaines îles de l'Amour, russes et chinois se sont battus au corps à corps il n'y a pas si longtemps que cela. A la fin des années soixante précisément. C'est de l'histoire ancienne maintenant et les chinois sont les premiers partenaires commerciaux de Khabarovsk, on croise aussi, très nombreux, les fils du ciel en ville venus comme touristes. Khabarovsk se révèle une ville agréable à passer deux ou trois jours. Surtout quand le soleil est de la partie comme par la suite ! Bien animée et comme la plupart des villes russes, des magnifiques églises, et surtout des belles anciennes maisons de l'époque tsariste. Les rives de l'Amour aussi, sont des lieus agréables à flâner, et à déguster une glace, ou manger des brochettes de viande avec une bonne bière dans des kiosques installés le long du fleuve. Il y a une atmosphère sympa et les gens ont l'air décontracté, comme la plupart des sibériens d'autres villes aussi d'ailleurs, maintenant que le beau temps et la chaleur arrivent après un hiver interminable pour eux avec des températures de moins trente, quarante. Les gens doivent se sentir revivre ! Le premier soir en rentrant assez tard de ma longue exploration de la ville a pied, en longeant le fleuve,je chantonnais cet air connu de Vladimir (le bien nommé 😀) Cosma: "Les feuilles mortes", tout à coup, j'entendais derrière des voix qui reprenaient la suite mais en russe. Extraordinaire ! C'est un vieux couple russe qui baragouinaient quelques mots d'anglais qui m'expliquent en riant que cette chanson berçait leur jeunesse. Piotr Ivanov se présent le monsieur et sa femme Ana Ivanova. Nous avons passé quelques instants à bavarder, a essayer de nous comprendre. Un super souvenir sibérien pour moi ! Aujourd'hui, grasse matinée car le temps était de toute façon couvert. Le soleil ne s'est pas montré une minute de la journée. Le temps pour moi d'explorer l'après-midi les endroits encore inexplorés de la cité, et après un bon repas au bouiboui chinois juste à côté de l'hôtel, à la chotte pour vous rédiger ce billet mes lecteurs adorés. Voilà, c'est le dernier soir pour moi a Khabarovsk. Demain en début de soirée, la dernière étape siberienne et russe: Vladivostok, cette ville qui me faisait rêver depuis tant d'années. Un tout petit trajet comparé à ceux que j'ai faits jusqu'ici. Seulement 14 heures de voyage 😉, et oui, c'est de la rigolade 😀. Ensuite, la Corée avec qui je vais faire une danse langoureuse par ferry qui va être féerique ! Me réjouis déjà mes amis. En attendant, je vous dis a très vite et vous embrasse bien fort. Guenady Piotr Burnatov

Sunday, May 17, 2015

Going East 3 (Irkoutsk - Baikal Lake - Olkhon Island)

Passeport ! Grinçait la provodnitsa ! J'avais oublié que dans les trains russes, spécialement les longues distances, on ne monte pas comme ça sans montrer patte blanche. Document d'identité, billet etc ..., tout doit être présenté avant de prendre sa place. Bon, la place numéro 43 est vers le milieu du wagon, donc ça va car on est pas près des toilettes ou de l'office de la provodnitsa avec le va et vient perpétuel des voyageurs. Une couchette sommaire à première vue mais oh, la bonne surprise, on nous fournit un matelas et des draps, plus une taie d'oreiller immaculés car dans un sac plastifié, et même un coussin. La troisième classe de ces trains se trouvent toujours à la fin du train, dans deux wagons qui peuvent contenir chacun 50 couchettes. Quatre d'un côté, et deux de l'autre. La mienne est celle du bas qui longe le couloir avec la partie du milieu qui peut être pliée pour servir de table pendant la journée. Plutôt correct pour une troisième classe ! Une fois installé, je commence a faire connaissance avec mes compagnons de voyage proches. Il y a là, Liouba qui va a Kranoyarsk et m'a gentiment aidé à comprendre le fonctionnement de la couchette. Et un couple, Piotr et Natalia qui font leur voyage de lune de miel en prenant le train d'Iekaterinbourg jusqu'à Vladivostok, un long voyage ! Et Vladimir, un vieux monsieur qui va aussi à