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Un épicurien qui mord à pleines dents dans la vie

Saturday, November 23, 2013

La route Birmane 5 (Kyaith-Hti-Yo - Rangoon) [last exit to Switzerland]

Oui, déjà la dernière sortie pour l'Helvetie. Comme le temps passe vite, on a à peine le temps de s'acclimater, que c'est déjà le moment de rentrer. Mais voilà, c'est aussi ça les voyages. Revenir pour mieux repartir, le charme des recommencements en somme. Je vous écris ces lignes en ce moment à l'aéroport de Bangkok, après avoir passé la journée d'hier à Rangoon. Une journée tranquille dans la capitale birmane, pour recharger les accus dans un hôtel confortable, faire quelques achats avant de rentrer au bercail. Avant-hier, j'ai pris un bus au petit matin pour mettre le cap plus au sud, vers Kyait-Hti-Yo, à mi chemin entre Rangoon et Mawlamyine, le haut lieu du bouddhisme birman où chaque fidèle se doit de s'y rendre au moins une fois dans sa vie. Un peu comme les musulmans avec la Mecque ! Dans le bus, j'ai fait la connaissance de deux charmantes françaises, déjà aperçues avant au Breeze Guesthouse le soir de mon arrivée à Mawlamyine. Carine et Corinne, deux infirmières qui voyagent souvent ensemble, entre deux missions humanitaires en Afrique. Des personnes sympas et intéressantes avec qui j'ai eu du plaisir à faire un bout de route ensemble et ça fait aussi du bien de pouvoir échanger en français. Cela fait des jours que je n'ai pas eu l'occasion de parler la langue de Molière et ça fait plaisir. En arrivant à Kimmon, village se trouvant le plus proche du Rocher d'Or, où logent la plupart des touristes, nous avons décidé de descendre dans la même Guesthouse et passer l'après-midi ensemble à visiter ce fameux caillou ! Pour monter au Rocher, il n'y a que 2 solutions, se taper 11 km à pied sous le cagna comme font certains des fidèles ou prendre un camion spécialement aménagé pour le trajet. Ce sont des camions de chantier avec des banquettes en bois installées à travers et sans toit. Chacun de ces camions peut prendre jusqu'à 60 personnes mais ils en mettent souvent beaucoup plus. Du coup, on était serré comme des sardines, ballotté et trempé jusqu'à l'os car nous avons ramassé en montant, une de ces pluies tropicales fréquentes dans ce coin même pendant la saison sèche comme maintenant car on est en montagne et l'endroit est soumis à une sorte de micro-climat. Malgré la pluie, l'ambiance était au beau fixe, les fidèles birmans manifestent bruyamment leur joie d'être en pèlerinage sur cette montagne sacrée pour eux. Comme une des leurs avait son anniversaire ce jour la ils ont décidé de sortir le gâteau prévu pour l'occasion et partager aussi avec les quelques touristes que nous étions et sur le camion pendant le trajet ! Un super moment ! Sûrement un des beaux souvenirs de mon voyage birman. Nous y sommes enfin après une heure de route tortueuse. En arrivant nous sommes ébahis de voir une foule oh combien impressionnante sur cette montagne. Des familles entières, venant de toutes les régions du pays, une atmosphère de ferveur emplit le lieu et lui confère un petit quelque chose d'irréel. Tout n'est que recueillement et prières, l'air est saturé par la fumée des encens brûles en quantité impressionnante. Passé le portique d'entrée, une longue et grande esplanade où sont alignes des boutiques de bondieuserie, des porteurs avec leurs paniers pour les enfants et des palanquins pour les personnes âgées, ou handicapées, nous apercevons enfin le fameux rocher. Vraiment quelque chose de magique. Un truc qui défie toutes les lois de l'équilibre, de la physique. Une chose de ouf ! Imaginez un gros rocher rond et énorme, en équilibre précaire au bord d'un précipice (enfin avant, car maintenant une petite esplanade a été construite juste en dessous pour que les pèlerins puissent l'admirer d'en bas). Et ça fait je ne sais combien de temps mais il ne bouge pas d'un pouce. Selon la croyance, il est juste retenu par un cheveu que Bouddha a coincé dessous ! Et entièrement couvert d'or. Il doit y avoir pour une fortune ! Et les fidèles, seulement les hommes peuvent l'approcher de près pour le toucher, continuent à le couvrir de feuilles d'or. A ce sujet, je dois dire que le bouddhisme birman est plutôt macho car les femmes sont encore considérées comme impures. Elles ne doivent pas toucher un moine, ne peuvent pas s'approcher des autels de bouddha à moins de dix mètres. Et oui, mes dames même ici, rien de nouveau sous le soleil. Nous avons passé, Carine, Corinne et moi tout l'après-midi sur la montagne et nous avons attendu le crépuscule avant de redescendre au village. A real nice afternoon. J'ai aussi de la chance de tomber sur ces deux dames qui sont infirmières de profession, car ma blessure due au foot avant le départ et qui commençait à se cicatriser, a commence à s'infecter de nouveau il y a une semaine après que la croûte s'était enlevée, à cause de la chaleur et de l'humidité. J'ai acheté des compresses de gaz et de la Betadine pour me faire des pansements mais ça continuait à faire des douleurs lancinantes. Quand elles ont vu ça, le soir même à l'hôtel, elles m'ont refait le pansement avec ce qu'il faut pour ce genre de blessure et elles m'ont aussi donné de l'antibiotique. Vue leur profession, elles voyagent toujours avec une trousse de secours bien fournie. J'ai vraiment de la veine, et ça va bien mieux maintenant. Nous avons ensuite passé une bonne soirée arrosée de bières locales pour marquer l'événement et le lendemain, hélas c'est le moment des adieux car ces dames vont sur Mandalay (elles n'en sont qu'au début de leur trip), et moi sur Rangoon avant le retour en Suisse. Et bien it´s time to move back, il est temps de fermer la parenthèse vagabonde. Retour à la vrai vie et c'est bien aussi. J'étais ravi de pouvoir visiter ce beau pays qui a encore beaucoup à faire pour se relever de dizaines d'années de totalitarisme, et ce n'est pas encore fini hélas ! Mais le processus est lancé, et j'ose espérer que cela deviendra tous les jours plus réels. En tous cas ce gentil et honnête peuple le mérite ! J'en garde en touts cas un beau souvenir ému de ces gens amicaux, souriants et accueillants envers les étrangers. Ah ce pays ou les hommes portent des jupes et qui font pipi accroupis va me marquer, c'est certain ! Voilà mes chers, il est temps maintenant pour moi de vous dire au revoir et en vous remerciant encore d'avoir bien voulu consacrer un peu de votre temps à la lecture de ces récits sans prétention. Je vous dis à bientôt pour de nouvelles aventures quelque part sur cette belle terre et vous embrasse bien fort. JPB

1 Comments:

Anonymous Marion said...

Salut Jean-Pierre,
Je surveille de temps à autre ton blog pour voir si tu es reparti galoper à travers le monde; à quand le prochain voyage? Le plus difficile doit être de choisir la destination ;)
J'espère que tu vas bien et que tout se passe bien aux périodiques, salutations à Patrick et Nathalie! Le temps me manque pour pouvoir venir vous faire un petit coucou...
Bonnes fêtes de fin d'année (un peu en avance) et à la prochaine!

Marion

1:36 AM  

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