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Un épicurien qui mord à pleines dents dans la vie

Saturday, November 16, 2013

La route Birmane 3 (Inle Lake - Ngapali)

Nyaungshwe, Nyaungshwe ! Criait de sa voix de stentor l'aide chauffeur du bus de nuit dans lequel j'ai pris place pour Inle Lake. Un coup d'œil à ma montre, il est à peine 3 heures du matin. Sommes nous déjà arrivés ? Quelque chose cloche car l'agent de la compagnie me disait que l'on arrivait en tout cas pas avant 5 heures du mat ! Alors là, ça va me poser un petit problème, car n'ayant pas voulu réserver un hôtel, je risque de de finir le reste de la nuit à la belle étoile vu que le village est plongé dans la nuit et pas un café ou autre bout-boui d'ouverts ! C'est que selon mon habitude, en prenant un bus de nuit qui arrive au lever du jour, en sortant du bus, je vais prendre un petit déjeuner dans une gargote du coin, et ensuite partir à la recherche d'un hôtel qui me semble potable. Mais cette fois, l'heure d'arrivée trop matinale du car contrecarre complètement mon plan ! Avec d'autre passagers, que des long-nez comme moi, nous nous sommes embarqués dans un de ces tri-porteurs en direction du centre du village, et un à un, tout le monde est emmené dans leurs auberge respectif. Ils ont été plus prévoyants que moi, ou tout simplement mieux informés par les agences. Je commence à m'irriter avec tous ces regards pleins de commisération à mon égard, mais en même temps, je riais car cela fait partie de l'aventure sur les routes, et je sais que, quoi qu'il arrive, je pourrai toujours compter sur le sens de la débrouille de ces gentils birmans. Le chauffeur du tri-porteur, et son compagnon, un petit malin qui était la pour encaisser les dîmes d'entrée du site comme c'est de coutume ici en Birmanie. A chaque place touristique, le touriste étranger est tenu de payer une somme qui sert de taxe de séjour en quelque sorte. A la fin, comme prévu, il ne restait plus que moi dans le véhicule. Et après moultes tentatives, soit l'hôtel est complet, soit nous trouvons portes closes et personne ne répond aux demandes de mes deux birmans. Finalement, j'ai dit au collecteur de taxe s'il ne pouvait pas me caser quelques heures chez lui le temps qu'il fait jour et ainsi je pourrai aller à la recherche d'un hôtel. "No problem sir" ! Me disait-il! Chez lui c'est impossible, mais son autre patron qui tient une agence de bateaux faisant des tours sur Inle Lake, a un hangar sur le canal, et il y a la-bas un fauteuil et du thé chaud à volonté, je pouvais donc y rester un moment en attendant le jour. Vous pensez bien que le vieux est partant ! Voila, c'est comme ça que s'est déroulée mon arrivée à Nyaungshwe, la porte d'entrée d'Inle Lake. Et pour remercier mon gentil bienfaiteur, j'ai pris pour le jour même, un "boat trip" d'une journée chez sa compagnie, ainsi il aura sa petite commission et aussi un petit pourboire qu'il a pleinement mérité. La suite était easy, j'ai facilement trouve un bon hôtel, pas cher et plutôt confortable pour le prix. Et à huit heures précises, mon gaillard était la avec sa moto pour m'emmener au débarcadère pour le tour en bateau sur ce fameux lac. Et en avant donc pour ce lac magnifique, à presque 900m d'altitude dans sa ceinture de montagnes comme disait le Routard. Une grande étendue d'eau parsemée de maisons sur pilotis. Des villages entiers sur l'eau avec leurs temples, écoles, restaurants, épiceries, dispensaires etc ... Et surtout les fameux jardins potagers flottants, spécialités des Inthas, les habitants de ce coin qui vivent, cultivent, et se déplacent sur l'eau. Ce sont des pêcheurs, mais aussi et surtout producteurs de fruits et légumes qui poussent en abondance sur ces jardins flottants qui alimentent toute la région et bien au-delà ! Un autre