Irkoutsk comme moi. Des compagnons charmants et discrets. Toujours prêts à vous venir en aide quand ils voient que vous avez l'air un peu perdu Même s'ils ne parlent pas un mot d'anglais ou autre langue. Je me suis dis que j'avais vraiment raison de voyager avec cette classe qui est en général dédaignée par les étrangers car soi-disant bruyante et inconfortable. D'ailleurs je suis le seul étranger dans le wagon pendant ce trajet de Novosibirsk à Irkoutsk. Un ch'ti trajet de 32 heures plus ou moins 😀. Et bien, ils ne savent pas ce qu'ils perdent car dans les wagons de cette classe, il y a un microcosme de société plein de vie et on voyage avec des vrais russes. Toute la Russie profonde est concentrée dans ces wagons de troisième classe. En ce qui concerne le confort, les "koupes", ces wagons de 2ème classes avec des compartiments de 4 couchettes n'étaient guère mieux, et si vous avez la malchance (pire encore pour une routarde car les compartiments sont mixtes) de tomber sur 3 compagnons gros buveurs et ivres morts tous les soirs, alors là, bonjour les dégâts ! Certe, il y a la promiscuité dans ces wagons de troisième classe, mais par contre il y a plus d'échanges et c'est plus tranquille question sécurité précisément grâce à la présence d'autant de monde. Et quand vous descendez vous dégourdir les jambes ou pour s'en griller une sur le quai à chaque arrêt, vos affaire sont bien surveillées par vos compagnons de voyage. En tous cas, j'étais plutôt content et le voyage s'est déroulé vraiment de la meilleure façon possible jusqu'à Irkoutsk. Le soir le wagon devient une sorte de caravansérail roulant, les gens préparent les couchettes en vue de la nuit et commencent à déballer la nourriture. Et là, je peux vous dire qu'ils n'ont rien à envier aux asiatiques en matière de bouffe en voyage. Ils n'arrêtent pas à grignoter a toute heure, et pour les repas, il fallait voir la quantité de nourriture qu'ils sortent ! De la truite fumée, saucisson russe, tomates, viande froide etc ... On dirait qu'ils voyagent avec un garde-manger complet ces russes. Moi, je fais vraiment figure d'exception avec mes nouilles instantanées, et mes "vaches qui rient" avec du pain toast 😀 Et très souvent, on vous propose de partager quelque chose avec eux. J'ai presque honte car cette fois, je n'ai même pas pensé à prendre un kilo de Napolitains (ces petits carrés de chocolat suisses) pour en donner à mes compagnons de voyage comme j'ai fait en 2011 lors de mon Moscou -Pékin en Transmongolien. Voilà, j'ai passé un jour et demi vraiment super dans ce Transiberien en troisième classe. Une formidable expérience que je vais d'ailleurs récidiver ce soir pour le trajet sur Khabarovsk, qui sera un poil plus long: 52 heures et quelque ! On est arrivé à Irkoutsk en début de soirée, vite un café au bouiboui en face de la gare et le marshroutka no 7 pour aller à Ulitsa Trilissera où se trouve Alya Rusaa mon hôtel. Ce qui est bien ici, c'est que plus on descend la Sibérie, moins la vie est chère. Que ce soit pour l'hébergement ou la bouffe, voire les transports. Et la ville est vraiment jolie comparée à Novosibirsk. Beaucoup de cachets et de vestiges historiques. D'ailleurs Irkoutsk était pendant le début du 20ème siècle, surnommée le petit Paris de la Sibérie. Une ville, à l'époque, riche grâce au commerce des peaux, de fourures et autres et les demeures des riches commerçants de l'époque rivalisaient avec celles de Saint Pet ou de Moscou ! C'est aussi celle qui est parmi les dernières à tomber dans les mains des Rouges (1922) lors de la Révolution d'Octobre car les Irkoutskiens vivaient très bien et n'étaient pas chauds à voir débarquer les bolcheviques. Mais elle a aussi gardé son caractère propre sibérien avec quantité de petites maisons typiques, très basses avec de belles fenêtres joliment peintes. Quasiment pas de hautes buildings, et c'est un plaisir de flâner dans ses rues animées à toute heure de la journée. Et figurez vous que la vie nocturne ici est connue en Sibérie avec celle