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Un épicurien qui mord à pleines dents dans la vie

Tuesday, March 16, 2010

JP on tour again 4 (Malacca - Singapour)

Salut a tous, il est bientot l'heure de vous lever mes chers. Il vous reste a peine une heure et quelque poussieres a dormir mes pauvres. Quant a moi, je sors d'un "Kopi Tiam", endroit populaire par exellence pour avaler une soupe de nouilles, et boire un "kopi o" car il est midi et quelque ici a Kuching, la capital du Sarawak (Borneo) ou je suis arrive hier apres un court vol de 2 heures de Johor Bahru en retraversant la frontiere depuis Singapour (moins cher le flight ticket cote Malaisien !).

Mais avant ca, j'aimerais vous parler de Malacca, un des endroits les plus recherches de la Federation malaisienne. Destination phare et tresor historique du pays, la capitale de l'etat du meme nom offre un tableau pittoresque des traditions multiculturelles de la Malaisie.

C'est ici que sont arrives les premiers immigrants chinois au debut du XVe siecle, dans le sillage de l'amiral Chen Ho surnomme: "l'eunuque aux trois joyaux" (bizarre non ?) envoye par l'empereur Ming pour etablir des relations avec le sultanat de Malacca. Par la suite, ces colons se mariaient avec des Malaisiennes, ce qui donne des Baba-Nonya, appeles aussi des Chinois du detroit (Straits Chineses), c'est le plus ancien groupe chinois de la Malaisie.

Ensuite, il y a eu des Portugais arrives pour les epices et les comptoirs de Chine. Et apres une attaque reussie, etablissent une domination de plus de cent ans sur Malacca avant d'etre deloges par des Hollandais qui, a leur tour, imposent une mainmise de plus de 150 ans, avant d'etre contraints de tout ceder aux Anglais en 1824.

Avec le temps, les differents ethnies ont appris a cohabiter d'une facon harmonieuse meme si la loyaute ethnique reste forte. Avec une histoire pareille, il n'est pas etonnant que Malacca offre actuellement le visage d'une cite ouverte, riante ou il fait bon vivre. D'autant plus que l'etat est parmi des plus dynamiques economiquement de la Federation malaisienne.

C'est un vrai plaisir de flaner dans cette cite, traversee nonchalamment par le Sungai Melaka. A l'est de la riviere, se trouve le quartier colonial avec des vestiges Portugais, Hollandais et Anglaises. Parmi ceux-ci, entre autres, on a la Town Square appele ausi la Place des Hollandais avec une fontaine erigee plus tard a l'honneur de la reine Victoria. Juste a cote, le Christ Church de Melaka (1753) tout en briques rouges importees directement de Hollande a l'epoque et le Stadthuys ou Hotel de Ville (1641). Un peu plus loin, on a les reste de la Porta de Santiago, seul vestige de la forteresse A Formosa construite par les Portugais en 1512 par Afonso de Albuquerque et tout de suite apres, les ruines de l'Eglise St Paul (1521) qu'on peut encore admirer les murs imposants et a l'interieur, des superbes pierres tombales anciennes.

A l'ouest du fleuve, le plus beau Chinatown de tout le pays ou tous les soirs se tient un magnifique marche nocture. Ici aussi, en s'y promenant, on a l'impression de marcher dans un musee a ciel ouvert. De magnifiques maisons coloniales bien entretenues dont certaines sont transformees en musees comme le super Musee du Patrimoine Baba-Nonya et aussi des beaux temples bouddhistes. Encore plus loin vers l'ouest, se trouve le Kampung Chitty ou vit une petite communaute de Chitty, des Indiens des Detroits, comme les Baba-nonya, nes des mariages entre les commercants indiens et les femmes malaises.

Quant aux descendants des unions nouees entre les colons Portugais et les Malaises qui forment la petite communaute eurasienne de Malacca, pour les trouver, il faut aller a Medam Portugis a quelques kilometres du centre ville. Entre eux, ces gens parlent encore le Kristang (ou Cristao), un derive du terme "chretien". C'est une langue comprehensive pour les lusophones car si elle a des structures grammaticales malaises, le vocabulaire est portugais. Quant aux autres, chacun des groupes parle sa propre langue: chinois, hindi etc... avec comme langue federatrice pour tous le bahasia malaysia.

Il est normal qu'avec un tel brassage de population, la cuisine de l'endroit ne peut qu'etre au diapason. Une fantaisie culinaire du plus bel effet. C'est ici qu'on peut decouvrir une des gastronomies les plus raffinees de la Malasie. La succulente cuisine Baba-Nonya (appelee aussi Peranakan) et sa reputee Laksa, ou encore la surprenante luso-eurasienne, voire les grands classiques de la cuisine chinoise et indienne ou malaise. Pendant mes trois jours ici, j'essaie une cuisine differente chaque midi car les restos proposes des menus du jour dans lesquels on trouve plus facilement des plats authentiques. Quand aux soupers, je prefere piocher au hasard dans les "food stalls" au marche nocture dans China Town.

