Voyage en terre biblique 2 (Irbid -Um-Qais - Madaba - Mont Nebo - Bethanie -La Mer morte)

Airrrrrbide, Airrrrrbide ! Et bien, on est arrivé à Irbid mes amis. Prononcé à l'arabe, ça fait un peu ça ! A première vue, une grosse cité sans attraits, archi-bétonné et qui compte une forte population universitaire. Et aussi, chose étrange ici en Jordanie, un China Town. Et oui, vous avez bien lu. Selon, le Routard, ce sont des ouvriers qui travaillent dans les usines de textiles environnantes. Les tissus arrivent de Chine, transformés en vêtements ici et exportés vers l'Europe et les Etats-Unis, exemptés de taxes par la zone franche d'Aqaba. Cela fait drôle de croiser ces fils du ciel dans les rues d'Irbid. Du coup, je me vois souvent gratifier d'un "ni hao" par eux, et même par les Jordaniens. Amazing ! A part ça, comme j'ai dit plus haut, c'est juste une grande ville (une des plus grandes du pays), bien animée grâce à sa population estudiantine. Enfin, façon de parler car vers minuit, tout est fermé et les rues sont désertes. Les touristes qui viennent ici, c'est pour aller voir Um-Qais, un village à une demie heure de là et son magnifique site archéologique de Gadara. Un site extraordinaire qui vaut autant par ses vieilles pierres que par son emplacement. Dans un décor sublime, du haut d'une colline qui domine à la fois le lac de Tibériade, la vallée du Yarmouk et plus au sud, celle du Jourdain, et au nord, le plateau du Golan et la frontière syrienne. Le lieu est fondé au IVe S. Av J.-C par les Macédoniens, et passe ensuite entre plusieurs civilisations, dont Romaine entre autre, avant de tomber sous domination islamique. Mais pour aller à Um-Qais, c'était assez galère de nouveau avec les bus publics, ici en Jordanie, les gares routières sont réparties toujours selon le schéma des points cardinaux. Et quand vous arrivez à cibler la bonne, il faut aller à l'autre bout de la ville et encore faut-il trouver le bon bus. Car, tout est indiqué en arabe et personne ou presque, ne parle anglais, et quand vous avez de la chance de tomber sur quelqu'un qui capte enfin l'endroit où vous voulez aller et qui vous dit "c'est là-bas", vous pouvez être sur que ce n'est jamais le bon. Ce qui fait que parfois il faut tourner comme une toupie pendant pas mal de temps avant de trouver votre bonheur ! Dans le bus, comme par hasard, je suis le seul étranger, et pas que dans celui ci d'ailleurs. A croire que les autres touristes ont tous loué des voitures, ou en passant par les agences tout organisées ! Louer une voiture ici peut être interessant, car les sites touristiques sont souvent galères pour accéder avec des transports publics, mais il faut pas avoir froid aux yeux pour conduire ici, une circulation tellement anarchique, sans compter que les indicateurs et les cartes ne sont pas toujours au point. Et bien dans bus, je disais, un jeune jordanien a commencé a me parler, et il se trouve qu'il va aussi à Gadara. Mais, me disait il, il n'y va pas pour l'intérêt historique, mais plutôt avec l'espoir de tomber sur une belle touriste étrangère. Adnan, c'est son nom, qui se révèle assez sympathique avec qui j'ai passé un bon moment me confie aussi qu'il rêve d'aller aux Etats-Unis pour y vivre car en Jordanie, son avenir est, selon lui, bouché. Pas d'emploi en ce moment et il déprime un peu. D'où l'espoir aussi de séduire une belle étrangère qui pourrait l'aider à quitter le pays. Pauvre Adnan, ce jour là, à part moi, sur le site il n'y a avait que des familles jordaniennes et quelques vieux couples russes. Donc, choux blanc pour le sympathique jeune homme. Par contre, il était plein d'attention désintéressée pour moi. Il tenait même a me payer le trajet et espère m'inviter dans sa famille le lendemain pour un repas, mais malheureusement j'ai du décliner l'invitation car je quittais Irbid le lendemain pour Madaba ou je me trouve en ce moment. Nous avons, par contre, échanger nos adresses mails et aussi Facebook. Un bon après-midi somme toute, en bonne