de Khabarovsk. Et comme la plupart des villes sibériennes, Irkoutsk est traversée par un fleuve, l'Angara, c'est son nom. Et le long des berges, le soir venu, les kiosques avec terrasses s'allument et les gens viennent en famille, en amis, ou en amoureux pour boire un café, déguster une glace en déambulant le long des quais. Avec le beau qui arrivent maintenant, on a l'impression que toute la ville est dehors. Nice atmotsphere ! J'ai fait deux jours pleines à Irkoutsk pour bien visiter la ville et consacrer deux autres jours à la région du lac Baikal. Cette mer intérieure et un cinquième du réservoir d'eau douce de la planète ! J'ai passé ainsi deux jours à l'île d'Olkhon dans une pension tenue par Olga, une vieille dame charmante qui savait juste dire en anglais: "tour, nine hundred (prix de la journée 😀), breakfast (elle montre 9 doigts pour dire 9 heures), diner ( et là elle mon 8 doigts) ! Pour même pas 20 francs par jour, on a la demi-pension avec une nourriture fantastique car Olga est un vrai cordon bleu ! Comme on est arrivé à Khouz'ir, le village sur l'île, en fin d'apres midi car Vladimir (on l'a surnomme ainsi le chauffeur du bus qui nous mène sur l'île) a pécloté grave. Il se trompait dans la liste des passagers, et du coup, prenait des gens qui ne devaient pas etre dans le bus, ce qui fait que l'on a dû revenir en ville une fois déjà sorti depuis longtemps pour ramener ces gens et prendre les bons passagers qui attendaient depuis le matin. Ensuite en route, il voulait faire le plein, mais n'arrive pas à se décider pour la station de benzine et passe de l'un à l'autre puis attend quelques minutes et tout à coup, se dit que l'autre station est meilleure (on pense qu'il hésitait à cause du prix) et finalement, monsieur est revenu à la premier. On perdait ainsi quasi une demie heure. Quel personnage ce Vladimir avec sa tête de clown triste ! Bon, que disais je ? Ah oui, on est arrivé tard, du coup, j'avais juste le temps de faire un tour du village vers le bord du lac, et revenir à la pension pour le dîner et déjà la nuit tombe. Il y avait à la pension un jeune couple russe en voyage de noce, Andreo un routard au longs cours australien, et un coup d'allemand, Alex et Hannah, des gens sympas avec qui la conversation se prolongeait jusque tard dans la nuit. Sur leur conseil, j'ai pris un tour de l'île le lendemain et c'était la meilleure option. Avec si peu de temps, c'est impossible de voir toutes les choses que l'on veut. Sans compter que l'île est immense (72 km de long et un peu moins en largeur), et il faut une quatre-quatre pour circuler des que l'on sort du village pour aller vers l'intérieur et les cotes. Dans le bus j'ai aussi rencontré trois Napolitaines qui sont en programme d'échange universitaire ici à Irkoutsk. Elles étudient à la Fac des langues et civilisations orientales à Naples et sont ici pour perfectionner le russe pendant trois mois. Du coup, elles parlent déjà pas mal le russe et ça aide, car très peu de gens parlent autre chose que le russe ici, et a moi, ça fait du bien de converser dans la langue de Dante ! A part ça, Olkhon est magnifique entourée par ce non moin magnifique Baikal. D'une beauté sauvage, riche d'une faune et flore fantastique. Pendant le tour d'une journée, nous avons parcouru l'île de long en large et ainsi vu l'essentiel de ce qui a à voir. Une journée bien remplie ! Vous verrez des photos à ce sujet mes amis. Super ! Là, je suis dans un café d'Irkoutsk avec Wifi pour vous écrire ces lignes en attendant le train de ce soir pour Khabarovsk. It's a long way to ... Eh oui, 52 heures dans le cheval de fer, c'est long, mais je me réjouis car cela est synonyme de belles rencontres et de riches souvenirs pour plus tard. A ce propos, il faut que je me gaffe de ne pas le louper. Cela a failli la dernière fois car ici tous les trains partent et arrivent à l'heure de Moscou qui est en retard de 3 heures à Novosibirsk, de 5 par rapport à Irkoutsk et de 7 à Khabarovsk ! D'ailleurs les horloges des gares