spectacle est le ballet des pêcheurs qui ont une façon particulière de ramer. Manœuvrant leur pirogues à l'aide de leur jambe, ainsi ils ont les mains libres pour d'autre occupations. C'était une superbe journée, à louvoyer entre ces habitations aquatiques et assister à des scènes de vie qui sortent vraiment de l'ordinaire. J'étais fourbu après ça tout de suite après une nuit de bus plutôt éreintante mais content. Le lendemain, deuxième et dernier jour de mon séjour à Inle, après une nuit réparatrice, je me suis contenté de louer un vélo, et de musarder dans les alentours du lac, une campagne magnifique avec de vertes rizières à l'eau reflétant le ciel et les montagnes qui les serrent. J'ai aussi poussé jusqu'à la "Winery of Red Mountains" à une demi-heure de vélo de Nyaungshwe où se trouvent des vignes cultivées par un riche Intha en association avec un français. On peut visiter les vignes et faire une dégustation dans leur "château" juché sur une colline où ça grimpe sec. Me voilà titillé par l'odeur du vin, car depuis le vol d'Abu Dabhi à Bangkok, j'avais le gosier plutôt à sec. Et bien ça valait la peine que le vieux pédale comme Poulidor pour y aller, car leur vin, surtout le Syrah-Tempranillo était vraiment un nectar. Il soutient bien la comparaison avec bien des rouges de chez nous ! En quittant Inle, je voulais aller à Mauwlamyine au centre du pays mais pour y aller, il faut d'abord passer par Rangoon en avion et ensuite prendre un bus (env. 6, 7 heures de trajet) du coup, je me suis dit qu'il serait peut-être plus intéressant de faire un crochet à Ngapali d'abord. C'est un petit coin de paradis sur le Golfe du Bengale. Encore peu de touristes selon le bon vieux Routard. Pour y aller, une seul manière, l'avion. Car par la route, c'est très long et bien galère ! Bon, direction Peter Travel, juste à côté de mon hôtels et vingt minutes plus tard, mon billet pour Ngapali avec un vol de KBZ Air en poche. Le départ se fait à Heho Aiport, à 45m de voiture de Nyaungshwe et prévu à 9h15 du matin. C'est un petit aéroport de province, et on y entre comme dans un moulin. Il y a pourtant un contrôle d'immigration et des détecteurs comme dans n'importe quel aéroport. Mais tout ça est d'un amateurisme qui prêtait à sourire. Enfin c'est plutôt bon enfant et ce n'est pas plus mal comme ça ! Par contre ce jour la, un épais brouillard enveloppe tout la région de son blanc linceul et tous les vols étaient retardés. Un moment donné, je me demandais si les vols n'étaient pas simplement et purement annulés. Ce serait embêtant car mon temps est plutôt compté et s'il faut perdre un jour, mon programme serait très perturbé. Heureusement que vers 10h30 le brouillard a commencé à se dissipper et tout d'un coup, on avait une dizaine d'avions qui atterrissaient à la queue leuleu. Un grand spectacle. Par contre l'organisation de l'aéroport qui n'était déjà pas au top, là ils étaient complètement dépassés. Une pagaille indescriptible, on ne sait plus quel avion pour quel passager, c'était un bordel comme j'ai rarement vu. Mais voilà, le miracle a eu lieu, finalement tout le monde a pu embarquer, qui pour Rangoon, qui pour Bagan, Mandalay ou Ngapali comme moi. Je suis arrive avec 4 heures de retard sur l'horaire prévu. Mais voilà, ça fait parti de l'aventure dans ces pays nouvellement ouverts au tourisme de masse. Ils n'ont pas encore l'habitude de faire face à une telle invasion mais on peut leur faire confiance. Ils apprennent vite, et dans quelques années, ça va changer du tout au tout. Cela me fait penser au Vietnam au début des années 90´s, c'était la même chose et maintenant, c'est le top en matière d'organisation en relation avec le tourisme. Ce tourisme qui n'apporte pas que des bonnes choses bien sur ! Cinq kilomètres de plages de sable bien