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Location: Vevey, Vaud, Switzerland

Un épicurien qui mord à pleines dents dans la vie

Sunday, February 19, 2006

Cuenca - Alausi - Riobamba






































Salut à tous, j'espère que vous avez passé un bon week-end et que vous êtes en pleine forme pour s'attaquer à cette semaine qui débute. Il est encore dimanche soir (19h)ici à Riobamba où je suis arrivé il y a à peine une heure. Il fait un petit 18 degrés mais pas de vent, c'est plutôt agréable avec un léger pull-over. Avant de venir ici, j'étais à Cuenca, une superbe cité coloniale où il fait vraiment bon vivre. En venant de Guyaquil pour Cuenca, la route traverse un parc national d'une majestueuse beauté, avec par moment, des paysages qui ressemblent beaucoup à la Suisse. Il y a pleins de troupeaux de vaches noires et blanches, des sapins et pas mal de petites lagunes qui font penser un peu aux alpages fribourgeois chers à Jeannette. C'est aussi ici que débute l'avenue des volcans ainsi surnommée par Alexandre von Humboldt him-self. De Cuenca à Quito, la route est encerclée par une chaîne de montagnes dont 10 volcans qui culminent tous à plus de 5000 m. Parmi eux, le fameux Chimborazo, le point le plus haut d'Equateur, qui perche à 6300 m et quelque et qui se trouve juste à côté de Riobamba où je suis actuellement.
Mais revenons à Cuenca la coloniale, classée Patrimoine culturelle de l'humanité par l'Unesco. Une ville propre et coquette, et l'architecture coloniale est dans toute sa splendeur. D'ailleurs on reconnait tout de suite les touristes car ils marchent tous le nez en l'air. De la couleur, des stucs, des balcons en corbeillement (c'est comme ça qu'on dit ?) en veux-tu, en voilà. Et surtout une certaine douceur de vivre qui tranche avec la frénésie malsaine de certaines villes de la côte. La ville s'étend des deux côtés d'une tranquille rivière nommée Tomebamba et entourée de montagnes magnifiques. D'ailleurs une de mes activités favorites pendant mon séjour Cuencano est d'aller me promener le long de cette rivière sous des arbres et des belles maisons s'étendant sur les deux rives. On y voit aussi des lavandières indiennes occupées à laver leur linges, des gosses qui jouent, les amoureux qui se bécotent sur des banc publics. Bref, il y a comme une espèce de sérénité qui vous emplit et ça fait vraiment du bien. Savez vous que Cuenca est aussi la capitale du Panama (mais non, pas le pays), le fameux chapeau synonyme d'élégance. Car contrairement à ce qu'on croit, le Panama n'est pas une spécialité du Panama, mais d'Equateur. Fabriqués à l'origine en Equateur, par des artisans qui maîtrisent la technique de tressage des pailles qu'on ne trouve qu'ici et donc le savoir-faire est connu depuis la nuit des temps, pour protéger les travailleurs creusant le canal du Panama. Sous le cagna qui tape dur là-bas, il leur fallait quelque chose de léger, solide et indéformable, et c'est ainsi qu'avec le temps, ce chapeau est devenu un symbole de l'élégance. Il fallait voir ces dames indiennes avec leur chapeau, c'est quelque chose. Je suis allé voir le fameux Alberto Pulla, artisan mondialement connu pour la qualité de ses Panamas. Ici on dit qu'il est plus connu que le président de l'Equateur. Un super gentil pépé, qui ne peut plus parler à cause d'une opération subie il y a quelques années mais ses yeux malicieux parlent pour lui. A tous ceux qui viennent voir sa boutique, il leur ouvre grande la porte de son antre, l'atelier où il les fabriquent ou il les réparent. Lorsqu'il apprend que je viens de Suisse, il a ouvert un énorme classeur et dedans, une quantité de lettres, de cartes postales de Suisse et de tous les pays du monde. Merveilleux endroit, des chapeaux partout et il y en a pour tous les prix. Imaginez qu'un Panama de grande qualité peut coûter jusqu'à plus de 300 