sont aussi a l'heure de Moscou. Heureusement que je me suis rendu compte au dernier moment en vérifiant mon billet eletronique sur l'IPhone et c'était moins deux que je loupe celui pour Irkoutsk où je suis en ce moment. Donc, cette fois, le vieux va rester vigilant et arrête ces lignes ici. Il est temps pour moi de prendre le barda et me rendre à deux rues d'ici, à la place du marché pour choper le tram no 161 pour la gare ferroviaire. Alors à tantôt mes chers lecteurs adorés, je vous laisse et vous souhaite une bonne fin de dimanche et une bonne nouvelle semaine. vous embrasse bien fort. Guenady Piotr Burnatov

Sunday, May 10, 2015

Going East 2 (Novosibirsk)

Tolmachevo, aéroport de Novosibirsk, Sibérie 7h20 du matin, avec vingt minutes d'avance sur l'horaire prévu, le vol "low-cost" de Transaero vient d'atterrir. Pas trop mécontent le vieux d'arriver car de Moscou à Novosibirsk, j'avais la malchance d'être à côté d'un gros russe et rustre ( ça rime n'est ce pas ? ) qui prenait ses aises et rien a faire des autres ! Pas l'air commode du tout avec sa tête de tueur de maffia russe, voire caucasienne car ce n'est pas un blond aux yeux clairs. Bon finalement le vol s'est quand même pas mal passé dans son ensemble et pour une compagnie "low-cost", Transaero assure plutôt bien. Avec un trajet aussi long et pour un prix aussi bas, on avait quand même droit à un service plus que correct. Bon en cas, café, thé, eau etc ... je suis déçu en bien comme on dit ! EasyJet pourrait s'en inspirer je crois. Justement il y a un bus qui part pour la ville, une fois dedans, je commence à poser la question à, 2, 3 personnes à propos de la rue Kosmicheskaya où j'ai mon "mini-hotel". Perrsonne ne pouvait me renseigner. En tout cas ils ne parlent pas un mot d'anglais ou une autre langue connue de l'autre côté de l'Oural ! Du coup je ne sais même pas ou le bus va arriver. Au centre ville ou à la station routière qui est souvent loin du centre ? Et avec mon gros sac dans la soute du bus, comme le chauffeur était seul, je serai de toute façon obligé d'aller jusqu'à la station terminale. Et bien, ça n'a pas manqué, le terminus est loin du centre, et ici à Novosibirsk, on est loin des raffinements de Saint Petersbourg où les rues, les noms des métros ou des gares étaient transcris en alphabet latin. Heureusement en sortant du bus, je tombais sur deux jeunes qui étaient assis devant à qui je pouvais poser quelques questions car eux, se débrouillaient un peu dans la langue de Shakespeare. Mais voilà, même à eux, le nom de la rue que je cherche ne disait rien. Il faut dire que Novosibirsk est une énorme ville toute bétonnée. Et la, miracle ! Ils ont tous deux des smartphones avec Internet et au bout d'un moment, grâce à Google Map, on a trouvé la solution. Donc, de la station il fallait prendre le bus no 1038 et descendre à Vatysina (prononcé Vatousina !). Merci messieurs ! Ils étaient vraiment chous ces deux jeunes, qui m'ont accompagné jusqu'à l'arrêt des bus et l'attendre avec moi. Comme quoi, sous leur air un peu rude, ce sont des gens sympas ces russes ( a l'exception du rustre de l'avion bien sur 😉). Voilà l'arrêt de Vatysina, là aussi grâce à l'aide de la receveuse du bus, car comme je vous dis plus haut, il y a pas d'annonce, pas de plan des arrêts, nada ! Bon, la rue Kosmicheskaya est tout près mais où ? J'ai demandé à une jeune fille qui passe, et de nouveau, merci notre ami Google et Samsung, c'est juste à une centaine de mètre, dans un ensemble de HLM plutôt proprets et le no 12/1 est juste là au beau milieu ! Mais voilà, il y a 5 entrées et il n'y a aucune plaque qui indique qu'ici se trouve un mini-hotel. Une jeune fille arrive et avant qu'elle ne s'engouffre dans l'une des entrées, j'ai pu la demander et avec son peu d'anglais, elle disait que cela devait être dans la première. Le problème est qu'ici en Russie, toutes les entrées d'immeuble sont fermées à double tour et la plupart n'a pas d'interphone. Mais dans mon cas, l'interphone ne servirait à rien car