My Photo
Name:
Location: Vevey, Vaud, Switzerland

Un épicurien qui mord à pleines dents dans la vie

Sunday, May 17, 2015

Going East 3 (Irkoutsk - Baikal Lake - Olkhon Island)

Passeport ! Grinçait la provodnitsa ! J'avais oublié que dans les trains russes, spécialement les longues distances, on ne monte pas comme ça sans montrer patte blanche. Document d'identité, billet etc ..., tout doit être présenté avant de prendre sa place. Bon, la place numéro 43 est vers le milieu du wagon, donc ça va car on est pas près des toilettes ou de l'office de la provodnitsa avec le va et vient perpétuel des voyageurs. Une couchette sommaire à première vue mais oh, la bonne surprise, on nous fournit un matelas et des draps, plus une taie d'oreiller immaculés car dans un sac plastifié, et même un coussin. La troisième classe de ces trains se trouvent toujours à la fin du train, dans deux wagons qui peuvent contenir chacun 50 couchettes. Quatre d'un côté, et deux de l'autre. La mienne est celle du bas qui longe le couloir avec la partie du milieu qui peut être pliée pour servir de table pendant la journée. Plutôt correct pour une troisième classe ! Une fois installé, je commence a faire connaissance avec mes compagnons de voyage proches. Il y a là, Liouba qui va a Kranoyarsk et m'a gentiment aidé à comprendre le fonctionnement de la couchette. Et un couple, Piotr et Natalia qui font leur voyage de lune de miel en prenant le train d'Iekaterinbourg jusqu'à Vladivostok, un long voyage ! Et Vladimir, un vieux monsieur qui va aussi à Irkoutsk comme moi. Des compagnons charmants et discrets. Toujours prêts à vous venir en aide quand ils voient que vous avez l'air un peu perdu Même s'ils ne parlent pas un mot d'anglais ou autre langue. Je me suis dis que j'avais vraiment raison de voyager avec cette classe qui est en général dédaignée par les étrangers car soi-disant bruyante et inconfortable. D'ailleurs je suis le seul étranger dans le wagon pendant ce trajet de Novosibirsk à Irkoutsk. Un ch'ti trajet de 32 heures plus ou moins 😀. Et bien, ils ne savent pas ce qu'ils perdent car dans les wagons de cette classe, il y a un microcosme de société plein de vie et on voyage avec des vrais russes. Toute la Russie profonde est concentrée dans ces wagons de troisième classe. En ce qui concerne le confort, les "koupes", ces wagons de 2ème classes avec des compartiments de 4 couchettes n'étaient guère mieux, et si vous avez la malchance (pire encore pour une routarde car les compartiments sont mixtes) de tomber sur 3 compagnons gros buveurs et ivres morts tous les soirs, alors là, bonjour les dégâts ! Certe, il y a la promiscuité dans ces wagons de troisième classe, mais par contre il y a plus d'échanges et c'est plus tranquille question sécurité précisément grâce à la présence d'autant de monde. Et quand vous descendez vous dégourdir les jambes ou pour s'en griller une sur le quai à chaque arrêt, vos affaire sont bien surveillées par vos compagnons de voyage. En tous cas, j'étais plutôt content et le voyage s'est déroulé vraiment de la meilleure façon possible jusqu'à Irkoutsk. Le soir le wagon devient une sorte de caravansérail roulant, les gens préparent les couchettes en vue de la nuit et commencent à déballer la nourriture. Et là, je peux vous dire qu'ils n'ont rien à envier aux asiatiques en matière de bouffe en voyage. Ils n'arrêtent pas à grignoter a toute heure, et pour les repas, il fallait voir la quantité de nourriture qu'ils sortent ! De la truite fumée, saucisson russe, tomates, viande froide etc ... On dirait qu'ils voyagent avec un garde-manger complet ces russes. Moi, je fais vraiment figure d'exception avec mes nouilles instantanées, et mes "vaches qui rient" avec du pain toast 😀 Et très souvent, on vous propose de partager quelque chose avec eux. J'ai presque honte car cette fois, je n'ai même pas pensé à prendre un kilo de Napolitains (ces petits carrés de chocolat suisses) pour en donner à mes compagnons de voyage comme j'ai fait en 2011 lors de mon Moscou -Pékin en Transmongolien. Voilà, j'ai passé un jour et demi vraiment super dans ce Transiberien en troisième classe. Une formidable expérience que je vais d'ailleurs récidiver ce soir pour le trajet sur Khabarovsk, qui sera un poil plus long: 52 heures et quelque ! On est arrivé à Irkoutsk en début de soirée, vite un café au bouiboui en face de la gare et le marshroutka no 7 pour aller à Ulitsa Trilissera où se trouve Alya Rusaa mon hôtel. Ce qui est bien ici, c'est que plus on descend la Sibérie, moins la vie est chère. Que ce soit pour l'hébergement ou la bouffe, voire les transports. Et la ville est vraiment jolie comparée à Novosibirsk. Beaucoup de cachets et de vestiges historiques. D'ailleurs Irkoutsk était pendant le début du 20ème siècle, surnommée le petit Paris de la Sibérie. Une ville, à l'époque, riche grâce au commerce des peaux, de fourures et autres et les demeures des riches commerçants de l'époque rivalisaient avec celles de Saint Pet ou de Moscou ! C'est aussi celle qui est parmi les dernières à tomber dans les mains des Rouges (1922) lors de