compagnie. Donc, depuis hier, je suis à Madaba, dont la particularité est la plus importante ville chrétienne de Jordanie. Un point de chute idéal pour visiter les sites bibliques et la Mer morte. Une sympathique petite ville tranquille avec beaucoup de cachet, et aussi beaucoup d'églises (pour un pays musulman j'entends) comme celle de St- Georges, ou celle des Apôtres, voir celle de saint Jean Baptiste qui contiennent toutes des fragments de mosaïques vieilles de plusieurs siècles. Et ce qui est drôle, c'est que ici, on a plus de chance d'être réveillé par les cloches des églises que par les chants des muezzins suivant où on a l'hôtel 😀 et aujourd'hui, à cause de ces problèmes de sites non desservis par les transports publics, j'ai pris un tour que l'hôtel propose, pour aller voir ces fameux sites bibliques historiques comme Mont Nebo où Moïse serait mort après avoir vu la terre promise et c'est aussi ici qu'il aurait fait jaillir de l'eau en tapant le sol avec son bâton. De la, on a aussi une vue magnifique sur la mer morte, le Joudain, l'oasis de Jericho et les Monts de Judee. Après ça, nous avons mis le cap sur Bethanie, le lieu de baptême du Christ dans le fleuve sacré du Jourdain ! Pour un fleuve sacré, il fait plutôt triste figure. On dirait un ruisseau avec 5 mètres de large pas plus et l'eau est boueuse à souhait. Il est déconseillé de s'immerger la dedans ! De l'autre côté c'est l'Israel et du coup, l'endroit est plutôt sensible même si les deux pays ont signé un traité de pays depuis longtemps. Et aujourd'hui, l'endroit est visité par des personnalités importantes du gouvernement, du coup, des check- points tout du long de la route et des soldats partout. On a dû patienter un moment avant de pouvoir passer. Bon, je disais que le Jourdain n'était pas ça, c'est vrai, mais par contre le coin est terriblement prenant car chargé d'histoire. on se sent un peu bizarre en se promenant sur ce site, le berceau du christianisme. Comme c'est vendredi aujourd'hui, le coin est plein de monde, dont beaucoup de chrétiens jordaniens avec beaucoup de ferveur dans ces églises bâties sur l'endroit même qui a vu naître la chrétienté. Avant de rentrer sur Madaba, un détour par la Mer morte. Plus précisément à Suveimah, où malheureusement beaucoup de grands Resorts, d'Hotels de luxe ont investi les lieus. Quasiment pas de plages publiques (une ou deux, mais sans douches etc ..., et près une baignade dans la mer morte, il faut absolument se rincer à l'eau douce, si non ça brûle car l'eau contient trop de sel) du coup, il faut payer un saladier (c'est du vol et je pèse mes mots) pour utiliser les plages payantes ! Touristes = Pigeons ! Comme on est la, et ils jouent la dessus ces c ... ! Et bien histoire de faire au moins une fois trempette dans cette fameuse mer, et bien on casque ! Bon, on flotte tout seul dans cette mer, et c'est amusant. Mais si non, rien de terrible, l'eau est trouble et ces plages ne cassent pas grande chose. Malgré cette relative fausse note, la journée a été superbe, et au retour, mon chauffeur a pris une autre route de toute beauté a travers les montagnes pour rentrer sur Madaba. Une bonne douche, un petit café turc chez Rachid à côté de l'hôtel, et c'est l'heure d'aller se sustenter dans un resto où j'ai l'habitude depuis deux jours et qui fait une cuisine qui change un peu des mets jordaniens qui ne sont pas très variés je dois dire. Mouton ou poulet, poulet ou mouton, shawarma agneau ou shawarma chicken, ou du mensaf (poulet avec riz et une sauce yoghourt chaude), ou des mezzes libanais ... Bon, requinqué maintenant après une journée bien chargée, il est temps d'alimenter aussi Homo Burnatus car je pense aussi à vous mes chers. J'espère que votre week-end a bien commencé, ici il est fini car vendredi équivaut a dimanche chez nous. Demain ils bossent les pauvres. Islam oblige ! Je me prépare maintenant à aller au lit car demain, et bien, on the Road again ! Alors, je vous dis à tout bientôt et vous embrasse bien fort. JPB