qui appeler ? S'il n'y a pas de nom indiqué dessus. Et c'est là que sortait Svetlana avec Youri, son fils handicapé. Et par chance son appart est juste à côté du mini-hotel en question et elle a compris le mot hotel. Mais il est fermé, car c'est juste une grande chambre transformée en hôtel par Gallina la propriétaire qui habite un peu plus loin. Donc, avec gentillesse Svetlana m'a fait entrer chez elle le temps qu'elle téléphone à dame Gallina qui vient m'ouvrir la porte. Et bien, c'était rigolo ce qui s'en suit car cette vieille dame très volubile ne parle que le russe. Et elle ne s'arrêtait quasi plus, j'ai beau lui faire comprendre que je ne captais rien elle continue comme si ça allait de soi. Bon, on a quand même réussi à s'entendre un peu grâce à Google Traduction sur mon IPhone vu que j'ai pu capter le Wifi de la chambre. C'est un peu étrange de se trouver au beau milieu d'un ensemble d'HLMs mais le coin a l'air sympa, habite par des gens simples, entoure d'un petit parc et d'une école maternelle. On est un poil loin du centre mais heureusement, il y a un métro ici à Novosibirsk et justement il y a un arrêt pas loin. Et un énorme centre commercial à 200 mètres avec restos et même un complexe de cinéma ! La chambre aussi, est impeccable, bien équipée avec télé (même si je ne regarde jamais), bouilloire, micro onde, vaisselle et même du thé et des bonbons à profusion. Finalement c'est super surtout pour le prix doux. Si non, Novosibirsk est juste une grosse ville administrative et ayant peu d'attraits. Comparée à Saint-Pet, c'est un peu le trou du cul du monde mais il y a quand même une atmosphère assez plaisante. On est ici en Sibérie, dont la ville est la capitale. Tout est un peu plus rude, très peu de monuments historiques ou de belles églises comme ailleurs. Heureusement qu'il y a cet événement important, prépare de longue date qui donne à la ville un air de fête bienvenu. Il s'agit des commémorations du 70e anniversaire de la victoire russe sur le nazisme. La cité s'est mise sur son trente et un et le jour J (c'était hier samedi) l'immense place Lénine était fermé à toute circulation et on y monte des estrades avec écran géant et des camions transformés en podium d'orchestres postés à divers endroit. Tôt le matin déjà, la foule commence à converger vers la place. J'y suis arrivé bien plus tard, vers 11h la place était déjà noire de monde et les orchestre jouaient déjà depuis un bon moment. De la musique pour tous les goûts, j'ai juste loupé le défilé mais ce n'est pas grave. En attendant le déroulement de l'événement sur la Place Rouge à Moscou transmis en direct sur écran géant ici à Novosibirsk (ici on a 3h de retard par rapport à Moscou !), les gens dansent, écoutent de la musique et baguenaudent en famille. Tous ont mis leurs beaux habits et tous ont un ruban a la poitrine en hommage aux héros de la patrie. Enfin le moment arrive, la place est blindée et lorsque l'hymne russe retentit, il fallait voir ou plutôt entendre ces milliers de voix qui le reprennent en chœur et saisies d'émotion pour se rendre compte de la ferveur patriotique des russes ! Ca fout la chair de poule et émeut même l'étranger que je suis ! La fête continuait jusque tard dans la nuit. Quant à moi, je suis rentré plus tôt à l'hôtel pour finir certaines choses importantes comme finaliser la réservation en ligne pour le trajet Novosibirs-Irkutsk en train et aussi a changer mes dates de réservation pour l'hôtel a Irkutsk. A 21h, on toque à la porte. C'est Galliana, la patronne de l'auberge. Par geste, elle voulait absolument que je sorte avec elle. Je ne savais pas pourquoi car elle ne parle que le russe, et enfin j'ai compris qu'elle voulait m'emmener voir les feux d'artifice depuis la place du marché tout près de l'hôtel. C'est chou vraiment, alors même que j'ai planifié une soirée tranquille, je n'avais pas le cœur de le lui refuser. Et le dialogue de sourds continue, un vrai moulin à parole cette vieille dame. Très drôle en effet ! A propos de dialogue de