dollars ! C'est pour celà que certains font réparer leurs chapeaux plutôt que d'acheter une autre. Moi je me suis modestement contenté d'un Panama à 30 dollars et alors là, cet été, ça va en jeter sur les bords du lac à Vevey. L'avantage avec ce Panama, c'est qu'on peut le tordre dans tous les sens, il reprend tjs sa forme initiale, c'est pratique pour mettre dans un petit carton dur et hop dans le sac de voyage. Contrairement au Borsalino (épisode d'Otavalo), quelle merde, ça fait des jours que je le trimbale à la main partout lorsqu'il faut prendre le bus. J'ai quitté Cuenca hier un peu à regret mais là, le temps commence à devenir un peu restreint. Je suis allé hier à Alausi, un petit village qui ne s'animent que 3 jours par semaine. Mercredi, Jeudi et Dimanche, car ces jours là, arrivent de Riobamba le fameux train des Andes qui partait à l'époque de Quito et qui va jusqu'à Guyaquil sur une tracée faramineuse de paysages fantastiques, et sur certains tronçons, on peut voyager sur le toit pour profiter du paysage. Hélas, depuis quelques années, et bien des glissements de terrains plus tard, il ne circule plus que depuis Riobamba jusqu'à Nariz del Diablo (Narine du Diable) juste après Alausi. Ainsi bien des touristes, comme moi, préfèrent voyager d'Alausi jusqu'à Nariz del Diablo car c'est le tronçon le plus spectaculaire. Voilà, après une nuit à m'emmerder un max à Alausi, j'ai pris le train ce matin en compagnie d'une ribambelle de touristes, certains sont emmenés en bus depuis on ne sait d'où, rien que pour ce petit trajet. Mais il y a une petite déception, le vrai train ne roule plus et à la place, c'est un Autoferro (bus monté sur rails) comme celui que j'ai voulu prendre d'Ibarra à San Lorenzo. Tant pis, c'est plus pour le trajet que pour le genre de locomotion. Bien sûr, on a voyagé sur le toit et effectivement, le trajet est court mais magnifique, des paysages grandioses, seul hic, il a fait ce matin un temps maussade, et plein de brume. Mais c'était quand même une superbe expérience. D'ailleurs j'ai pensé à quelqu'un et ça m'a fait rire (un peu méchant peut-être, mais non ce n'est pas méchant) en arrivant au point appelé Narine du Diable, pourquoi ? Et là, mes collègues de travail auront peut-être une idée de qui je parle. Parce que effectivement le coin ressemble à un nez, et il y a pleine de végétation qui sortent de ces narines de pierre. Bon assez de plaisanterie car on va me taxer de médisant. Et bien, après un pollo a la plancha (dans ces petits bleds, la cuisine n'est pas très variée), j'ai pris le bus pour Riobamba où je suis en ce moment, entrain de taper ces lignes pour vous, mes chers afficionados. Première impression, pas terrible comme ville. Une grosse ville banale, et comme c'est dimanche en fin de journée, presque pas de monde dans les rues. Par contre je suis tombé par hasard sur un hôtel (car celui recommandé par le "Routard" était fermé) d'une architecture coloniale superbe, un peu vieillot mais bcp de cachets. La chambre n'est pas terrible, le matelas s'enfonce juqu'au sommier mais au moins avec les sanitaires privés et eau chaude. Tout ça pour 5 dollars mais sans petit-déj. Il faut quand même pas exagérer. De tout façon, je sais déjà que je ne dors qu'une nuit ici, demain cap sur Baños (oui les bains, comme Loèche les Bains) car à part le Chimborazo qui trône majestueusement sur la ville, il y a pas grand chose à voir ici à Riobamba. Pourtant le nom sonne bien, mais comme pour nous les gens, les beaux noms ne sont pas toujours bien portés par les personnes. Bon mes chers, je vous laisse ici car je commence à avoir la dalle, surtout que dans certaines villes en Equateur, les restos ferment très tôt, même les Chifas. Eh oui, dur dur d'être un touriste qui mange tard dans ce pays. A bientôt je vous embrasse très fort.

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