la Révolution d'Octobre car les Irkoutskiens vivaient très bien et n'étaient pas chauds à voir débarquer les bolcheviques. Mais elle a aussi gardé son caractère propre sibérien avec quantité de petites maisons typiques, très basses avec de belles fenêtres joliment peintes. Quasiment pas de hautes buildings, et c'est un plaisir de flâner dans ses rues animées à toute heure de la journée. Et figurez vous que la vie nocturne ici est connue en Sibérie avec celle de Khabarovsk. Et comme la plupart des villes sibériennes, Irkoutsk est traversée par un fleuve, l'Angara, c'est son nom. Et le long des berges, le soir venu, les kiosques avec terrasses s'allument et les gens viennent en famille, en amis, ou en amoureux pour boire un café, déguster une glace en déambulant le long des quais. Avec le beau qui arrivent maintenant, on a l'impression que toute la ville est dehors. Nice atmotsphere ! J'ai fait deux jours pleines à Irkoutsk pour bien visiter la ville et consacrer deux autres jours à la région du lac Baikal. Cette mer intérieure et un cinquième du réservoir d'eau douce de la planète ! J'ai passé ainsi deux jours à l'île d'Olkhon dans une pension tenue par Olga, une vieille dame charmante qui savait juste dire en anglais: "tour, nine hundred (prix de la journée 😀), breakfast (elle montre 9 doigts pour dire 9 heures), diner ( et là elle mon 8 doigts) ! Pour même pas 20 francs par jour, on a la demi-pension avec une nourriture fantastique car Olga est un vrai cordon bleu ! Comme on est arrivé à Khouz'ir, le village sur l'île, en fin d'apres midi car Vladimir (on l'a surnomme ainsi le chauffeur du bus qui nous mène sur l'île) a pécloté grave. Il se trompait dans la liste des passagers, et du coup, prenait des gens qui ne devaient pas etre dans le bus, ce qui fait que l'on a dû revenir en ville une fois déjà sorti depuis longtemps pour ramener ces gens et prendre les bons passagers qui attendaient depuis le matin. Ensuite en route, il voulait faire le plein, mais n'arrive pas à se décider pour la station de benzine et passe de l'un à l'autre puis attend quelques minutes et tout à coup, se dit que l'autre station est meilleure (on pense qu'il hésitait à cause du prix) et finalement, monsieur est revenu à la premier. On perdait ainsi quasi une demie heure. Quel personnage ce Vladimir avec sa tête de clown triste ! Bon, que disais je ? Ah oui, on est arrivé tard, du coup, j'avais juste le temps de faire un tour du village vers le bord du lac, et revenir à la pension pour le dîner et déjà la nuit tombe. Il y avait à la pension un jeune couple russe en voyage de noce, Andreo un routard au longs cours australien, et un coup d'allemand, Alex et Hannah, des gens sympas avec qui la conversation se prolongeait jusque tard dans la nuit. Sur leur conseil, j'ai pris un tour de l'île le lendemain et c'était la meilleure option. Avec si peu de temps, c'est impossible de voir toutes les choses que l'on veut. Sans compter que l'île est immense (72 km de long et un peu moins en largeur), et il faut une quatre-quatre pour circuler des que l'on sort du village pour aller vers l'intérieur et les cotes. Dans le bus j'ai aussi rencontré trois Napolitaines qui sont en programme d'échange universitaire ici à Irkoutsk. Elles étudient à la Fac des langues et civilisations orientales à Naples et sont ici pour perfectionner le russe pendant trois mois. Du coup, elles parlent déjà pas mal le russe et ça aide, car très peu de gens parlent autre chose que le russe ici, et a moi, ça fait du bien de converser dans la langue de Dante ! A part ça, Olkhon est magnifique entourée par ce non moin magnifique Baikal. D'une beauté sauvage, riche d'une faune et flore fantastique. Pendant le tour d'une journée, nous avons parcouru l'île de long en large et ainsi vu l'essentiel de ce qui a à voir. Une journée bien remplie ! Vous verrez des photos à ce sujet mes amis. Super ! Là, je suis dans un café d'Irkoutsk avec Wifi pour vous écrire ces lignes en attendant le train de ce soir pour Khabarovsk. It's a long way to ... Eh oui, 52 heures dans le cheval de fer, c'est long, mais je me réjouis car cela est synonyme de belles rencontres et de riches souvenirs pour plus tard. A ce propos, il faut que je me gaffe de ne pas le louper. Cela a failli la dernière fois car ici tous les trains partent et arrivent à l'heure de Moscou qui est en retard de 3 heures à Novosibirsk, de 5 par rapport à Irkoutsk et de 7 à Khabarovsk ! D'ailleurs les horloges des gares sont aussi a l'heure de Moscou. Heureusement que je me suis rendu compte au dernier moment en vérifiant mon billet eletronique sur l'IPhone et c'était moins deux que je loupe celui pour Irkoutsk où je suis en ce moment. Donc, cette fois, le vieux va rester vigilant et arrête ces lignes ici. Il est temps pour moi de prendre le barda et me rendre à deux rues d'ici, à la place du marché pour choper le tram no 161 pour la gare ferroviaire. Alors à tantôt mes chers lecteurs adorés, je vous laisse et vous souhaite une bonne fin de dimanche et une bonne nouvelle semaine. vous embrasse bien fort. Guenady Piotr Burnatov