sourds, il m'est arrivé une anecdote assez drôle. Au sympa resto à côté du Mall ou j'ai l'habitude de manger le soir quand je suis ici, l'endroit est assez cossu et sert une cuisine plutôt raffinée mais les cartes sont seulement en russe. Et les belles serveuses (les sibériennes sont très jolies, c'est vrai) ne parlent que le russe. Heureusement que les plats sont bien représentés en image. Et je voulais prendre un plat de viande émincée avec du riz, mais je demande à la fille ce que c'est comme viande, elle ne pouvait pas m'expliquer. Du coup j'ai battu des ailes et fais des cris de poulet 😄 et la fille de me répondre en grognant pour dire que c'est du porc 😀 et bien ce n'est pas de l'art, mais c'est bien du cochon 😄 Et chaque soir que j'y reviens, on rit de bon cœur ! Bon, aujourd'hui, j'ai, comme à mon habitude faire une longue marche à travers la ville, mais c'est bien ce que disait succinctement le guide du Transiberien (pas très détaillé sur les ville d'étape, c'est surtout axé sur les trajets en train ce guide), il n'y avait pas grande chose à voir à Novosibirsk. A part quelques vieilles maison typiques sibériennes (dignes d'intérêt) tout n'est que béton et goudron ! Voilà, demain débute vraiment cette aventure ferroviaire sibérienne pour moi. Novosibirsk - Irkutsk avec ce fameux train. Et c'est parti pour 32 heures de train en troisième classe (il y en a trois sur les trains Transiberiens: les compartiments de luxe a deux lits, les compartiments a 4 couchettes et les compartiment a une quarantaine de couchettes ou voyagent les gens du peuple comme on dit). Je voulais prendre cette catégorie pour avoir des contacts avec les gens, il paraît que malgré le confort relatif de cette classe, c'est le meilleur moyen de voyager à la russe et faire des rencontres selon les spécialiste grands connaisseurs des voyages en trains russes. Me réjouis déjà ! Voilà mes amis, je vous ferai signe bientôt quand je serai à Irkutsk, sur les traces de Michel Strogoff. C'est, semble-il, une ville très intéressante, et surtout, le lac Baikal, notre réservoir d'eau douce mondial n'est pas loin et le coin est digne d'intérêt. Beaucoup de belles choses à voir et à faire dans le coin certainement. Alors, à tout bientôt mes lecteurs adorés, je vous embrasse bien fort. Salut ! Guennady Piotr Burnatov

Friday, May 08, 2015

Going East 1 (Helsinki - Saint-Petersbourg)

Merde il pleut fort ! A travers les hublots de l'avion je voyais des trombes d'eau qui viennent se fracasser contre la vitre. Ça s'annonce pas trop bien l'arrivée à Helsinki. C'est qu'il va falloir peut-être se payer un taxi pour le centre ville et cela m'embête car c'est contraire à mes principes routardes qui consistent à utiliser en priorité les transports publics populaires ! Et cela signifie qu'il faut marcher un peu jusqu'à l'hôtel. Mais avec cette pluie diluvienne je serai trempé et mes affaires avec en arrivant. Déjà que j'ai proféré quelques jurons à la récupération des bagages car entre l'avion et l'endroit où ils arrivent, mon sac était bien mouillé ! Décidément, ça commence bien ! Bon, au moins les formalités étaient rapides et il est temps de prendre un bon espresso au bistrot de l'aéroport pour d'abords, recharger mon natel car je devais recevoir un SMS de l'hôtel pour avoir le code d'entrée pour la porte d'entrée et aussi pour la chambre. Il s'agit d'un hôtel où on ne voit jamais un employé ! A part le lendemain matin où j'ai croisé une dame qui nettoie les étages ! Si non, il est impeccable de confort et de propreté. Bon la pluie a l'air de se calmer, allez, je me lance pour le bus 615 qui déposent les passager à la gare principale d'Helsinki en plein centre de la ville où j'ai mon auberge. Par contre une fois arrivée à Rautentiori Main Station, la pluie retombe de plus belle, du coup j'ai quand même du prendre un taco au lieu de 10 minutes de marche prévues. Il était presque 16h quand je suis arrivé à l'hôtel, et bien après un brin de toilette, il était presque 17h quand je suis sorti faire