Un soir, c'est en voulant deguster un "Char Kway Teouw", ce sont des nouilles plates sautees avec des grosses crevettes et des palourdes dans une sauce aux haricots, que j'ai fait la connaissance d'Alan Cheng le patron de la gargotte. La conversation s'est engagee comme par hasard par, devinez quoi, la question habituelle: "vous venez de Hongkong ?" Non pourquoi ? "Mais vous ressemblez beaucoup a... etc..." Et oui, comme d'hab. ! Mon sosie "gangster heroe" acteur hongkongais !
La conversation se poursuit et ainsi j'ai pu avoir pour une fois un contact moins artificiel que des echanges clients-commercants. On a parle de tout, des rapports entre les differentes communautes formant la Malaisie, la montee de l'islam dur dans certains etats malais, la politique du gouvernement etc... Tres instructifs a entendre Alan, par ex. a propos de l'entente entre les ethnies. Selon lui, il n'y a pas de problemes, les gens s'entendent bien meme si les mariages mixtes ne sont pas tres frequents de nos jours. Car de toute facon, il n'y a pas d'autres choix. Quant a la religion, l'ami Alan emet certains reserves concernant 'l'austerite forcenee" de l'islam tout en restant dans les proportions. Pas difficile a comprendre car les Chinois sont connus pour etre des bon vivants, qui aiment bien faire la fete et qui apprecient les bonnes choses de la vie. Quant au gouvernement, oublie ! Tous des pourris. Enfin pas tous, selon lui la corruption existe au niveau intermediare, la tete de l'etat est plus integre.

Et ce meme soir, quelqu'un me tape sur l'epaule en disant "Hello" en passant. Un autre Chinois qui me dit qu'il a pris le meme bus que moi de Johor Bahru a Melacca. Et qu'il m'a observe, dit-il, pendant presque tout le trajet. Et de nouveau l'histoire du sosie "hongkong actor" bla, bla...
Decidement, il faut croire que j'ai une vrai tete de "gangster heroe" hongkongais.

Ben voila, apres trois jours a Malacca, j'ai mis le cap sur Singapour a 4 heurs d'autoroute de la. C'est drole car la premiere chose qui m'est venue a l'esprit quand le car est entre enfin a Singapour apres les formalites, c'est un souvenir qui remonte a longtemps avant, quand je suis alle en Italie par la route pour la premiere fois. Les routes et tout le reste du cote Singapourien avait quelque chose de plus nettes, plus clinquantes plutot. Comme celles de la Suisse par rapport a l'Italie. Si vous voulez, d'un cote, on a l'obsession du propre en ordre. Et de l'autre un petit cote laisser-aller sympathique. Le long de l'autoroute du cote singapourien, on voit une armee d'ouvriers qui, selon l'aspect doivent etre des immigrants Bengladeshis voire Philippins etc... fignolent des parterres de fleurs, taillent des barrieres. Rien ne doit depasser, tout doit avoir la meme hauteur etc... Bienvenu a Singapour, la cite-etat, une 'democratie totalitaire" comme d'aucun l'a qualifie. Le pays le plus reglemente du monde. Une "democratie" qui voit le fils succede au pere comme Premier Ministre, unique au monde ! Une proprete etincelante, a ce propos, la Suisse peut aller se rhabiller. Savez vous que cette ville n'a aucun graffiti sur les murs de leurs batisses ? Mais que dis-je, il y en avait quand meme un, dans une minuscule ruelle a deux pas de mon hotel (j'ai la photo) et qu'a son auteur, je pense qu'on doit decerner la medaille du courage car s'il se fait choper, ca lui coutera tres cher ! Les interdictions et recommandations sont partout, pas de chewingums suivant ou, on ne fume qu'a certains endroits (dans la rue, ca va encore), on ne jette pas un papier par terre et on traverse pas une route ailleurs qu'a un passage cloute. Si non, des amendes entre 500 et 1000 dollars singapouriens. Une fortune !

Un sens de l'ordre qui tourne a l'obsession. Ce n'est pas toujours desagreable, mais tout ceci a quelque chose d'aseptise a l'instar des gens. Il manque un peu, a mon avis, ce petit quelque chose, qui donne une ame a tout ceci. Ceux qui connaissent le Japon me diront que ce pays est aussi un peu comme ca, peut-etre, mais n'oublions pas que le Japon est un pays avec des milliers d'annees de tradition de proprete, d'ordre et d'honneur et c'est dans la nature des Japonais. Tandis qu'ici, un jeune pays (independance a la fin des annees soixante) sans grandes traditions et forme d'une population heteroclite, tout a ete obtenu par la contrainte. Et au niveau politique, c'est kif-kif, la presse est toujours muselee, la censure est omnipresente.

Bref, ce n'est quand meme pas desagreable de passer deux jours a Singapour, un pays qui a eleve le shopping au niveau de l'art. On trouve de tout a Singapour et sur Orchard Road, les "Shopping Centers" immenses et clinquants s'alignent sur des kilometres. Tout est fait pour inciter le chaland a mettre la main aux porte-monnaie. Il est dangereux de venir ici avec sa femme ou sa copine car les tentations pour les dames seront grandes. Meme moi, j'ai failli craquer en 2, 3 circonstances. Moi qui ne voulait rien, mais rien acheter. A part ca, la cite a aussi quelques belles architectures d'epoque dans Colonial District qui meritaient le coup d'oeil. Et c'est sympa aussi d'aller boire une biere au mythique Raffles Hotel dans son 'Long Bar" ou le Singapore Sling a ete invente, et ou les celebrites comme Gandhi, Somerset Maugham et d'autres grands de ce monde etaient clients. A part ca, 2 jours ici, c'est largement suffisant car une fois qu'on a fait le tour de ces choses, et faire une ou deux attractions interessantes comme la Grande Roue geante sur la baie de Singapour ou le Underworld Water Centre, il n'y a pas grande chose d'autre a faire. A moins de faire du Shopping, et/ou bouffer (on mange tres bien ici) les passe-temps favoris des Singapouriens.

Voila mes chers depuis hier je suis au Sarawak sur l'ile de Borneo. A Kuching precisement. La capital du Sarawak est tres cool a visiter, mais ceci sera l'objet du prochain billet. D'ici la, je vous dis a tres bientot et vous embrasse bien fort.

JPB

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