3 Comments:

Anonymous Marion (ex-BCU) said...

Chic chic, un nouveau feuilleton du Jean-Pierrus Burnatus, reporter sans frontières! Dis-donc, deux voyages cette année? mais c'est la folie !
Tes récits sont toujours aussi vivants et intéressants, j'espère que ton périple continuera à bien se dérouler! Je vais surveiller la parution des prochains chapitres ;)
Bises internationales !

2:01 PM  
Blogger JPB said...

Merci Marion pour tes gentils commentaires. J'espère que tu vas bien et le boulot aussi. Cela fait plaisir d'avoir de tes nouvelles. Et oui, cette année est un peu spéciale, car avec des problèmes familiaux en 2014, je ne suis pas
parti du tout en voyage. Du coup, j'ai du liquider le solde vacance de l'an passé pour la Jordanie, et maintenant, enfin, j'ai pu faire ce périple sibérien souhaite depuis bien longtemps. C'est le panard géant ! �� Alors chère Marion, au plaisir de te revoir un de ces quatre et le prochain chapitre sera là tout soudain �� à bientôt. Bisous

5:51 AM  
Anonymous Anonymous said...

Ouais Burnatsan....heureusement que mes cheveux peuvent aisément prouver que je suis décoiffé.....sans te flatter bien entendu, mais une fois de plus on est bouche baie (mais yeux ouverts heureusement)à la lecture de tes pérégrinations sur notre "boule bleue" je t'adresse de tout coeur encore mes sincères condoléances pour ton papa !! j'te dis pas à bientôt mais....à toute . Flükosan.

7:00 AM  

Post a Comment

<< Home