la première exploration de la ville. A première vue, Helsinki est plutôt austère, surtout avec un temps aussi exécrable. Peu d'antiques bâtiments, beaucoup de ces maisons étaient construites au début du 20ème siècle, parsemée de buildings modernes qui servent de sièges aux grosses compagnies. La vie est aussi chère qu'en Suisse, voire même plus pour certains produits comme alcool et tabac ! Du coup le vieux a pris ses précautions, une cartouche de Marlboro achetée au Duty Free de Genève ! Si non la bouffe est un poil mieux marché que chez nous, à condition de boire de l'eau ou des "soft drinks" car avec du vin, cela ferait grimper vite les additions ! Un peu éreinté quand même par une courte nuit, je suis allé me coucher sagement aux alentours de 23h 😉 ! Et le lendemain, une longue marche à travers la cité qui offre pas mal de belles choses à voir. De jolies places vertes (les finnois sont connus comme le peuple le plus vert du monde !). Aussi des magnifiques églises, particulièrement l'orthodoxe du côté de place du marché. A part ça, comme la ville est entourée d'eau, il est intéressant de visiter les quelques îles sur le golfe de Finlande. Comme j'ai peu de temps ici, j'ai opté pour l'île forteresse de Suolaimanen (come je n'ai pas le guide d'Helsinki en ce moment même où j'écris ces lignes, je ne garantie pas l'exactitude du nom). A l'origine, cette forteresse était construite pour défendre la ville contre les envahisseurs qui viendraient de la mer. Mais finalement elle n'a pas servi à grande chose car lorsque les Russes ont attaqué la Finlande juste avant la deuxième guerre mondiale, c'était par voie terrestre surtout. Et d'ailleurs l'ourse russe y a perdu ses griffes et ont du signer un traité de paix avec les finlandais à cause de l'opiniâtre résistance des soldats finnois sous les ordres du Maréchal Mannerheim, le héros national qui a donné le nom a l'artère principal de la capitale. Si non, cette île forteresse est devenue maintenant surtout un but de balade des habitants d'Helsinki. Avec ses plages, ses places vertes pour faire des grillades, il y a toujours plein de monde, surtout quand il fait beau comme ce dimanche où j'étais. En rentrant, j'ai décidé d'aller prendre un apéro dans un bar pas loin de l'hôtel pour me détendre avant d'aller souper, et dans le bar, je tombe sur un jeune finlandais bourrée comme une huître qui voulait absolument faire ami, ami avec moi et me propose un concours de vodka ! Et bien non ! Quand le vieux voyage, il ne fait pas le c ..., et après moultes excuses, j'ai enfin réussi à me dépêtrer de ce jeune, plutôt sympa mais un peu casse-bonbon. Une bonne bouffe thaï plus tard, il est temps d'aller faire un bon dodo avant d'aller me faire voir chez les Russes le lendemain par le train "Allegro". En voilà un super train que cet "Allegro", nous sommes partis à l'heure indiquée, une ponctualité toute helvétique comme la pendule à la croix suisse qui perche sur le quai. A bord un confort de bon ton avec Wifi gratuite, ainsi que l'eau et le thé. La classe vraiment. Par contre le nombre de paperasses qui a à remplir pour entrer en Russie. On voit que les habitudes soviétiques continuent à avoir la vie dure. Et les contrôles tatillons des garde-frontières russes. Trois heures plus tard, enfin nous sommes à Saint-Petersbourg! anciennement Leningrad et ancienne capitale de l'empire sous le règne de Pierre le Grand. Un court trajet en métro depuis la gare de Finlande et me voilà à l'hôtel situe en plein sur Nevsky Prospekt, les Champs Elysées saint-petersbourgeois. Cette immense avenue qui traverse quasiment la cité de part en part est toujours noire de monde et toutes les boutiques de luxe se doivent d'y avoir leurs adresses. J'ai trouvé cet auberge finalement pas trop cher pour son emplacement. Mais il faut dire qu'il se trouve dans une sorte de cour intérieure un peu déglinguée et c'est un peu le cas général ici à Saint Pet. Les façades sont d'une magnificence ostentatoire par contre il y a derrière tout ça plein