entretenues et presque pas de baigneurs, le Routard disait donc vrai à propos de Ngapali, ils disent aussi qu'il faut profiter maintenant car dans peu de temps, les promoteurs aux dents longues ne vont pas tarder à faire de cet endroit une usine balnéaire, sacrifié au profit du tourisme de masse arrivant par charters entiers. Pour l'instant c'est vrai que le coin a tout d'un petit paradis, le long des belles plages, il n'y a que des bungalows, des petites maisons bien intégrés dans la végétation. Pas de hautes constructions qui défigurent la beauté du lieu. Entre les guesthouses (pas données malgré leur appellation), des resorts et autres complexes luxueux (ce n'est pas un endroit bon marché en matière d'hébergements à cause de son caractère un peu exclusif- loin et longtemps préservé) on trouve tout du long des petites paillotes servant de restos et de bars les pieds dans l'eau tenus par des habitants du village. Moins chers les repas comparés à ceux servis dans des hôtels et autres. J'ai passé ici deux fantastiques journées de farniente à pieds nus et à me prélasser dans les chaises longues sous les cocotiers en sirotant une bière locale face aux lames se brisant sur la plage de sable. Un moment de sérénité agréable. Le soir on prend des repas sur des tables posées sur la plage, sous les étoiles et la lune qui commence à s'arrondir, les pieds caressés par la marée montante. Tout simplement magique ! Comme disait mon ami Pak: "calm, cool, and relax " ! Oui, tout à fait ça ! Et la nuit, je n'ai jamais dormi aussi bien depuis le début du voyage, bercé par le chant des insectes et par les mouvements des vagues, le pied mes amis ! Ce n'était pas le cas à Rangoon, je ne vous l'avais pas dit, mais c'était horrible. Ayant pris un hôtel à côté d'une pagode de quartier, je suis tombé sur les deux jours où il y avait une fête religieuse quelconque, le résultat est que pendant les 2 jours non stop, on entendait des prières bouddhistes, mais vraiment sans interruption, toujours la même litanie qui revenait sans cesse à tout moment de la journée ou, pire, de la nuit ! Et on met le haut-parleur à coin pour faire profiter tout le voisinage. Pourtant le bouddhisme birman est de la branche Theravada, c'est à dire le petit véhicule, mais la je peux vous dire qu'ils ont vraiment mis le turbo :) J'en viens presque à envier les détenus de Guantanamo à qui on faisait écouter comme moyen de torture les morceaux d'ACDC ou de hard métal. Ça ne devait pas être pire que ce que j'ai enduré. J'aurais du changer d'hôtel, me direz vous, mais voilà, à cause de mon sac de voyage égare, j'ai donné le no de tel. de cet hôtel comme numéro de contact au cas où il arriverait à Rangoon. Du coup, j'étais contraint à rester dans cet auberge en fonction de cela ! Encore une fois, les aléas du voyage, mes amis, et oui ! Bon, il n'y a pas que ça, mais demain, on the road again. J'ai pris un vol interne pour Rangoon avec Air Mandalay. Je dois passer une journée à la capitale car il n'y a pas de vol pour Mawlamyine où je voulais déjà aller plus tôt (pas d'aéroport dans ce bled). Du coup, je passerai un jour à Rangoon et le lendemain, prendre un bus pour Mawlamyine. Cela m'embête un peu mais il n'y a pas d'autres moyens. Partir en bus de Ngapali jusqu'à là-bas, il faudrait au moins deux jours, voire plus, avec plein de changements successifs. La galère ! Il ne faut pas être plus royaliste que le roi ! Après Mawlamyine, ce sera le tour du Rocher d'or, un autre lieu sacré de la Birmanie que je visiterai en descendant sur Rangoon par la route avant de rentrer au bercail. Mais tout ceci fera l'objet d'un prochaine billet doux chers lecteurs adorés. Je vous laisse ici en attendant. Un tout bon weekend et vous embrassant bien fort. JPB

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