d'entrées qui donnent sur des arrière cour pas très folichonnes avec des appartement communautaires où les habitants se partagent les cuisines et les commodités comme a l'ère soviétique. Même si ça tente à disparaître petit à petit. Et là où j'ai ma chambre, ça a du être un de ces tels immeubles transformés. En arrivant j'ai du tourner bien des fois avant de le trouver car dans cette cour intérieures, Il y en a d'autres de petits hôtels et le mien n'avait pas la plaque sur le mur (comme ici à Novosibirsk où je suis entrain d'écrire ces lignes), finalement la gentille patronne d'un de ces petits hôtels a appelé la réceptionniste qui descend me chercher. Six étages sans ascenseur, par contre la turne est magnifique avec même une grande lucarne qui offre une vue sur l'avenue Nevsky et un super confort. Et là, on est dans le Triangle d'Or de Saint Pet, un des plus beaux quartiers de la ville et où on est près de tous les principaux spots a voir. Les canaux qui donnent un air d'Amsterdam, voire de Venise a cette cité. Au bout de Nevsky Prospekt, la Neva qui serpente à travers la ville ainsi rejointe par d'autres canaux et de l'autre côté du fleuve, sur sa rive droite, se trouve la fameuse Forteresse de Paul et Pierre avec sa belle églises qui est aussi un endroit ou les habitants de la ville viennent s'adonner à leur activité favorite: capter les rayons du soleil dès que le printemps pointe son nez. La plupart s'adossent aux mur de la forteresse et restent des heures ainsi à offrir leurs corps dévêtus aux caresses du soleil. Sur la rive gauche, une profusion de palais princiers et de magnifiques églises avec leur festival de bulbes polychromes. Et le fameux musée Ermitage avec sa splendide architecture encore plus popularisé par Alexander Sokourov avec son film "l'Arche russe" tourne en un seul plan séquence, une prouesse grâce à une caméra spécialement créé pour l'occasion ! Ou encore l'immense place des Palais avec une géométrie harmonieuse et la rue Millionnaya, oui la rue des millionnaires. A l'époque de sa gloire, cette rue n'était habitée que par des millionnaires, du coup, il subsiste maintenant une alignée de demeures grandioses. Une splendeur ! Plus loin vers l'île de Vassilievsky relié à la forteresse Paul et Pierre par un pont, la même beauté que le reste du Triangle d'Or avec aussi une multitude de palais et d'églises tous plus beaux les un que les autres. Et une vue super sur la Neva avec ces jours, un défilé de bateaux de guerres qui viennent s'amarrer le long du fleuve en vue de la grande commémoration du septantième anniversaire de la victoire de l'Union soviétique sur le nazisme. Cela va être un sacré événement préparé dans le faste et voulu par notre grand Vladimir lui même. Partout, les préparatifs vont bon train et tout le monde porte un ruban a la poitrine en hommage aux morts pour la patrie. J'ai hâte de voir ça demain ici à Novosibirsk. C'est agréable aussi de faire les balades le long des canaux et se laisser perdre dans ces dédales de rues qui vous réserves bien des surprises architecturales ou historiques. Ou dans des quartiers périphériques qui recèlent tout autant de beautés ! Mais voilà, tout bonne chose a une fin, je quitte Saint-Petersbourg un peu à regret car les trois jours passés ici étaient vraiment sympas. Et après un long périple nocturne avec un changement d'avion un peu stressant à Moscou car on avait à peine une heure pour le transit dans cet immense aéroport de Domodedovo, je suis arrivé à 7h30 ce matin à Novosibirsk, capitale de la Sibérie et une grosse ville de 1,5 million d'habitants. Cela change vraiment de Saint-Petersbourg je dois dire. Mais de tout ceci, je vous narrerai dans le prochain billet mes amis, il est 2h du mat ici en Sibérie et demain matin, je n'ai pas envie de rater la commémoration de cette victoire sur le nazisme car la cité sera en liesse et il y aura sûrement beaucoup de matières à photographier. Alors mes chers, je vous embrasse bien fort et vous dis à tout bientôt. Guenady Piotr Burnatov